« Chère Madame, à force de vous [être] crue le centre du monde, vous vous êtes rendue inaudible. Votre logiciel n'est plus à jour, déficitaire, à l'image des finances de la ville de Paris, dont vous avez la charge. De grâce, épargnez-nous vos jérémiades ! » (Un internaute, le 6 septembre 2024 sur Youtube).
Certains l'ont appelée une Élisabeth Borne de gauche, d'autres sont même allés jusqu'à y voir une nouvelle Ségolène Royal. Elle n'était qu'une baudruche manipulée par Jean-Luc Mélenchon.
Depuis le 5 septembre 2024, Emmanuel Macron a tranché : pas de plan C, juste un plan B. Pas B comme Bernard (Cazeneuve), ni Bertrand, ni Beaudet, mais Barnier. Pas de Lucie Castets qui était supposée ne représenter que 193 députés à l'Assemblée Nationale alors que Michel Barnier représente au moins 213 députés. Pour Lucie Castets, cette fin d'été est assez terrible, il faut l'avouer : fin de l'été, fin des illusions, et même, fin du boulot à la mairie de Paris.
Pour le boulot à la mairie de Paris (elle était directrice des finances et des achats de la ville hyperendettée de Paris, en CP du 23 juillet au 31 août, c'est sympa de pouvoir se mettre en congé pendant un mois et demi de suite quand on a de telles responsabilités), je ne me fais pas trop d'inquiétude pour elle : elle est énarque et le pire pour elle, c'est d'être haut fonctionnaire sans avoir de poste. Pour les Parisiens, en revanche, hyperimposés par la gestion calamiteuse de la maire PS Anne Hidalgo, c'est sans doute un plus puisque Lucie Castets était conseillère financière de la maire avant d'avoir pris son poste officiel au sein de l'organigramme avec toujours ce principe très cher pour les contribuables français : "pas grave de dépenser l'argent public, ce n'est pas le mien".
Ce qui est terrible, c'est qu'elle reste toujours dans la réalité alternative alors qu'elle n'a pas vu que sa candeur et sa naïveté ont permis à Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure de la manipuler. Elle ose dire encore publiquement : « Nous censurerons Michel Barnier ! ». Assez de déni, il faut quand même que quelqu'un ose vous le dire, puisque les journalistes ne vous disent rien. Non, madame Castets, vous n'êtes pas Première Ministre de la France, vous n'êtes pas plus députée, vous n'êtes "rien" en politique, personne ne vous connaît, vous n'avez eu aucun mandat électif, aucune responsabilité politique, même François Asselineau a plus de légitimité que vous pour prétendre gouverner la France. Vous avez fait campagne après les élections, et pas avant ! C'est inédit dans l'histoire politique de la France ! Reprenez tout à l'endroit, vous en avez certainement la capacité, présentez-vous aux élections, faites campagne, soyez élue, et vous pourrez prétendre représenter des électeurs, des idées, un parti.
Interrogée par Apolline de Malherbe à la matinale de BFMTV le jeudi 29 août 2024, alors qu'elle considérait que le meurtre du gendarme Éric Comyn n'était qu'un simple fait-divers, Lucie Castets évoquait la suite de son parcours professionnel dans ces termes : « Je ne démissionne pas de la fonction publique, Je suis extrêmement attachée à la fonction publique, je suis fonctionnaire et j'y accorde une très grande importance, donc je ne démissionne pas de la fonction publique. Je me retire de mon poste et les modalités pratiques sont encore en discussion avec mon employeur, je vous le dirai le moment venu quand ça sera précis, là je ne peux pas encore le dire parce que je ne sais pas exactement quelles sont les modalités, mais oui, j'envisage de me mettre en disponibilité. ».
Résumons. D'une part, elle ne veut pas quitter la fonction publique, c'est très bien pour elle, mais j'ai connu des responsables politiques qui ont démissionné de la fonction publique pour leur engagement politique (Emmanuel Macron par exemple), elle, elle préfère ne prendre aucun risque et elle a raison, car la politique n'est peut-être pas la voie pour elle. D'autre part, elle propose de nous tenir au courant, de tenir au courant "les gens" de son statut administratif, des conditions de sa mise en disponibilité, mais il faut bien l'avouer, tout le monde s'en moque sauf ses proches. Enfin, je constate que dans l'un des postes les plus importants de la ville de Paris, on peut prendre six semaines de congés payés sans prévenir son employeur puis quitter le poste deux jours avant en principe son retour de congé. Je ne sais pas si c'est ordinaire dans une grande collectivité territoriale, mais je sais que c'est impossible, dans une grande entreprise privée, que des cadres supérieurs puissent avoir autant de flexibilité dans leur parcours de vie professionnelle !
La question d'Apolline de Malherbe qui a suivi était très pertinente malgré tout, la question qui tue : « Pardon, question très pratique mais puisque vous nous révélez que vous ne retournerez pas effectivement à votre poste lundi, vous allez gagner votre vie comment ? ». Réponse : « C'est encore à déterminer, euh... Je, je... ».
« Vous allez chercher un autre emploi ? ». Réponse : « Possiblement oui ! ». Ce "possiblement" restera certainement dans les annales du vocabulaire politique dans les prochaines années.
Les journalistes de l'hebdomadaire "Marianne" ont voulu en savoir plus et leur enquête, publiée le 3 septembre 2024 sous la signature de Maël Jouan et Hadrien Mathoux, avec pour titre "51 000 euros mensuels pour le staff, 9 000 pour elle... le devis de l'équipe de Lucie Castets au NFP", a révélé qu'elle avait réclamé 9 000 euros par mois à la nouvelle farce populaire (NFP) pour ses prestations médiatiques. On comprend un peu mieux qu'elle ait accepté ce rôle de composition, et on comprend un peu moins bien comment des électeurs de gauche puissent avoir été autant abusés par l'hypocrisie vénale d'une telle personne (ou d'une telle secte car il s'agit bien d'une secte, le mélenchonisme au gourou bien connu).
"Marianne" a ainsi affirmé mardi soir que Lucie Castets avait envoyé pour elle et "son équipe" un budget au NFP, un devis qui fait état d'un salaire de 9 000 euros mensuels pour Lucie Castets et de 51 000 euros mensuels pour le fonctionnement de "son cabinet" comprenant trois (ou quatre) personnes, et les trésoriers des partis du NFP (en particulier d'EELV), l'avaient validé. Néanmoins, l'hebdomadaire a bien précisé que finalement, cela ne s'est pas fait après avoir contacté "l'entourage de Lucie Castets" : « Aujourd’hui, l’entourage de Lucie Castets assure que ses demandes ne sont plus à l'ordre du jour. », terminant ainsi : « Finalement, l’opération a été avortée. ». Dans un communiqué sur Twitter, sans vraiment démentir les informations, Lucie Castets a affirmé qu'elle n'avait touché aucune rémunération du NFP cet été (surtout pour répondre à ses détracteurs qui imaginaient qu'elle était doublement rémunérée, par ses congés payés et par le NFP).
Car une telle information a évidemment provoqué de nombreuses réactions plutôt hostiles dans les réseaux sociaux, d'opposants au NFP (c'est bien normal), mais aussi d'électeurs du NFP particulièrement déçus par la vénalité de la dame.
Interrogée par Thomas Sotto dans la matinale de RTL ce vendredi 6 septembre 2024, Lucie Castets a voulu démentir l'article de "Marianne" : « C'est faux. Je suis abasourdie par cet article et du fait qu’il a été relayé tel quel par de nombreux médias (…). Je trouve ça incroyable que l’info ne soit pas vérifiée avant d’être publiée. ».
Mais la rédaction de "Marianne" a persisté et signé, piquée au vif par ce procès en incompétence, avec un article publié le même jour (6 septembre), avec ces mots assez durs : « La candidate à Matignon du nouveau front populaire débute peut-être en politique mais sait mentir avec autant d'aplomb qu'un vieux routard. ». Et de démontrer alors en quoi ses informations étaient exactes et recoupées par plusieurs sources distinctes.
Le point de contestation n'était ni les montants en jeu, ni le fait que cela ne s'est pas fait finalement, mais l'origine du devis : qui a demandé à ce que Lucie Castets soit payée 9 000 euros par mois ? Pour "Marianne", c'est Lucie Castets elle-même qui a réclamé cette somme au NFP (après tout, pas très cher comme cachet d'actrice, même de série B, enfin, de série C). Pour Lucie Castets, au contraire, ce sont les dirigeants du NFP qui lui ont proposé une telle rémunération.
"Marianne" n'en démord pas et précise (et publie même) « l'email écrit par son bras droit Arnaud Bontemps à la trésorière des écologistes, un devis de fonctionnement de l’équipe Castets. En bref : une enveloppe de 51 000 euros pour la rémunération de ses collaborateurs, les déplacements, la location d’un bureau… Et une possible rallonge de 9 000 euros à partir de septembre (date de la fin des congés de Lucie Castets) pour son salaire. Nous maintenons nos informations. Elles ont été scrupuleusement vérifiées et recoupées, notamment auprès des principaux intéressés : Arnaud Bontemps et la trésorière du parti Les Écologistes qui ont tous deux confirmé l’existence de ce mail et n'ont pas démenti les montants. (…) Ce que dit Lucie Castets est donc, pour la paraphraser, faux et nous serions abasourdis que sa parole, sur le sujet, puisse être relayée telle quelle à l'avenir par de nombreux médias. ».
En clair, dès cet été, Lucie Castets avait demandé une rémunération de 9 000 euros mensuels pour elle à partir du 1er septembre 2024, ce qui confirme tout ce que les observateurs avaient compris depuis le 23 juillet 2024 avec cette insipide imposture : tout le monde, dirigeants du NFP et Lucie Castets, savait qu'elle ne serait jamais nommée Première Ministre, ni cet été, ni après l'été.
...Même si l'email publié par "Marianne" donnait quand même l'impression de quelques illusions dans la production de souvenirs communs avec Lucie Castets : « Enfin, plus ponctuellement, nous pourrions avoir besoin d'un appui en matériel ou en compétences (…).... Bref tout ce qui permettra de faire vivre la dynamique autour du nouveau front populaire en attendant que la gauche gouverne le pays : mais évidemment tout cela reste à suivre. » !
Après ces informations, à mon sens, le plus choquant n'est pas le montant de la rémunération demandée. Il faut déjà rappeler qu'il s'agit d'un budget projeté, 9 000 euros par mois, ce devrait être a priori y compris les charges patronales et salariales, qui sont lourdes. Je n'ai pas le montant exact correspondant au salaire net, mais il doit être équivalent à un salaire de cadre supérieur ou de haute fonctionnaire, d'énarque. Ce qui peut être plus difficile à avaler, c'est lorsqu'on donne des leçons aux supposés riches et qu'on l'est soi-même (comme François Hollande qui considérait qu'on était riche à partir de 4 000 euros par mois).
Ce qui est le plus choquant, c'est surtout qu'elle n'est pas capable d'assumer qu'elle a demandé une rétribution. La plupart des acteurs politiques ont des rémunérations d'une manière ou d'une autre, parce qu'ils sont élus (ministres, parlementaires, élus régionaux, départementaux voire maires lorsque la ville est importante), ou qu'ils sont collaborateurs parlementaires (on va voir le procès du FN à partir du 30 septembre) ou encore des permanents de parti politique (avec parfois certaines rémunérations vraiment élevées et scandaleuses mais rarement rendues publiques).
Dans cette affaire, Lucie Castets a donc été le dindon de la farce du mélenchonisme : elle a quitté son boulot sans avoir quelque chose à la place. Aucun cadre n'agirait ainsi dans sa vie professionnelle. Elle a été particulièrement imprudente, même si la lumière qu'elle a attirée sur elle semble lui plaire. C'est sûr, elle est comme la grenouille qui voulait être plus grosse que le bœuf. Elle croyait qu'elle pourrait être nommée à Matignon. Enfin, elle y croyait modérément puisqu'elle demandait des garanties salariales à ses amis mélenchonistes après l'été. Aujourd'hui, alors que les élections sont finies, elle se retrouve sans rien. Alors, messieurs et mesdames les parlementaires de la nouvelle farce populaire, soyez utiles, faite une bonne œuvre, recrutez Lucie Castets comme collaboratrice parlementaire. Elle le vaut bien.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (07 septembre 2024)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
"À vendre" Lucie Castets 9 000 €/mois !
Lucie Castets noyée dans une réalité alternative !
Le casse-tête de Lucie Castets.
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240906-lucie-castets.html
https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/a-vendre-lucie-castets-9-000-eur-256679
http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/09/05/article-sr-20240906-lucie-castets.html