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insoumis - Page 4

  • Législatives 2024 (13) : fortes mobilisations au premier tour

    « Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour. (…) La participation élevée au premier tour (…) témoigne de l'importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique. Leur choix démocratique nous oblige. » (Emmanuel Macron, le 30 juin 2024 vers 20 heures).



     

     
     


    Inutile de tourner autour du pot : jamais ce premier tour d'élections législatives n'a été accompagné d'autant d'inquiétude pour l'avenir du pays. Et le sursaut de participation que nous avons constaté ce dimanche 30 juin 2024 a montré que les Français dans leur ensemble ont considéré qu'ils vivaient un de ces instants cruciaux de leur histoire politique. 66,7% de participation. Par rapport à juin 2022, c'est 19,2 points de plus.

    Et la question fondamentale reste la suivante : à qui cette sur-participation a-t-elle profité ? La réponse pourrait paraître décevante et c'est bien là le problème français du moment : ce sursaut de population a profité aux trois blocs, au RN bien sûr qui a su agréger beaucoup de votes d'adhésion et d'espoir populaire, à la nouvelle farce populaire sur fond de front anti-RN mais aussi de nouvel espoir à gauche comme son nom voudrait le faire croire, et enfin, à un sursaut de l'électorat macroniste et plus généralement du bloc central.

    Le résultat est décevant car tous ces blocs ont des raisons d'être déçus : le RN parce que sa mobilisation, si elle est réelle, n'est pas suffisante pour espérer à coup sûr d'être le grand gagnant du second tour ; le NFP qui a démontré qu'à gauche, ils ne seraient jamais majoritaires ; et puis quand même dans la majorité présidentielle dont la Bérézina annoncée commence à esquisser ses contours de réalité électorale.

    Les résultats en suffrages exprimés correspondent grosso modo aux estimations des sondages : selon des résultats officiels non définitifs, le RN et alliés seraient à 33,1%, NFP à 28,0%, Ensemble à 20,0% et LR et DIV à 10,2%. Lorsque j'écris "LR", je n'inclus pas LR canal Éric Ciotti même si ce dernier peut espérer faire élire plus de députés que LR canal historique qui n'a pas pu présenter ses candidats avec l'étiquette spécifiquement LR (en général, ils sont répertoriés par DVD, divers droite).

    On pourrait dire, bien sûr, que le RN serait un peu moins élevé que les dernières estimations proches de 36%, ou encore que si l'on prend la pompe aspirante de l'élan, il faudrait additionner des élections européennes du 9 juin 2024, pour comparaison, le score de liste de Jordan Bardella, celui de Marion Maréchal, et une partie de celui de François-Xavier Bellamy (l'addition donnerait 38-40%, beaucoup plus que les 33,1%). Mais il reste que pour un parti, en général, un tel score est très important et très imposant et la perspective tant d'une majorité absolue de sièges détenus par le RN que d'un gouvernement RN dirigé par Jordan Bardella est très loin d'être exclue. En siège, le RN a déjà gagné, dès ce premier tour, au moins 37 sièges (dont Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Philippe Mallard, etc.). Dans de nombreuses circonscriptions, le candidat RN a flirté parfois les 48-49% et serait quasiment sûr d'être réélu au second tour. Les candidats ciottistes ont fait de belles performances, Éric Ciotti semblerait en bonne position pour sa réélection au second tour, ainsi que le président des jeunes LR qui l'a suivi dans cette folle trahison du ralliement pur et simple au RN. En revanche, l'effet de siphonnage du RN a fait que les candidats de l'ancien candidat Éric Zemmour ont été laminés au point de ne recueillir qu'environ 1%.

    Quant à LR canal historique, le départ d'Éric Ciotti a bénéficié aux restants qui ont fait nettement mieux que la liste LR aux élections européennes.

    On pourrait s'amuser à additionner le RN et le NFP, comme l'a fait imprudemment Yves Thréard sur LCP, pour en conclure que ce premier tour était un référendum anti-Macron et que 62% des Français avaient prononcé un non cinglant au Président de la République. Mais doit-on nécessairement additionner des torchons et des serviettes ?

    Car d'autres, en particulier la gauche désunie, voudraient faire maintenant du second tour un référendum pour ou contre Jordan Bardella, lui assurant par là même une position de favori qui l'aiderait beaucoup dans cette progressive acceptation d'un désir autoréalisateur.

    À mon sens, il faudrait plutôt additionner les scores d'Ensemble pour la République et de LR, ce qui fait autour de 30%, soit supérieur au NFP mais inférieur au RN. Cela a un sens même si LR ne voudrait pas trop se mélanger avec les macronistes, car la réalité sur le terrain, c'est que LR et Ensemble ont très peu mis des candidatures concurrentes les unes contre les autres et quand c'est le cas, c'étaient des exceptions comme dans la cinquième circonscription de l'Essonne où le danger d'une élimination des deux au second tour était clairement absent. Ainsi, dans la cinquième circonscription des Yvelines, le Président du Sénat Gérard Larcher a clairement apporté son soutien, dès le premier tour, à Yaël Braun-Pivet, la Présidente de l'Assemblée Nationale sortante, un soutien gagnant puisqu'elle a recueilli 42,8% alors qu'elle avait face à elle un candidat NFP qui a fait 27,2% et l'ancien député LR Jacques Myard soutenu par le RN et qui a fait 22,9%.

    En raisonnant ainsi, en considérant le bloc central comme l'addition d'Ensemble et de LR, on se retrouve avec trois gros blocs à peu près d'égales audiences électorales, s'accaparant l'ensemble de l'éventail électoral (entre 90 et 95% des voix) et dont les différences, selon les circonscriptions, avantageront l'un ou un autre. L'exemple de la quatrième circonscription de l'Essonne est très frappant à cet égard : la candidate Ensemble a obtenu 33,9% des voix, le candidat RN 31,0% et le candidat NFP 30,8% : aucune réserve de voix pour aucun des candidats et chaque candidat "se vaut" autour de 30-33%.

    Cette tripolisation du paysage politique n'est pas nouvelle et s'est déjà déclaré à l'élection présidentielle de 2022 où les trois candidats Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon représentaient la grande part de l'électorat avec chacun entre 20 et 30% des voix. Dans certaines circonscriptions, on voit des résultats très tripolaires parfois presque d'égale amplitude, autour de 30% chacun. Et comme je l'ai écrit pour le bloc central, ce dernier est supérieur en voix au NFP et avec l'hypothèse d'un report de voix, cela signifie que le nombre de sièges pour le NFP pourrait être équivalent à celui de sièges pour le bloc central au second tour.

    Je reviens sur la mobilisation : les Français se sont mobilisés pour aller voter, mais pour ne voter que pour les trois pôles présentés ainsi, au détriment de tous les autres. Selon la sociologie des circonscriptions, ils ont donc privilégié parfois l'un ou l'autre des pôles.

    Dans les résultats, il faut évoquer les candidatures pour le second tour. Un candidat peut se maintenir si et seulement s'il obtient au moins 12,5% des inscrits, soit, selon la participation, environ 18% des suffrages exprimés pour une participation à 70%. Quant à son élection dès le premier tour, il faut que le candidat obtienne bien sûr au moins 50% des suffrages exprimés, mais également 25% des inscrits, ce qui est forcément obtenu avec une participation supérieure à 50%.

    Ainsi, il y aurait environ 300 circonscriptions où trois candidats pourraient se maintenir au second tour, ce qu'on appelle des triangulaires. Bien entendu, dans une telle configuration, le candidat ayant obtenu le score le plus élevé au second tour est élu, même s'il obtient moins de 50%. Avec un RN en tête avec 34%, globalement, le RN est favorisé par les triangulaires et l'idée d'un front anti-RN, c'est d'abord de retirer des candidats qui ne pourraient pas gagner et qui empêcheraient l'autre candidat non-RN de battre le troisième candidat RN, en évitant la déperdition des voix. Cela dans un raisonnement logique qui est parfois violé par le comportement électoral qui peut surprendre.

    Les réactions ? Du côté RN, l'affaire n'est pas encore acquise et l'effort de mobilisation va se faire pendant toute cette semaine. Au moins, il n'y a pas de discussion, tous les candidats qui peuvent se maintenir au second tour se maintiendront, ce qui en fait beaucoup, même certains qui n'ont quasiment pas fait campagne, ni participé à aucune réunion publique, ni même imprimé d'affiche pour les panneaux officiels.

    Emmanuel Macron a surpris tout le monde en publiant un communiqué très vite après la fermeture des derniers bureaux de vote. Quand ce dernier a donné son intention de publier un communiqué, l'éditorialiste Ruth Elkrief a eu peur d'une nouvelle décision présidentielle comme la dissolution ! Le contenu de son message était d'en appeler sans ambiguïté au rassemblement des démocrates et des républicains contre le RN, mais sans préciser par quel moyen. Deux heures plus tard, le Premier Ministre Gabriel Attal a été plus clair en refusant activement toute candidature RN.

    À gauche, la situation est moins claire. Certes, le PS, le PCF et EELV ont toujours été clairs sur le désistement du candidat le moins bien placé pour battre le candidat RN dans une triangulaire, mais FI est beaucoup plus vague même si le barrage au RN est de rigueur. Ce qui est beaucoup moins clair, c'est ce meeting place de la République à Paris où se sont exprimés dans la soirée d'abord Marine Tondelier, la porte-parole d'EELV, puis Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, réélu dès le premier tour, puis Jean-Luc Mélenchon qui était entouré de Manuel Bompard, réélu dès le premier tour, Mathilde Panot et... Rima Hassan et même Olivier Besancenot, prouvant définitivement que le NFP était effectivement piloté par les insoumis de Jean-Luc Mélenchon (ce qui était bien mal venu pour éviter d'inquiéter un électorat modéré encouragé à voter pour le NFP contre le RN).

    Si le désistement automatique paraît être une mécanique bien huilée à gauche, elle est beaucoup moins évidente pour le bloc central. Pourquoi ? Déjà parce que LR n'a donné aucune consigne ni de désistement, ni de vote et laisse les locaux évaluer les situations, sachant qu'une part de son électorat préfère le RN au NFP. Pour la majorité présidentielle, il n'est plus question du ni-ni mais bien d'éviter une majorité absolue de députés RN. Pour cela, cependant, il paraît opportun de ne pas fixer une règle trop générale, à savoir dans les triangulaires, faire désister le candidat Ensemble dans le cas où il est le moins bien placé pour battre le RN.

    D'une part, en effet, il y a le cas où le candidat RN au second tour a peu de chance d'être élu car loin de la première place et dans ce cas-là, il est plus pertinent de laisser les électeurs s'exprimer selon leurs tendances politiques. D'autre part, il existe des cas où l'écart entre le candidat NFP et le candidat Ensemble est très faible en voix, et où, même moins bien placé, le candidat Ensemble aurait une réserve de voix avec un candidat LR qui le mettrait en situation de mieux battre le candidat RN que le candidat NFP. Bref, toutes ces situations s'apprécient précisément et de manière pragmatique pour éviter qu'il y ait aussi le seul choix du RN ou d'un front anti-RN qui, s'il permettrait d'être efficace aujourd'hui, serait probablement désastreux demain.

    Je vais prendre quelques exemples. Dans la septième circonscription de l'Essonne, Robin Reda, ancien député LR de 2017 élu député macroniste en 2022, n'est arrivé qu'en deuxième position avec 32,3% derrière la candidate NFP 38,1%, et la candidate RN est en troisième position avec 25,5%. A priori, le maintien des deux candidats Ensemble et NFP n'entraînerait pas l'élection de la candidate RN et leur maintien permettrait à leur électorat respectif de ne pas se déjuger, même si la réélection de Robin Reda paraît compromise. Idem dans la première circonscription de l'Essonne (l'ancienne de Manuel Valls) où la députée FI sortante Farida Amrani a obtenu 43,1% devant Stéphane Beaudet, le maire ex-LR d'Évry-Courcouronnes 31,7% et le candidat RN n'a recueilli que 21,7%. Idem dans deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle où le maire PS de Vandœuvre-lès-Nancy Stéphane Hablot a obtenu 39,9% devant le député Ensemble sortant Emmanuel Lacresse 30,7% et la candidate RN 22,4%. Il en est encore de même dans la première circonscription de l'Isère où l'ancien ministre Olivier Véran est en ballottage très défavorable avec 32,6% derrière le candidat NFP 40,2% et devant le candidat RN 18,3%. Dans la cinquième circonscription de Loire-Atlantique, il n'y a pas de raison non plus pour que la ministre Sarah El Haïry, arrivée deuxième avec 36,1% s'efface derrière le candidat NFP 37,7% alors que le candidat RN n'a que 24,7%.

    Dans la septième circonscription des Yvelines (l'ancienne de Michel Rocard), la députée sortante Ensemble Nadia Hai n'est qu'en deuxième place avec 29,3% derrière l'ancien ministre Aurélien Rousseau (devenu candidat NFP) 34,7% et devant la candidate RN Babette de Rozières 25,8%. Elle pourrait donc s'effacer derrière le candidat NFP, mais elle pourrait bénéficier aussi des réserves de voix avec un candidat LR qui a obtenu 7,6%. En revanche, dans la première circonscription de la Somme, la candidate Ensemble avec 22,7% s'est désisté en faveur du député FI sortant en ballottage défavorable François Ruffin avec 33,9% derrière la candidate RN 40,7%. Il faudra donc bien observer l'efficacité des reports de voix d'Ensemble vers FI pour faire barrage au RN.

    Il est parfois politiquement heureux qu'un candidat n'obtienne pas le droit de se maintenir au second tour, car cela lui évite de devoir se désister en faveur d'un candidat qui lui est politiquement très éloigné pour faire barrage au RN. Ainsi, dans la troisième circonscription du Lot-et-Garonne, la députée RN sortante Annick Cousin est arrivée en tête avec 41,1% devant le candidat LR 25,0% et le troisième candidat FI n'a pas obtenu la qualification au second tour avec seulement 18,4% (le quatrième candidat est un ancien ministre condamné, voir ci-dessous dans les battus). C'est le cas aussi de la première circonscription de l'Aude où Philippe Poutou est qualifié de justesse pour le second tour avec 18,7% (12,57% des inscrits !) derrière le député RN sortant Christophe Barthès qui a raté de peu sa réélection avec 49,3% tandis que le candidat Ensemble, n'ayant obtenu que 16,9% (11,3% des inscrits), n'aura pas à devoir se désister pour le candidat du NPA.

    La candidate NFP qui a obtenu 24,1% dans la septième circonscription de Loire-Atlantique, a annoncé son désistement en faveur de la députée sortante Ensemble Sandrine Josso 28,5% en position très incertaine face au candidat soutenu par le RN, ancien député UMP (entre 1993 et 2012) Michel Hunault, 28,2% (il avait obtenu 0,9% dans une autre circonscription lors d'une élection législative partielle en mars 2018 !). Dans la quatrième circonscription de la Vienne, le député MoDem sortant Nicolas Turquois se retrouverait en ballottage défavorable avec 32,1% face à la candidate RN 41,0% même si le candidat NFP avec 21,1% se désistait. En revanche, cela va être difficile au député LR sortant Francis Dubois, arrivé en troisième position dans la première circonscription de la Corrèze, qui peut se maintenir au second tour avec 28,6%, de se désister pour l'ancien Président de la République François Hollande qui a été bombardé à la première place avec 37,6% devant la candidate RN 30,9%.

    Autre circonscription symbole, la première des Alpes-Maritimes où le député sortant Éric Ciotti, avec le soutien de RN, a obtenu 41,0% et aurait en principe deux concurrents, le candidat NFP 26,6% et le candidat Ensemble 22,8% qui pourrait se désister pour tenter de battre Éric Ciotti. LR avait investi un autre candidat LR contre l'encore président de LR mais n'a obtenu que 5,8%.

    Dans la huitième circonscription de l'Essonne, la situation reste très incertaine : Nicolas Dupont-Aignan, soutenu par le RN, n'est qu'en deuxième position avec 33,0% derrière le candidat NFP 34,4% et devant le président du conseil départemental de l'Essonne François Durovray ex-LR 27,4% qui a bénéficié de l'absence de candidat Ensemble. Dans le même département, dans la sixième circonscription de l'Essonne (l'ancienne d'Amélie de Montchalin), c'est le député sortant PS Jérôme Guedj qui a bénéficié de l'absence de candidat Ensemble, ce qui lui a permis d'arriver en tête avec 34,1%, soutenu par le NFP mais il a refusé cette étiquette, devant la candidate RN 24,0% et la candidate dissidente insoumise 20,2% qui devrait se désister (LR avait investi une candidate qui n'a obtenu que 16,7% soit 11,4% des inscrits).

    Parmi les candidats battus dès le premier tour, on peut citer notamment Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, l'ancien ministre Clément Beaune, Jérôme Cahuzac, Arnaud Dassier, Rachel-Flore Pardo, Pierre-Louis Giscard d'Estaing, Yann Wehrling, Pierre-Yves Bournazel, Damien Abad, etc.

    Parmi les candidats élus dès le premier tour, il y a entre autres Philippe Juvin, bénéficiant d'une absence de concurrent Ensemble, Clémentine Autain, Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Manuel Bompard, Bastien Lachaud, Olivier Faure, Philippe Ballard, Pouria Amirshahi, Danièle Obono, Sandrine Rousseau, Sophia Chikirou, Eva Sas, Emmanuel Grégoire, Aymeric Caron, etc. En tout, 76 candidats ont été élus dès le premier tour : 39 RN, 32 NFP, 2 Ensemble et 3 LR et DVD.

    En ballottage favorable : le Premier Ministre Gabriel Attal, le ministre Stéphane Séjourné, la ministre Marie Lebec, le ministre Jean-Noël Barrot, l'ancien ministre Stéphane Travert, Éric Ciotti, Yaël Braun-Pivet, François Hollande, Jérôme Guedj, Laurent Wauquiez, Alexis Corbière, Sylvain Maillard, Olivia Grégoire, David Amiel, Benjamin Haddad, Danielle Simonnet, Ugo Bernalicis, Rachel Kéké, etc.

    En ballottage défavorable ou difficile : Charles de Courson, la ministre Marie Guévenoux, Sarah El Haïry, Robin Reda, Stéphane Beaudet, François Ruffin, François Durovray, Aude Lagarde, Raquel Garrido, Frédéric Valletoux, Aude Luquet, Gilles Le Gendre, Philippe Poutou, Maud Gatel, Sébastien Huyghe, Victor Habert-Dassault, Éric Woerth, Vincent Jeanbrun, etc.

    En ballottage très incertain : Gérald Darmanin, Élisabeth Borne, Stanislas Guérini, Nicolas Dupont-Aignan, Jérôme Sainte-Marie, etc.

    Ce qui est sûr, c'est qu'en cas d'efficacité du barrage contre le RN, il n'existera pas au sein de l'hémicycle de majorité homogène. Imaginer un gouvernement de François Ruffin à Jean-François Copé est une tournure d'esprit assez compliqué, et certainement plus compliqué que la situation de juin 2022 à juin 2024 : dans tous les cas, la dissolution n'aura pas permis d'améliorer la situation parlementaire et ne fait qu'accroître le bazar dans le meilleur des cas.

    La mobilisation des électeurs RN restera très élevée au second tour parce qu'ils y voient une occasion historique de conquérir le pouvoir. Mais la mobilisation des autres électorats (NFP et Ensemble) est en revanche moins évidente pour ce second tour dans la mesure où les désistements vont parfois décourager les électeurs des candidats éclipsés de se rendre aux urnes. Et cela sans compter que c'est le première week-end des vacances scolaires, ce qui peut expliquer le grand nombre de procurations.



    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (30 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu

    Pour aller plus loin :
    Législatives 2024 (13) : fortes mobilisations au premier tour.
    Résultats du premier tour des élections législatives du 30 juin 2024.
    Appel aux sociaux-démocrates.
    Éric Le Boucher : la France va plutôt bien (27 juin 2024).
    Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !
    Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
    Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
    Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
    Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
    Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
    Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
    Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
    Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
    Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
    Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
    Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
    Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
    Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
    Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
    Sidération institutionnelle.
    Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
    Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.

     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240630-legislatives.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/legislatives-2024-13-fortes-255523

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/30/article-sr-20240630-legislatives.html




     

  • Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !

    « Je trouve que c'est assez frappant d'entendre "on n'a jamais essayé". On a essayé. (…) Regardez Perpignan. Regardez la première décision de Louis Aliot quand il a été nommé maire, c'est d'augmenter de 17%. (…) "Femme actuelle" (…) : classement des cinquante villes où il fait bon ou mauvais de vivre en France quand on est une femme. Quelle est la cinquantième ville sur cinquante ? Perpignan. Plus de financement d'associations féministes, l'insécurité qui explose. Mantes-la-ville, c'était pareil, 10% d'augmentation pour le maire. Fréjus. David Rachline : une enquête ouverte pour corruption, pour des marchés publics truqués (…). Je veux juste dire : on a essayé, il y a des villes Fréjus, Perpignan, regardez le bilan et lisez les programmes, projetez-vous dans l'après. Ce n'est pas le ni-ni, le non-non qui compte, c'est ce que les politiques vont faire pour vous ou contre vous ! » (Olivia Grégoire, le 27 juin 2024 sur BFMTV).




     

     
     


    Ce qu'a raconté la ministre Olivia Grégoire ce jeudi matin avait du sens : tenter de se projeter dans l'avenir avec les programmes des uns et des autres. Mais elle donnait des arguments de raison là où le rejet du Président Emmanuel Macron est de l'ordre de l'émotion. Même les plus aptes, parmi les LR modérés, à soutenir la politique du gouvernement, ils rejettent la méthode beaucoup trop autoritaire du Président de la République.

    Pour ce dernier jour de campagne des élections législatives, la situation semble bloquée dans les sondages sur "presque" une majorité absolue pour le RN. C'est le "presque" qui fait tout et qui ne fait rien. Y aura-t-il une autre majorité, alternative, une impossible majorité ?

    Malgré les sondages, jamais la situation n'a été aussi inquiétante pour les Français, qui ressentent à plus de 80% dans les sondages un réel malaise depuis la dissolution, un malaise du même ordre que lors du premier confinement contre le covid-19. Où nous emmène-t-elle donc, cette dissolution ? Vers un cauchemar où il faudrait choisir en gros entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ? Ce cauchemar que j'avais craint faire en 2017 et en 2022.

    Ce qui est clair, et les instituts de sondage l'ont repéré aussi, c'est qu'il y aura une forte participation le 30 juin 2024 : au moins les deux tiers des inscrits (au lieu de moins que la moitié il y a deux ans). Cela rejoint la participation des dernières élections législatives non couplées avec une élection présidentielle, à savoir 1997. D'autres petits signes le confirment. Ainsi, 410 000 Français de l'étranger ont déjà voté en deux jours depuis mercredi, au lieu des 250 000 au total aux dernières élections. Le site Internet a même été saturé par la trop forte demande. Les procurations, qui se font plus facilement maintenant, ont explosé, cinq fois plus qu'en juin 2022, avec au soir du 26 juin 2024, « 2 124 918 millions » de procurations délivrées (retirez le mot "millions" et vous corrigerez l'amusante erreur de LCI).

    À qui la participation va-t-elle profiter ? A priori, à tous les candidats, à tous les camps. Toutes les catégories sociales envisagent de participer plus, les jeunes, les moins jeunes, les ouvriers, les cadres supérieurs, les retraités, etc. C'est clair que ces élections éclair sont considérées comme cruciales. Avec toujours cette petite rancœur contre celui qui les a imposées. Elles sont l'occasion de retour de vieilles connaissances comme Jean Myard (gaulliste outrageusement soutenu par le RN), Dominique Voynet, François Hollande, etc. Certains autres se démasquent comme Jérôme Sainte-Marie qui est candidat RN après avoir vaguement fait semblant d'être un politologue sondagier sur les plateaux de télévision pendant des années.

    Le dernier débat qui a fait intervenir Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure le jeudi 27 juin 2024 sur France 2 (qu'on peut revoir à la fin de cet article) n'apporte pas beaucoup d'éléments nouveaux et ne fera probablement pas changer les lignes. Après Jean-Marc Ayrault la première semaine, Martine Aubry, maire de Lille, depuis sa mairie, s'est exprimée ce 27 juin 2024 pour soutenir les candidats de la nouvelle farce populaire. Cependant, ces socialistes dont je ne doute pas de la sincérité n'ont pas compris qu'en s'alliant avec France insoumise, ils se sont interdit le vaste front républicain qu'ils réclamaient face au RN.

    Je m'arrêterai à ces deux points-là : France insoumise considérée comme l'extrême gauche et le ressentiment contre Emmanuel Macron. Au-delà du fait que FI a donné son investiture entre autres à Philippe Poutou, qui est du NPA, le comportement des insoumis a de quoi s'inquiéter.

     

     
     


    Au cours d'une réunion publique qui avait invité successivement tous les candidats de ma circonscription (cinq sont venus sur les huit), j'étais intéressé par la réponse des deux questions de la salle en rapport avec ces deux sujets, du député sortant Paul Midy, candidat à sa succession.

    La première question était : pourquoi, vous, la majorité présidentielle, considérez que les insoumis sont d'extrême gauche alors que le Conseil d'État ne les considèrent pas comme tels ? Paul Midy a répondu ainsi : le Conseil d'État donne une réponse juridique et pas politique mais lui-même considère en effet que les insoumis sont des extrémistes et des populistes : « Je les qualifie de force extrémiste populiste ». Pour trois raisons.

    La première raison : les dépassements fréquents de nombreuses lignes rouges. Quelques exemples : quand Jean-Luc Mélenchon a parlé de « camper » pour Yaël Braun-Pivet dont le nom est d'origine juive, l'allusion était très claire et volontaire. Idem pour Mathilde Panot qui a parlé de « rescapée » pour la Première Ministre Élisabeth Borne qui a eu de la famille rescapée des camps, c'est pareil, c'était dit intentionnellement, ce n'était pas une maladresse mais dit en conscience. Le soutien à Sainte-Soline avant, pendant et après les manifestations très violentes étaient des soutiens clairs des actes de guerre et des appels à la violence.

    La deuxième raison : Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur la remise en cause des institutions par la violence. Notamment dans l'hémicycle. Paul Midy a eu cette formule : « On bosse tous les jours en open space ! » (dans l'hémicycle). Les insoumis sont des gens intelligents, tout cela est conscientisé, voulu. Cette violence n'est pas une manière d'exercer sereinement la démocratie. France insoumise a aussi investi un candidat fiché S. Ce n'est pas une erreur des services de renseignement. Le candidat a été fiché S parce qu'il préside un groupe, Jeune garde, qui serait antifasciste. Mais Paul Midy, qui fut directeur général de LREM, a connu des personnes de son équipe, appartenant aux Jeunes avec Macron, qui ont été tabassés par ce groupe très violent Jeune garde. FI choisit la méthode de la violence.


    La troisième et dernière raison : le programme du NFP est ouvertement populiste. Il n'est pas fait pour être le meilleur programme pour la France, non. Il est simplement fait d'une liste de promesses, juste pour faire plaisir aux électeurs, sans considération de l'intérêt général.

    Pour ma part, je reste encore sidéré que les autres partis de gauche (PS, PCF, EELV) aient accepté, en deux jours, de se lier ainsi tant électoralement que programmatiquement avec un tel parti extrémiste. Ce sera sans doute une grande énigme politique (dans ces élections, il y en a d'autres qui seront aussi analysées encore dans quelques décennies dans les livres de sciences politiques).
     

     
     


    L'autre question très pertinente posée à Paul Midy, elle l'a été par un ancien électeur d'Emmanuel Macron de 2017 qui semble être déçu (je ne suis pas sûr de son vote actuel) : selon vous, qu'est-ce qui a cloché avec Emmanuel Macron depuis sept ans ? Paul Midy a répondu deux choses : d'abord, ils n'ont pas été crédibles sur la transition écologique, ce qu'il a expliqué par une mauvaise communication (mais c'est peut-être plus que cela), les gens ont eu peur, en ont marre et ils n'ont pas su faire embarquer dans ce grand enjeu la plupart des gens ; ensuite, il pense qu'ils ont raté le sujet de l'immigration. Ils avaient une politique équilibrée et raisonnée sur l'immigration, applicable dans le cadre des valeurs républicaines, et ils n'ont pas été compris ou ils n'ont pas convaincu.

    Sa circonscription a beaucoup bougé politiquement, a souvent alterné, dans le passé, entre un député UMP et un député PS, et en 2022, Paul Midy a conquis la circonscription face au député sortant avec 18 voix seulement d'écart (sur 68 469 inscrits !). Comme il s'est pas mal démené pour l'innovation, la recherche et le financement des jeunes entreprises (jusqu'à créer 50 000 emplois), partisan du plein emploi qui changera fondamentalement les rapports entre les employeurs et les employés, et apportera des ressources supplémentaires pour l'école, la santé, l'armée, etc., il pourrait croire que les électeurs lui en seraient reconnaissants. Toutefois, les élections législatives suivent souvent des lois politiques particulièrement déchirantes pour les hommes et les femmes en quête de réélection, en particulier lui qui assume totalement son soutien à Emmanuel Macron dont la photographie est sur ses documents de campagne (au contraire d'autres collègues), aux côtés de Gabriel Attal et de son prédécesseur Édouard Philippe.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (27 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu

    Pour aller plus loin :
    Paul Midy.
    Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !
    Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
    Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
    Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
    Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
    Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
    Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
    Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
    Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
    Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
    Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
    Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
    Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
    Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
    Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
    Sidération institutionnelle.
    Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
    Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.







    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240627-legislatives.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/legislatives-2024-12-un-isoloir-ce-255464

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/27/article-sr-20240627-legislatives.html




     

  • Paul Midy explique pourquoi les insoumis sont une force extrémiste et populiste

    « Je trouve que c'est assez frappant d'entendre "on n'a jamais essayé". On a essayé. (…) Regardez Perpignan. Regardez la première décision de Louis Aliot quand il a été nommé maire, c'est d'augmenter de 17%. (…) "Femme actuelle" (…) : classement des cinquante villes où il fait bon ou mauvais de vivre en France quand on est une femme. Quelle est la cinquantième ville sur cinquante ? Perpignan. Plus de financement d'associations féministes, l'insécurité qui explose. Mantes-la-ville, c'était pareil, 10% d'augmentation pour le maire. Fréjus. David Rachline : une enquête ouverte pour corruption, pour des marchés publics truqués (…). Je veux juste dire : on a essayé, il y a des villes Fréjus, Perpignan, regardez le bilan et lisez les programmes, projetez-vous dans l'après. Ce n'est pas le ni-ni, le non-non qui compte, c'est ce que les politiques vont faire pour vous ou contre vous ! » (Olivia Grégoire, le 27 juin 2024 sur BFMTV).




     

     
     


    Ce qu'a raconté la ministre Olivia Grégoire ce jeudi matin avait du sens : tenter de se projeter dans l'avenir avec les programmes des uns et des autres. Mais elle donnait des arguments de raison là où le rejet du Président Emmanuel Macron est de l'ordre de l'émotion. Même les plus aptes, parmi les LR modérés, à soutenir la politique du gouvernement, ils rejettent la méthode beaucoup trop autoritaire du Président de la République.

    Pour ce dernier jour de campagne des élections législatives, la situation semble bloquée dans les sondages sur "presque" une majorité absolue pour le RN. C'est le "presque" qui fait tout et qui ne fait rien. Y aura-t-il une autre majorité, alternative, une impossible majorité ?

    Malgré les sondages, jamais la situation n'a été aussi inquiétante pour les Français, qui ressentent à plus de 80% dans les sondages un réel malaise depuis la dissolution, un malaise du même ordre que lors du premier confinement contre le covid-19. Où nous emmène-t-elle donc, cette dissolution ? Vers un cauchemar où il faudrait choisir en gros entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ? Ce cauchemar que j'avais craint faire en 2017 et en 2022.

    Ce qui est clair, et les instituts de sondage l'ont repéré aussi, c'est qu'il y aura une forte participation le 30 juin 2024 : au moins les deux tiers des inscrits (au lieu de moins que la moitié il y a deux ans). Cela rejoint la participation des dernières élections législatives non couplées avec une élection présidentielle, à savoir 1997. D'autres petits signes le confirment. Ainsi, 410 000 Français de l'étranger ont déjà voté en deux jours depuis mercredi, au lieu des 250 000 au total aux dernières élections. Le site Internet a même été saturé par la trop forte demande. Les procurations, qui se font plus facilement maintenant, ont explosé, cinq fois plus qu'en juin 2022, avec au soir du 26 juin 2024, « 2 124 918 millions » de procurations délivrées (retirez le mot "millions" et vous corrigerez l'amusante erreur de LCI).

    À qui la participation va-t-elle profiter ? A priori, à tous les candidats, à tous les camps. Toutes les catégories sociales envisagent de participer plus, les jeunes, les moins jeunes, les ouvriers, les cadres supérieurs, les retraités, etc. C'est clair que ces élections éclair sont considérées comme cruciales. Avec toujours cette petite rancœur contre celui qui les a imposées. Elles sont l'occasion de retour de vieilles connaissances comme Jean Myard (gaulliste outrageusement soutenu par le RN), Dominique Voynet, François Hollande, etc. Certains autres se démasquent comme Jérôme Sainte-Marie qui est candidat RN après avoir vaguement fait semblant d'être un politologue sondagier sur les plateaux de télévision pendant des années.

    Le dernier débat qui a fait intervenir Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure le jeudi 27 juin 2024 sur France 2 (qu'on peut revoir à la fin de cet article) n'apporte pas beaucoup d'éléments nouveaux et ne fera probablement pas changer les lignes. Après Jean-Marc Ayrault la première semaine, Martine Aubry, maire de Lille, depuis sa mairie, s'est exprimée ce 27 juin 2024 pour soutenir les candidats de la nouvelle farce populaire. Cependant, ces socialistes dont je ne doute pas de la sincérité n'ont pas compris qu'en s'alliant avec France insoumise, ils se sont interdit le vaste front républicain qu'ils réclamaient face au RN.


     

     
     


    Je m'arrêterai à ces deux points-là : France insoumise considérée comme l'extrême gauche et le ressentiment contre Emmanuel Macron. Au-delà du fait que FI a donné son investiture entre autres à Philippe Poutou, qui est du NPA, le comportement des insoumis a de quoi s'inquiéter.

    Au cours d'une réunion publique qui avait invité successivement tous les candidats de ma circonscription (cinq sont venus sur les huit), j'étais intéressé par la réponse des deux questions de la salle en rapport avec ces deux sujets, du député sortant Paul Midy, candidat à sa succession.

    La première question était : pourquoi, vous, la majorité présidentielle, considérez que les insoumis sont d'extrême gauche alors que le Conseil d'État ne les considèrent pas comme tels ? Paul Midy a répondu ainsi : le Conseil d'État donne une réponse juridique et pas politique mais lui-même considère en effet que les insoumis sont des extrémistes et des populistes : « Je les qualifie de force extrémiste populiste ». Pour trois raisons.

    La première raison : les dépassements fréquents de nombreuses lignes rouges. Quelques exemples : quand Jean-Luc Mélenchon a parlé de « camper » pour Yaël Braun-Pivet dont le nom est d'origine juive, l'allusion était très claire et volontaire. Idem pour Mathilde Panot qui a parlé de « rescapée » pour la Première Ministre Élisabeth Borne qui a eu de la famille rescapée des camps, c'est pareil, c'était dit intentionnellement, ce n'était pas une maladresse mais dit en conscience. Le soutien à Sainte-Soline avant, pendant et après les manifestations très violentes étaient des soutiens clairs des actes de guerre et des appels à la violence.

    La deuxième raison : Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur la remise en cause des institutions par la violence. Notamment dans l'hémicycle. Paul Midy a eu cette formule : « On bosse tous les jours en open space ! » (dans l'hémicycle). Les insoumis sont des gens intelligents, tout cela est conscientisé, voulu. Cette violence n'est pas une manière d'exercer sereinement la démocratie. France insoumise a aussi investi un candidat fiché S. Ce n'est pas une erreur des services de renseignement. Le candidat a été fiché S parce qu'il préside un groupe, Jeune garde, qui serait antifasciste. Mais Paul Midy, qui fut directeur général de LREM, a connu des personnes de son équipe, appartenant aux Jeunes avec Macron, qui ont été tabassés par ce groupe très violent Jeune garde. FI choisit la méthode de la violence.


    La troisième et dernière raison : le programme du NFP est ouvertement populiste. Il n'est pas fait pour être le meilleur programme pour la France, non. Il est simplement fait d'une liste de promesses, juste pour faire plaisir aux électeurs, sans considération de l'intérêt général.

    Pour ma part, je reste encore sidéré que les autres partis de gauche (PS, PCF, EELV) aient accepté, en deux jours, de se lier ainsi tant électoralement que programmatiquement avec un tel parti extrémiste. Ce sera sans doute une grande énigme politique (dans ces élections, il y en a d'autres qui seront aussi analysées encore dans quelques décennies dans les livres de sciences politiques).

     
     


    L'autre question très pertinente posée à Paul Midy, elle l'a été par un ancien électeur d'Emmanuel Macron de 2017 qui semble être déçu (je ne suis pas sûr de son vote actuel) : selon vous, qu'est-ce qui a cloché avec Emmanuel Macron depuis sept ans ? Paul Midy a répondu deux choses : d'abord, ils n'ont pas été crédibles sur la transition écologique, ce qu'il a expliqué par une mauvaise communication (mais c'est peut-être plus que cela), les gens ont eu peur, en ont marre et ils n'ont pas su faire embarquer dans ce grand enjeu la plupart des gens ; ensuite, il pense qu'ils ont raté le sujet de l'immigration. Ils avaient une politique équilibrée et raisonnée sur l'immigration, applicable dans le cadre des valeurs républicaines, et ils n'ont pas été compris ou ils n'ont pas convaincu.

    Sa circonscription a beaucoup bougé politiquement, a souvent alterné, dans le passé, entre un député UMP et un député PS, et en 2022, Paul Midy a conquis la circonscription face au député sortant avec 18 voix seulement d'écart (sur 68 469 inscrits !). Comme il s'est pas mal démené pour l'innovation, la recherche et le financement des jeunes entreprises (jusqu'à créer 50 000 emplois), partisan du plein emploi qui changera fondamentalement les rapports entre les employeurs et les employés, et apportera des ressources supplémentaires pour l'école, la santé, l'armée, etc., il pourrait croire que les électeurs lui en seraient reconnaissants. Toutefois, les élections législatives suivent souvent des lois politiques particulièrement déchirantes pour les hommes et les femmes en quête de réélection, en particulier lui qui assume totalement son soutien à Emmanuel Macron dont la photographie est sur ses documents de campagne (au contraire d'autres collègues), aux côtés de Gabriel Attal et de son prédécesseur Édouard Philippe.


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    Sylvain Rakotoarison (27 juin 2024)
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    Pour aller plus loin :
    Paul Midy.
    Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !
    Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
    Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
    Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
    Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
    Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
    Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
    Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
    Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
    Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
    Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
    Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
    Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
    Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
    Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
    Sidération institutionnelle.
    Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
    Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.






    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240627-paul-midy.html

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  • Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...

    « [Ensemble pour la République] propose de continuer les réformes pour le travail, la réindustrialisation, une écologie des résultats, pour investir dans les services publics sans impôts ni dette supplémentaire et de défendre une laïcité assumée et une autorité restaurée depuis l’école jusqu’à la justice. Elle défend des choix clairs sur Israël et Gaza comme sur l’Ukraine et a bâti depuis sept ans une armée plus forte dont nous aurons doublé le budget. Cette troisième voie est la meilleure pour notre pays. Non seulement parce qu'elle protège les Français et prépare l'avenir. Mais parce qu'elle est la seule à pouvoir à coup sûr faire barrage à l'extrême droite comme à l'extrême gauche au second tour. » (Emmanuel Macron, le 24 juin 2024).




     

     
     


    Il ne reste plus que deux jours de cette très étrange campagne des élections législatives. Il faut le rappeler, les électeurs ne se sont pas encore prononcés pour élire leurs députés mais les sondages semblent dire que c'est déjà fait. Si les tendances des différents courants politiques sont assez bien évaluées par les sondages (qui ne s'étaient pas trompés pour les élections européennes, il faut insister sur ce point), les sondages sont incapables de donner des estimations correctes sur la situation des 577 circonscriptions car ces multiples situations dépendent de la configuration des candidatures qui s'offrent aux électeurs (alliance RN-Ciotti, un candidat ciottiste est différent d'un candidat RN, couleur politique du candidat NFP, présence ou absence de candidat Ensemble ou LR, etc.), de la personnalité des candidats (implantation locale, etc.), et surtout, pour les projections en sièges, des décisions des candidats encore en course entre les deux tours (maintien ou désistement, décisions qui, par définition, ne sont pas encore connues).

    Mais les journalistes dans leur grande majorité et aussi certains responsables politiques font comme si les élections avaient déjà eu lieu. Le premier politique à considérer l'élection acquise, c'est bien sûr le président du RN, Jordan Bardella, et il a bien raison puisque cela a bien marché pour lui : avec son bluff, il avait réclamé la dissolution s'il arrivait nettement en tête aux élections européennes et le Président Emmanuel Macron lui a offert la dissolution sur un plateau d'argent. Depuis le 9 juin 2024, il ne cesse pas d'y aller au bluff en disant qu'il sera le prochain Premier Ministre et que c'est acquis. Le pire, c'est que le petit monde médiatico-politique a tendance à penser de même, plus par commodité intellectuelle et manque d'imagination que par adhésion farouche et ferme au gendre du clan Le Pen.

    Alors, évidemment, l'idéologie ou la tradition politique des uns ou des autres y sont pour quelque chose. Beaucoup de journalistes sont de gauche et s'inquiètent légitimement du risque de l'arrivée au pouvoir du RN. Mais considérant, comme dans les sondages, que les candidats de la majorité présidentielle seraient hors jeu (ce qui est faux, les sondages montrent trois blocs et pas un qui s'est effondré, ceux qui se sont effondrés, ce sont d'abord les candidats LR canal historique, c'est-à-dire anti-ciottistes), et ils ont montré un soulagement à peine dissimulé à l'accord complètement dément de la nouvelle farce populaire (NFP) où les socialistes, les écologistes et les communistes, pour quelques plats de lentilles (et circonscriptions !), se sont déculottés idéologiquement devant les insoumis, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard.

    Résultat, comme toujours, les journalistes vont plus vite que la musique et demandent depuis deux semaines aux candidats Ensemble pour la République ce qu'ils feraient entre un candidat RN et un candidat NFP. Il faut bien comprendre que cette question en elle-même est idéologisée puisqu'elle exclut la possibilité que le candidat Ensemble soit présent et puisse même gagner au second tour. Pourtant, dans leurs projections incertaines, les sondages attribuent malgré tout une petite centaine de circonscriptions à la majorité présidentielle (qui, je le rappelle, resterait majorité présidentielle même si elle perdait ces élections législatives puisqu'une majorité des Français a choisi Emmanuel Macron en 2022 comme Président de la République pour cinq ans).

    Il y a bien sûr les autres que ceux de la majorité présidentielle qui y répondent. Parfois parce qu'ils ne sont pas politiques, comme Bernard-Henri Lévy qui, le 26 juin 2024 sur BFMTV, a déclaré qu'il ne choisirait pas si le choix était entre un candidat RN et un candidat insoumis. Le même jour sur la même chaîne, un autre philosophe, académicien lui, Alain Finkielkraut (qui va fêter son 75e anniversaire au cours du premier tour) a la même position et a annoncé du coup son vote pour un candidat de la majorité présidentielle.

    En fait, beaucoup, même issus de la gauche, ont cette démarche de refuser tous les extrêmes, l'extrême droite, bien sûr, et aussi l'extrême gauche. Et je veux souligner un fait important : l'extrême gauche n'est pas seulement France insoumise, c'est tout le NFP car cette alliance est une alliance bancale et quoi que disent les responsables du PS, du PCF, d'EELV, au soir du 7 juillet 2024, il y aura une majorité d'élus insoumis au sein du NFP. Pas étonnant : Jean-Luc Mélenchon et ses sbires se sont réservés les circonscriptions les plus gagnables, sur une analyse des élections européennes. Et l'éviction, dans les investitures, de candidats insoumis dissidents (parler de dissidents est significatif d'un régime qui tend à l'autoritaire), comme celle de Raquel Garrido et Alexis Corbière (qui en deviendraient presque sympathiques !), montre à l'évidence que Jean-Luc Mélenchon veut avoir le contrôle absolu du futur Premier Ministre si le NFP venait à gagner (pour le malheur de la France).


    Il faut d'ailleurs bien dire les choses : certains candidats socialistes, écologistes ou communistes sont bien ennuyés de s'être ligoté les mains avec la corde des insoumis car, par leur inconséquence, ils s'empêchent de former un réel front républicain allant jusqu'au centre droit voire la droite contre la possible arrivée au pouvoir du RN. Pour la majorité présidentielle, la situation est de toute façon simple : aucun extrême ! Vouloir combattre l'extrême droite en soutenant les insoumis serait paradoxal puisque cela irait à l'encontre les valeurs républicaines qui l'ont fait s'opposer à l'extrême droite.

    La difficulté, c'est d'imager un plan B après le second tour, la formation d'une grande coalition qui irait de la droite à la gauche, excluant les insoumis, mais comment combattre le NFP et essayer d'en récupérer quelques composantes ? C'est pourquoi ces alliés aux insoumis non seulement se sont mis eux-mêmes dans le pétrin mais vont plonger la France dans une aventure politique et institutionnelle durable.

    Une fois évoqué cela, beaucoup de responsables politiques et de journalistes (tous de gauche) disent que de toute façon, le NFP ne pourrait pas gagner la majorité absolue, donc ne serait pas au pouvoir, et donc, son programme démentiel ne serait pas appliqué. Et en profitent pour cyniquement dire : préférez donc un candidat même insoumis à un candidat RN, ça ferait toujours un siège de moins pour le RN et ça n'impacterait pas sur l'avenir de la France. Même Dominique Strauss-Kahn est tombé dans ce piège dans une interview le 25 juin 2024 à "Challenges" par une sorte de pari renouvelé de Pascal. J'imagine que de la pensée et de la philosophie (de chambre d'hôtel) de DSK, la plupart des électeurs, même sociaux-démocrates, s'en moquent, mais c'est utile de signaler l'arnaque intellectuelle, car la seule voie pour éviter le bloc d'extrême droite et le bloc des insoumis, c'est de voter pour le bloc central, il n'y a pas d'autre voie.

    En fait, la haine contre Emmanuel Macron est parfois plus forte, dans cette gauche modérée, ou les arrière-pensées de boutiquier (augmenter le nombre de sièges) plus fortes, que l'esprit de responsabilité et l'intérêt national. Cela fait peur ! Et la mauvaise foi est à tous les étages.

     

     
     


    Refusant de répondre à l'ultimatum un peu surréaliste de Marine Tondelier, la porte-parole d'EELV, sur la position de la majorité présidentielle entre le RN et le NFP, le président du MoDem François Bayrou, invité de France 5 le 26 juin 2024, a déclaré qu'il ne fallait pas parler de second tour alors que le premier tour n'a pas encore eu lieu. Et a rappelé que de toute façon, il ne pouvait se satisfaire d'un choix exclusivement entre le RN et FI. C'est pour cela qu'il a appelé les modérés à rejoindre les candidats de la majorité, seuls susceptibles d'éviter les extrêmes et de permettre à la France de continuer à progresser dans son économie et sa transition écologique. Ceux qui répondent à cette question lancée à gauche se placent déjà en état de défaite, et dans ce cas-là, ce n'est même plus la peine d'être candidat ! Il ne faut donc pas tomber dans ce piège.

    J'aime beaucoup François Bayrou et j'ai souvent voté pour lui (et étais membre du CDS et de l'UDF), mais je ne suis pas du tout d'accord avec lui sur le scrutin proportionnel car il a dit, sans avoir de contradiction sur le plateau, qu'il en avait marre d'avoir raison avant tout le monde en disant que le scrutin proportionnel empêchait les extrêmes, ce qui est pourtant complètement faux (c'est d'ailleurs la proportionnelle en 1986 qui a fait élire les premières dizaines de députés FN). Le problème de cette analyse, c'est que cela fait fi de la volonté des électeurs : quel que soit le mode de scrutin, la volonté des électeurs sera de toute façon servie et déclinée en majorité. François Bayrou se trompe en confondant le contenant avec le contenu. Le scrutin majoritaire a la grande qualité de permettre (la plupart du temps) de dégager des majorités pour gouverner et on a vu entre 2022 et 2024 comme c'est difficile quand il n'y en a pas (la proportionnelle empêchera la plupart du temps de dégager des majorités absolues). Je publierai un article sur ce sujet spécifique comme j'en avais l'intention, mais après ces élections législatives.

    Ce qui est fort de café, c'est de considérer que l'extrémisme mélenchonesque serait moins grave pour le pays que l'extrémisme du RN. Mais comme beaucoup de responsables de la majorité, je considère que la France ne s'en remettrait pas plus avec Jean-Luc Mélenchon ou son clone Manuel Bompard. Il faut aussi rejeter l'idée que le programme du NFP ne sert à rien, ce qui est d'un cynisme sans limite. Ceux qui ont signé pour un programme aussi irresponsable et inconséquent, mettant les finances publiques dans un état de faillite complète (200 à 300 milliards d'euros de déficit supplémentaire !) doivent assumer politiquement mais aussi électoralement leur signature. Je pense notamment à Olivier Faure mais aussi à François Hollande.

    Enfin, l'argument d'avoir voté Emmanuel Macron au second tour en 2022 et en 2017 a bon dos pour faire voter aux législatives pour Jean-Luc Mélenchon : les observateurs de la vie politique qui n'ont pas la mémoire d'un poisson rouge se rappelleront que Jean-Luc Mélenchon avait obstinément refusé de choisir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron tant en 2017 qu'en 2022, alors qu'en 2002, je n'ai pas oublié qu'il avait été parmi les premiers à appeler à voter pour Jacques Chirac pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. Il faut dire aussi qu'une large partie de son électorat allait de toute façon voter pour Marine Le Pen qui était, par ailleurs, une amie à Strasbourg lorsqu'ils étaient tous les deux députés européens. C'est donc très culotté de vouloir faire aujourd'hui à la majorité présidentielle des leçons de morale sur la manière de considérer ce qui est l'intérêt national ou pas.

    Il y a aussi les mots de vocabulaire. On parle de consignes de vote, mais on sait très bien que les électeurs se moquent des consignes de vote, ils sont adultes (et vaccinés) et n'ont besoin de personne pour faire leur choix. Il y a en revanche les consignes données aux candidats qui restent au second tour et la question de s'effacer ou de se maintenir pour éviter l'élection d'un candidat RN ou FI (et le candidat respectera-t-il les consignes nationales ?). On parle de front, il est national, populaire ou républicain mais il ne veut plus rien dire, comme l'expression faire barrage, mais faire barrage à qui ? Il y a ceux qui veulent faire barrage au RN, d'autres à Jean-Luc Mélenchon, d'autres encore à Emmanuel Macron, et ces trois barrages s'auto-compensent dans la tragédie électorale que nous vivons. Enfin, il y a deux expressions, le rassemblement et l'union nationale, toutes les deux préemptées par Jordan Bardella qui appelle à un gouvernement d'union nationale, comprendre d'union entre le Rassemblement nationale et LR canal Ciotti. Tous ces mots de vocabulaire sont dépassés, abusés, fatigués, épuisés et c'est bien pour cela que faire de la politique est compliqué, car les mots ont souvent trompé, trahi les électeurs et ont désormais des connotations négatives.

    Enfin, je termine sur la majorité sortante. Aller plus vite que la musique, c'est aussi penser à 2027 et à la prochaine élection présidentielle, et certains responsables de la majorité sont particulièrement décevants à ce sujet. Car 2027 est très loin, à des siècles de ce qui va se passer dans quelques jours. Vouloir se placer, se positionner pour 2027, c'est simplement oublier les Français et la France.

    Si la déclaration de Gérald Darmanin d'annoncer que s'il était réélu député, il resterait à l'Assemblée Nationale et quitterait le gouvernement pourrait sembler normale avant l'élection (dire à ses électeurs qu'il s'occupera d'eux), en revanche, les déclarations ambiguës de l'ancien Premier Ministre Édouard Philippe (il a dit le 20 juin 2024 sur LCI : « C'est le Président de la République qui a tué la majorité présidentielle, il a décidé de la dissoudre. ») et du Ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire (ce dernier a dit le 20 juin 2024 sur TV5 Monde : « Vous savez, les parquets des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes. Il y a toujours eu des cloportes, ça fait partie de la vie politique française, ils sont dans les parquets, dans les rainures des parquets, c'est très difficile de s'en débarrasser. Le mieux, c'est de ne pas les écouter et de rester à sa place, qu'on soit Président de la République, Premier Ministre, ministre, et prendre ses décisions en conscience. ») ne montrent que de l'amertume voire de l'acidité inutile et inefficace en période de campagne. En revanche, Gabriel Attal a su tourner la page et s'attaquer à la campagne en la menant avec dynamisme et enthousiasme, et François Bayrou a rappelé il y a quelques jours que le temps de l'analyse ne peut venir qu'après les élections, pour l'instant, il faut faire campagne et les Français les attendent aussi.



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    Sylvain Rakotoarison (26 juin 2024)
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    Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
    Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
    Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
    Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
    Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
    Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
    Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
    Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
    Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
    Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
    Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
    Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
    Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
    Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
    Sidération institutionnelle.
    Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
    Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.

     

     
     





    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240626-legislatives.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/legislatives-2024-11-front-255462

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/27/article-sr-20240626-legislatives.html





     

  • Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard

    « Je propose (…) une règle d'or : pas d'augmentation d'impôts pour les Français. C'est clair, c'est dit, je le signe, il n'y aura pas, si les candidats Ensemble pour la République forment une majorité, d'augmentation des impôts des Français. Je rappelle que ces dernières années (…), on a supprimé la taxe d'habitation, compensée aux collectivités locales, supprimé la redevance audiovisuelle que payaient les Français auparavant, vous avez tous les deux voter contre à l'époque, en tout cas, vos partis, aucun de vous ne propose de rétablir ces taxes, ce qui montre que finalement, on ne devait pas avoir totalement tort de les supprimer même si à l'époque, vous vous êtes opposés à cette suppression. On continuera à ne pas augmenter les impôts des Français. » (Gabriel Attal, le 25 juin 2024 sur TF1).



     

     
     


    Probablement que le sommet de la très courte campagne de ces élections législatives anticipées a eu lieu ce mardi 25 juin 2024 dans la soirée sur TF1, avec le débat entre trois ténors des protagonistes : Jordan Bardella (28 ans) pour le RN, Gabriel Attal (35 ans) pour la majorité présidentielle et Manuel Bompard (38 ans) pour la nouvelle farce populaire (NFP).

    La première réflexion que je me suis faite à ce débat, certes anecdotique, c'est que tous les trois portaient une cravate. Si c'était très ordinaire pour les deux premiers, il me semble bien que je n'avais jamais vu Manuel Bompard avec une cravate. Ce n'est pas si anecdotique que cela, en fait, car si le gourou suprême des insoumis est généralement (pas toujours) très bien habillé et cravaté, le groupe des insoumis avait obtenu le 19 juillet 2017 du bureau de l'Assemblée Nationale que le port de la cravate ne soit plus obligatoire. Et même qu'il n'avait jamais été obligatoire.

    Soudain, je me suis dit alors, en forme de cauchemar, même si je ne suis pas contre la cravate a priori : diable, avec le RN au pouvoir, le port de la cravate deviendrait-il obligatoire dans les espaces publics ? Déjà qu'il voudrait imposer le port de l'uniforme aux gosses, une idée assez stupide par ailleurs ne venant pas du RN mais de François Fillon et reprise par Emmanuel Macron et Gabriel Attal lui-même.

    Le RN a bien compris que la cravate était une marque de respect à ses interlocuteurs. Évidemment, non, le port de la cravate n'est pas obligatoire, et ne le sera pas, mais d'un côté, Jordan Bardella a justement suivi à la lettre la consigne que Marine Le Pen avait imposée à ses 88 députés élus en juin 2022 : porter la cravate en guise de respectabilité, et comme Jordan Bardella porte beau, ça le fait, on le croit, l'acteur est conforme au miroir ; d'un d'autre côté, quoi de plus naturel que le Premier Ministre porte la cravate.

    Et Manuel Bompard, alors ? Il suffisait d'attendre quelques minutes pour voir fuser le tweet de Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, Manuel Bompard a démontré une force, un niveau de connaissance et une sensibilité humaine que les autres n'ont pas égalé [sic : en principe, on accord le participe passé, alors soyons vieux jeu, donc égalés]. Ce débat entre futurs Premiers Ministres montre qu'il est mieux qu'au niveau. ». Et là, tout s'éclaire : Jean-Luc Mélenchon va proposer que Manuel Bompard soit le Premier Ministre du NFP ! C'est vrai qu'il a été bon dans ce débat, ne coupant pas la parole, ce qui lui donnait presque des airs sympathiques (ce que je ne doute pas sur le plan personnel).

    Mais il faut aussi regarder derrière lui, qui était présent : que des insoumis, et pas n'importe lesquels, des Louis Boyard etc. Aucun du PS, aucun du PCF, aucun d'EELV. Bref, voici une conception de l'union NFP qui montre bien sa nature : l'hégémonie des insoumis ne serait pas que pesante, mais exclusive. Il n'y en aurait que pour eux. NFP = FI, cette équation est évidente autant qu'en 2022, NUPES = FI. Attention aux électeurs égarés à gauche, qu'ils se rappellent que même non insoumis, un candidat NFP qui gagnerait, ce serait un risque de plus pour que Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Bompard soit à Matignon.

     

     
     


    Si derrière Jordan Bardella, il n'y avait que des RN, c'était un peu évident puisque le RN prétend faire la course en tête tout seul, alors que derrière Gabriel Attal, aux côtés de participants de Renaissance, il y avait les autres composantes de la majorité représentées, en particulier le MoDem et Horizons. Cette exclusive représentation des insoumis derrière Manuel Bompard est donc très symptomatique de la manière dont Jean-Luc Mélenchon traite ses alliés-vassaux : comme de la sous-crotte inexistante.

    Je ne reprendrai pas tout le débat (on peut le voir ou revoir à la fin de l'article) mais il est important de prendre quelques mesures proposées par Jordan Bardella, candidat autoproclamé au poste de chef du gouvernement. Depuis quelques semaines, il marche sur des œufs avec cette obsession : être lisse, rester propre sur lui, ne rien faire qui puisse semer le doute tant sur sa capacité à gouverner que sur le caractère positif (et consistant) de son programme.

    Au-delà du fait que ce grand gaillard de 28 ans n'a aucune expérience professionnelle sinon dans les jupes de députés européens FN (collaborateur parlementaire) et des mandats (député européen et conseiller régional d'Île-de-France) qu'il honore peu de sa présence, il a bien du mal à convaincre qu'il serait capable de diriger le gouvernement de la sixième puissance mondiale. Si les Français, même électeurs du RN, travaillaient à la direction des ressources humaines du paquebot France, ils lui diraient : ok, mais d'abord, il va falloir faire tes preuves. Sauf que les Français ne se croient pas dans un vaste espace de recrutement mais dans une sorte de téléréalité où celui qui a les dents les plus blanches l'emporterait sur les autres. Toutefois, tout montre que Jordan Bardella aux-petites-fiches (doctus cum libro, asinus in prato) a de l'appréhension à aller jusqu'au bout.

    Alors, venons-en aux faits et prenons quelques mesures qui sont très claires.

    Par exemple, la retraite. Petite introduction : malgré les nombreuses alternances depuis 1991 (et le livre blanc des retraites à l'époque du Premier Ministre Michel Rocard qui affirmait que les retraites seraient un sujet qui pourrait faire chuter beaucoup de gouvernements dans l'avenir), aucun gouvernement n'est jamais revenu sur les réformes des retraites antérieures tout simplement parce qu'elles étaient nécessaires et leurs prédécesseurs avaient assumé politiquement leur mise en œuvre. Pour les successeurs, c'était "tout-bénef" !

    Que propose Jordan Bardella ? En fait, dans la réalité, la retraite à 66 ans au lieu de la retraite à 64 ans ! Eh oui, il vient de comprendre qu'il y avait deux données au problème : l'âge de la retraite et le nombre d'annuités. Ainsi, voici son raisonnement : « Une progressivité qui va se mettre en œuvre, et qui tournera autour d'un âge pivot de 62 ans et de 42 annuités. Par conséquent, j'ai noté l'exemple que vous avez mentionné, à 24 ans, vous partirez avec 42 années de cotisation, c'est-à-dire, 66 ans ! (…) Quand vous avez commencé à travailler plus tard, il est normal que vous soyez amenés à travailler plus tard. ». À la différence de la retraite actuellement, où l'on peut quand même prendre sa retraite à 64 ans mais avec une pénalité pour le montant dans la pension, avec le RN, c'est devenu impossible. Or, le cas de commencer à travailler à 24 ans est assez ordinaire puisque c'est l'âge classique après des études supérieures. Quant aux carrières longues (commencées à 18 ans), la retraite est déjà à 60 ans dans le dispositif actuel. En clair, Jordan Bardella a inventé l'eau tiède.

    La réaction de Gabriel Attal, tant face à Jordan Bardella qu'à Manuel Bompard qui veut la retraite à 60 ans, c'est de rappeler une évidence : « Notre système de retraite est par répartition, c'est-à-dire que les pensions de nos retraités sont payées par les Français qui travaillent. (…) Vous abaissez l'âge de départ à la retraite, ça veut dire qu'il y aura encore plus de retraités dont il faudra financer la pension et moins de personnes qui travaillent, et donc, ça veut dire qu'il faudra diminuer les pensions de retraite. Et ensuite, c'est les actifs eux-mêmes, ce que vous proposez, c'est une immense usine à décote, et ce que vous proposez, c'est une réforme qui coûte soit 43 milliards d'euros, même si maintenant, j'ai un doute car ce n'est pas clair ce que vous avez dit [adressé à Jordan Bardella] (…), soit une centaine de milliards d'euros pour vous (…) qui nécessairement se financera par une baisse de pension des retraités ou par une augmentation des cotisations des actifs. ». Ainsi, augmentation des cotisations assumée pour le NFP, masquée pour le RN. De plus, Gabriel Attal a pointé les contradictions dans les deux camps : le RN est en alliance avec Éric Ciotti partisan des retraites à 65 ans ! Tandis que le NFP a investi Aurélien Rousseau, ancien Ministre de la Santé qui a mis en place la dernière réforme des retraites du gouvernement, ainsi que François Hollande qui avait déjà mis progressivement en place les 43 ans d'annuités avec la réforme Touraine (et pas 40 ans comme le propose Manuel Bompard).

     

     
     


    Une autre mesure, c'est l'exonération de l'impôt sur le revenu pour les contribuables de moins de 30 ans. Là encore, c'est une mesure très démagogique d'une grave injustice. Indépendamment du fait que Jordan Bardella gagne bien sa vie à moins de 30 ans avec ses indemnités de parlementaire européen et de conseiller régional (ces indemnités sont versées après impôt, donc il n'y a pas grand-chose à dire là-dessus), cela signifierait que des personnes de moins de 30 ans qui gagneraient bien leur vie, des sportifs de haut niveau (comme Kylian Mbappé), des acteurs, des chanteurs, des stars ou même de patrons de start-up (comme l'équivalent d'un créateur de Facebook) seraient exonérés d'impôts alors qu'ils gagneraient des millions ?

    Le programme du RN, c'est des mauvaises réponses aux problèmes des Français. Les mauvais leviers. Ce n'est évidemment pas l'âge qui doit dire si on peut payer des impôts ou pas, mais le niveau des rémunérations, bien sûr. Comme à tout âge.


    Mauvais paramètre, c'est aussi le cas, et je pense que pour le coup, c'est très grave pour la popularité de Jordan Bardella, une sortie de route, c'est son blabla contre les personnes ayant la double nationalité. Il a dit que dans les emplois dits sensibles (à définir), ceux qui ont une double nationalité seraient exclus.


    Comme il ne voulait pas interdire carrément la double nationalité, la proposition qu'il a faite visait donc à évoquer toujours la double nationalité, mais de manière soft, c'est-à-dire sans beaucoup de conséquence. Mais là, c'est carrément stupide. Exemple : si une personne française est d'origine russe, c'est normal qu'elle ait également la nationalité russe. En quoi serait-elle inapte à occuper un emploi dit sensible dans la vie diplomatique voire militaire ?

    C'est toute la conception du RN que de mettre des étiquettes... dès la naissance, car il s'agit bien de cela. C'est une autre manière de dire qu'on est raciste : catégoriser dès la naissance. Pourtant, telle personnalité à la double nationalité franco-russe pourrait être, au contraire, un diplomate essentiel pour imposer à la Russie nos conditions. Ce n'est pas la nationalité ou la binationalité qui fait une personne sûre ou pas sûre dans un emploi sensible. Les critères sont bien plus contraignants, il y a une enquête de moralité, on regarde même du côté des parents, des conjoints, des enfants, pour éviter tout risque de trahison volontaire ou involontaire. Réduire à la binationalité montre une bien piètre idée de la complexité du monde.

    Mais cela montre aussi deux choses essentielles : la division du peuple français. Le RN ne considère pas qu'une personne qui a la binationalité dont française est une personne de nationalité française en tant que telle et dans sa plénitude des droits et devoirs. Pourtant, c'est le cas, il n'y a qu'une seule catégorie de citoyens français, pas plusieurs. Cette séparation du peuple français est très grave, philosophiquement autant que constitutionnellement. De plus, la binationalité est un sujet très sensible chez les Français, au même titre que le choix du prénom à ses enfants (erreur du candidat Éric Zemmour de vouloir régenter le choix des prénoms des citoyens français). En effet, la binationalité n'est pas seulement un fait provenant de personne immigrée (nationalité du pays de provenance et nationalité du pays de destination), mais plus encore le résultat de parents qui n'ont pas la même nationalité. Toucher à la binationalité, c'est simplement vouloir s'occuper de l'intimité des histoires familiales, et tout le monde serait touché, d'une manière ou d'une autre !
     

     
     


    Ces trois mesures professées par Jordan Bardella montrent d'une part une méconnaissance de la société française, de son mode de fonctionnement, de sa complexité, mais aussi d'autre part une incompétence pour s'emparer des vrais enjeux qui nous attendent, en particulier la transition écologique et le plein emploi, et sur ces deux sujets, à l'évidence, le gouvernement actuel de Gabriel Attal prépare mieux l'avenir de la France que les deux autres contradicteurs qui n'ont aucun sens des responsabilités budgétaires.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (25 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu

    Pour aller plus loin :
    Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
    Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
    Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
    Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
    Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
    Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
    Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
    Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
    Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
    Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
    Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
    Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
    Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
    Sidération institutionnelle.
    Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
    Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.








    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240625-legislatives.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/legislatives-2024-10-il-etait-une-255436

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/25/article-sr-20240625-legislatives.html