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génocide

  • Pol Pot, l'incarnation de la cruauté

    « Pour moi, Pol Pot est synonyme de Hitler, synonyme de Staline, synonyme de Mao, synonyme de Bokassa, synonyme d’Amin Dada, synonyme de Pinochet. En fait, la liste serait certainement plus longue, mais c’étaient les noms qui revenaient régulièrement dans les années 1970. » (mon article d'août 2011).



     

     
     


    Le cruel dictateur khmer rouge Pol Pot (de son vrai nom Saloth Sâr) serait né il y a cent ans, le 19 mai 1925. Je mets au conditionnel car la part de mystère de cet homme est relativement importante. J'ai eu la chance... ou plutôt la malchance, certainement, de rencontrer dès 1978 des réfugiés cambodgiens qui ont pu m'informer sur ce qui se passait, alors, dans leur pays.

    Le terme de génocide devrait être adopté, même si c'est surprenant que des membres du même peuple aient pu contribuer à son extermination. Toujours est-il qu'entre le 17 avril 1975, il y a cinquante ans, qui correspond à la chute de Phnom Penh vaincu par les troupes khmères rouges et le 7 janvier 1979, qui correspond à l'invasion des troupes vietnamiennes au Cambodge, c'est-à-dire la période où Pol Pot et les khmers rouges avaient un pouvoir absolu de terreur, on évalue à 1,7 million voire à 3 millions le nombre de victimes cambodgiennes de ces communistes, soit 21%, pour l'option la plus faible, de la population cambodgienne de l'époque. Si on devait résumer par une image les presque quatre ans de dictature communiste au Cambodge, c'est certainement celle du bas de cet article, ou une autre du même genre, à savoir un tas de crânes et d'os, ceux des victimes irréversibles de Pol Pot.

    Ce qui est étonnant est l'histoire de cet homme. La politique cambodgienne intérieure est certes assez compliquée à comprendre. Pol Pot faisait partie d'une certaine élite qui a eu le privilège de faire ses études en France. Il est arrivé à Paris en octobre 1949, soit à peu près au même moment que Mao Tsé-Toung a pris le pouvoir en Chine. Le futur dictateur a fréquenté une école d'ingénieur parisienne (celle de radioélectricité) de 1949 à 1953. Il en est sorti sans diplôme.

    En 1952, le roi Norodom Sihanouk, mis en place par la France, refusait de mettre au pouvoir les démocrates vainqueurs des élections du 9 septembre 1951 et voulait gouverner seul. L'étudiant Pol Pot (j'écris Pol Pot mais il n'a pris ce nom qu'en 1975, c'est plus simple de garder le même nom) se trouvait alors résolument dans l'opposition et osa écrire (c'est terrifiant d'imaginer la suite) : « La démocratie est un régime auquel aspirent aujourd’hui tous les peuples du monde ; elle est aussi précieuse qu’un diamant et ne peut être comparée à aucun autre gouvernement. ». Cela dit, les démocrates étant de moins en moins influents, Pol Pot et ses camarades se sont rapprochés des communistes, au point que Jacques Duclos est devenu son parrain et Jacques Vergès son ami.

    De retour au Cambodge en 1953 (sans diplôme), Pol Pot s'intégra dans les cercles communistes, renforçant son opposition lors du départ précipité des Français en 1954, laissant Norodom Sihanouk roi du Cambodge (nommé le 25 avril 1941). Les relations entre Norodom Sihanouk et les khmers rouges furent d'ailleurs particulièrement compliquées, car s'ils se sont très opposés, ils ont su, parfois, être des alliés contre un ennemi commun (vietnamien). L'histoire du Cambodge d'après-guerre est elle-même compliquée avec une succession de gouvernements et de régimes assez bizarres (par exemple, Norodom Sihanouk fut un moment chef de l'État sans être roi mais dans une monarchie !).

     

     
     


    À partir du 22 février 1963, Pol Pot a conquis la tête du parti communiste du Kampuchéa, autrement dit, les khmers rouges (il le resta longtemps). Il batailla contre le pouvoir en place. En 1967 s'est engagée une guerre civile entre, d'une part, les khmers rouges et les nord-vietnamiens, d'autre part, le Royaume du Cambodge et les sud-vietnamiens, puis la République (régime pro-américain). Le principal ennemi de Pol Pot fut le maréchal Lon Nol, Premier Ministre cambodgien du 14 août 1960 au 11 mars 1971 puis Président de la République cambodgienne du 10 mars 1972 au 1er avril 1975. Parmi les grands alliés de Pol Pot, il y avait bien sûr Mao dont il appliqua les concepts lorsqu'il a conquis le pouvoir.

    Lon Nol a fui son pays peu avant l'arrivée des khmers rouges à Phnom Penh le 17 avril 1975. À partir de cette date, une dictature communiste de type chinoise, sans pitié, s'est mise en place, même si dans les premiers temps, ils étaient arrivés en libérateurs pour le peuple. L'objectif de Pol Pot qui contrôlait tous les pouvoirs et qui était formellement le Premier Ministre du 14 avril 1976 au 27 septembre 1976 puis du 25 octobre 1976 au 7 janvier 1979 (en automne 1976, il fut remplacé par Nuon Chea en raison d'un éloignement pour raison de santé), c'était d'éliminer tous ses ennemis politiques (ou supposés ennemis), à l'aide d'un prétexte d'antiaméricanisme. La capitale fut vidée de ses 2 millions d'habitants envoyés aux champs comme en Chine quelques années auparavant. Les intellectuels, les habitants des villes, furent pourchassés par les khmers rouges. Emprisonnements, tortures, exécutions furent nombreux. Toute idée d'Occident fut détruite : monuments, religions, modes de vie, etc.

    Pol Pot était alors un dictateur mystérieux, inexistant sur le plan diplomatique, absent sur le plan intérieur. Comme tout dictateur communiste (il a bien appris de Staline et Mao), Pol Pot a multiplié les purges au sein de son propre parti communiste. Quelques relations officielles avec la Chine a montré l'importance de l'enseignement de Mao (disparu), en particulier le 18 janvier 1978 avec la visite officielle de Deng Yingchao, la veuve de Chou En-Lai, également Vice-Présidente du comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de Chine de 1976 à 1983.
     

     
     


    Craignant pour ses frontières, le Vietnam a envahi le Cambodge jusqu'à renverser Pol Pot le 7 janvier 1979 et installer un nouveau régime pro-vietnamien. Après une période de gouvernements d'anciens khmers rouges, Hun Sen, pro-vietnamien et ancien khmer rouge, a pris la tête du gouvernement cambodgien du 14 janvier 1985 au 22 août 2023 puis l'a laissée à son fils Hun Manet encore en fonction (je résume très grossièrement car entre 1993 et 1998, il y a eu deux Premiers Ministres avec le retour du royaume).

    Quant à Pol Pot, il a fui la capitale pour se réfugier dans les maquis (dans la jungle). Le mystère s'est poursuivi avec cet homme-là puisqu'il aurait gardé une grande influence sur les rebelles. Il aurait démissionné du commandement des forces armées khmères rouges en 1985, cédant la place à Son Sen. Ses amis politiques l'ont destituésen juin 1997 et son rival Ta Mok, considéré comme encore plus cruel que Pol Pot, l'a fait arrêter en 1998 par les troupes cambodgiennes. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commandité l'assassinat de Son Sen et de sa femme en juin 1997, Pol Pot est officiellement mort le 15 avril 1998 d'une crise cardiaque (donc à l'âge de 72 ans). Il souffrait aussi d'un cancer des ganglions et de la malaria. Incinéré très rapidement, son corps n'aura pas fait l'objet d'une autopsie. (Certains pensent que ce n'était pas Pol Pot et que ce dernier aurait passé des jours heureux en Thaïlande).

    Ce qui est terrible, c'est l'aveuglement idéologique des dictateurs communistes qui en sont venus à massacrer des millions de leurs contemporains. Pol Pot n'a jamais été jugé pour ses crimes pendant son gouvernement et la plupart de ses complices sont morts en cours de procès ou avant. Depuis une loi adoptée le 7 juin 2013 par le Parlement cambodgien, la mémoire des victimes est scrupuleusement respectée au point que tout individu qui minimise ou nie les crimes des khmers rouges est passible de deux ans de prison.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (17 mai 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Pol Pot.
    Norodom Sihanouk.
    La loi sur les génocides.
    Le fabuleux festin de bébé.


     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250519-pol-pot.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/pol-pot-l-incarnation-de-la-260147

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/05/17/article-sr-20250519-pol-pot.html


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  • Auschwitz aujourd'hui

    « J’apportai immédiatement une amélioration notable au système de Treblinka. Je fis inscrire sur les deux bâtiments : "Salle de désinfection", et je fis installer, à l’intérieur, des pommes de douche et des tuyauteries en trompe-l’œil, pour donner l’impression aux détenus qu’on les amenait là pour se laver. Toujours dans le même esprit, je donnai à l’Untersturmführer de service les instructions suivantes : il devait annoncer aux détenus qu’après la douche, du café chaud leur serait servi. Il devait, en outre, entrer avec eux dans la "salle de désinfection" et circuler de groupe en groupe en plaisantant (et en s’excusant de ne pouvoir distribuer du savon) jusqu’à ce que tout le monde fût entré. » (Robert Merle, "La Mort est mon métier", éd. Gallimard, 1952).



     

     
     


    Le fondateur d'un parti populiste a eu beau insister, par provocation, sur le fait que ce n'était qu'un détail de l'histoire, celui-ci désormais disparu à l'âge de 96 ans, je persiste à croire que l'extermination des Juifs (et d'autres "parias") par les nazis dans des camps d'extermination industriellement pensés est l'une des tragédies majeures et singulières de l'histoire universelle du monde.

    Quatre-vingts ans après la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, le 27 janvier 1945, en relisant les témoignages, en écoutant les dernières victimes et les derniers témoins qui disparaissent petit à petit, bientôt il n'en restera plus, on reste toujours en état de sidération : comment des êtres humains ont-ils pu commettre ces assassinats en si grande masse ?

    Pour Auschwitz-Birkenau, si l'on en croit le commandant nazi de ce camp, il y a eu 2,5 millions de morts en quelques années, mais son objectif était 3,5. Et ce n'était pas le seul camp. Selon les historiens d'aujourd'hui, le nombre a été revu à la baisse et atteindrait 1,1 million de victimes. En tout, la Solution finale a coûté la vie à quelque 6 millions de personnes. Qu'importe vraiment le nombre, à partir d'un seuil, cela devient inimaginable.

    C'est vrai, les humains n'ont pas commencé à se massacrer entre eux au XXe siècle. Il y a toujours eu, malheureusement, des massacres, des horreurs au fil des époques, des contrées, des peuples, et ce n'est la caractéristique d'aucun peuple, d'aucune catégorie de l'humanité, d'en massacrer d'autres. C'est sans doute aussi intrinsèque à l'homme que la bonté ou la générosité. La part sombre et la part claire.

    Mais ce qui a changé, avec la Shoah, c'est l'industrialisation très méthodique de la mort. C'est l'utilisation du talent d'organiseurs qu'auraient les Allemands non pas au service d'une industrie quelconque, d'un objectif commercial et pécuniaire quelconque, mais simplement au service de la mort, un service coûteux, c'est cela aussi qui est incompréhensible : certes, les nazis récupéraient tout (vêtements, bijoux, jusqu'aux dents en or, jusqu'aux cheveux, jusqu'aux cendres) mais cela mobilisait de la ressource humaine, du temps, de l'argent, des armes, et cela en pleine guerre. L'idéologie malsaine, nauséabonde, plus forte que l'intérêt vénal.

    Concrètement, c'est sans doute Robert Merle qui a le mieux décrit le point de vue des bourreaux. En mettant en scène le commandant du camp d'Auschwitz, à partir des "confessions" de Rudolf Höss, le vrai commandant en question (condamné à mort et pendu le 16 avril 1947 à Auschwitz), l'écrivain a donné une compréhension glaçante de la Shoah. Il y avait toujours des "améliorations" possibles pour optimiser l'horreur. Ainsi : « Au début, on ouvrait les portes du camion, on croyait recevoir des cadavres, mais les gens étaient seulement évanouis, et quand on les jetait dans les flammes, ils poussaient des cris. ».

    Et la confession d'une absence totale de scrupules : « Au début, j’éprouvais une impression pénible. Puis, peu à peu, j’ai perdu toute sensibilité. Je crois que c’était nécessaire : sans cela, je n’aurais pas pu continuer. Vous comprenez, je pensais aux Juifs en termes d’unités, jamais en termes d’êtres humains. Je me concentrais sur le côté technique de ma tâche. ». Sa motivation, la fidélité (à l'instar d'une secte) et le devoir d'obéissance : « On n’avait plus de cas de conscience à se poser. Il suffisait seulement d’être fidèle, c’est-à-dire d’obéir. Notre devoir, notre unique devoir était d’obéir. Et grâce à cette obéissance absolue (…), nous étions sûrs de ne plus jamais nous tromper, d’être toujours dans le droit chemin. ». Dans une préface publiée le 27 avril 1972 de son livre "La Mort est mon métier", Robert Merle précisait d'ailleurs : « Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l’impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’État. Bref, en homme de devoir : et c’est en cela justement qu’il est monstrueux. ».


    Bien plus tard, Jonathan Littel a écrit "Les Bienveillantes" sorti en août 2006 (chez Gallimard) avec le même point de vue que "La Mort est mon métier" de Robert Merle, celui du bourreau nazi. Diamétralement opposé, côté victime ou plutôt, pré-victime, "Le Journal" d'Anne Frank (publié après sa mort) est un document essentiel pour comprendre comment les nazis traquaient leurs victimes. Ainsi, le 9 octobre 1942, l'adolescente décrivait le camp Westerbork : « On ne donne presque rien à manger aux gens, et encore moins à boire. (…) Ils dorment tous ensemble, hommes, femmes et enfants ; les femmes et les enfants ont souvent la tête rasée. Il est presque impossible de fuir. Les gens du camp sont tous marqués par leurs têtes rasées (…). S’il se passe déjà des choses aussi affreuses en Hollande, qu’est-ce qui les attend dans les régions lointaines et barbares où on les envoie ? Nous supposons que la plupart se font massacrer. La radio anglaise parle d’asphyxie par le gaz ; c’est peut-être la méthode d’élimination la plus rapide. Je suis complètement bouleversée. ». Dès octobre 1942, les chambres à gaz étaient connues du grand public.

    Fictions, docu-fictions, témoignages, essais... les livres ont commencé dès la fin de la guerre avec cette peur de ne pas être écouté, de ne pas être entendu. Les auteurs sont de plus en plus nombreux, avec cette préoccupation mémorielle amorcée dans les années 1970-1980 et maintenant très développée depuis les années 2000. Primo Levi, Robert Merle, Elie Wiesel, Simone Veil... je n'en cite que quelques-uns sur les nombreux qui ont sorti des livres sur le sujet.

    Primo Levi est sans doute novateur car, à ma connaissance, il a écrit l'un des premiers témoignages, une narration teintée d'une forme de culpabilité : comment et pourquoi ai-je survécu à cette horreur ? Ceux qui n'ont pas été déportés dans un camp voulaient tourner la page, oublier la guerre, penser à l'avenir, à la reconstruction. Ceux qui sont revenus de camps, les rares qui en sont revenus, probablement aussi, leur expérience était incommunicable, incompréhensible pour ceux qui n'ont pas vécu la même chose.


    Elie Wiesel, il était journaliste après un prestigieux doctorat de philosophie soutenu à la Sorbonne, et c'est grâce à François Mauriac, qu'il interviewait en mai 1955, qu'il a commencé à témoigner, après avoir été en colère contre l'écrivain croyant. Il l'a raconté le 29 juin 1996 : « "Il y a de cela dix ans à peu près, j’ai vu des enfants, des centaines d’enfants juifs, qui ont souffert plus que Jésus sur sa croix, et nous n’en parlons pas". Je me suis senti soudain gêné. J’ai refermé mon bloc-notes et me suis dirigé vers l’ascenseur. Il me rattrapa. Il me retint. Il s’est assis sur sa chaise, moi sur la mienne, et il s’est mis à gémir. J’avais rarement vu un homme âgé pleurer de la sorte, et je me suis senti si bête. Je me suis senti comme un criminel. (…) Il était un homme pur, un membre de la Résistance. Je ne savais pas cela. (…) Et puis, à la fin, sans rien d’autre, il me dit simplement : "Vous savez, vous devriez peut-être en parler". ».

     

     
     


    Le principal livre de témoignage d'Elie Wiesel est "La Nuit" sorti en 1958, vendu à plus de 6 millions d'exemplaires, l'un des livres majeurs sur la Shoah : « Jamais je n’oublierai cette nuit, la première nuit de camp, qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n’oublierai cette fumée. Jamais je n’oublierai les petits visages des enfants dont j’avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n’oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma foi. Jamais je n’oublierai ce silence nocturne qui m’a privé pour l’éternité du désir de vivre. Jamais je n’oublierai ces instants qui assassinèrent mon Dieu et mon âme, et mes rêves qui prirent le visage du désert. Jamais je n’oublierai cela, même si j’étais condamné à vivre aussi longtemps que Dieu lui-même. Jamais. ».

    L'expérience terrible de Simone Veil, déportée à l'âge de 16 ans, a été éprouvante pour elle, tellement éprouvante qu'elle n'a vraiment témoigné qu'à partir du début des années 2000, après son retrait de la vie politique, prenant même des responsabilités sur la transmission mémorielle au fil des générations (elle a présidé la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2001 à 2007).

    On connaît l'anecdote grinçante, lors de l'examen de la loi sur l'IVG, l'altercation entre Jean-Marie Daillet (député centriste anti-IVG) et Simone Veil, avec ce mot de trop de Jean-Marie Daillet le 27 novembre 1974 dans l'hémicycle : « On est allé, quelle audace incroyable, jusqu'à déclarer tout bonnement qu'un embryon humain était un agresseur. Eh bien ! ces agresseurs, vous accepterez, madame, de les voir, comme cela se passe ailleurs, jetés au four crématoire ou remplir des poubelles ! ». Propos d'une grande violence, mais à sa décharge, même si cela ne l'a pas excusé, le député ne connaissait pas le calvaire que la ministre avait vécu (il lui a envoyé un bouquet de fleurs pour se faire pardonner).

    À New York, le 29 janvier 2007, l'ancienne déportée racontait : « Plus encore que les coups, les chiens qui nous harcelaient, l’épuisement, la faim, le froid et le sommeil, ce sont les humiliations destinées à nous priver de toute dignité humaine qui, aujourd’hui encore, demeurent le pire dans nos mémoires. Nous n’avions plus de nom, mais seulement un numéro tatoué sur le bras, servant à nous identifier, et nous étions vêtus de haillons. Ce qui nous hante avant tout, c’est le souvenir de ceux dont nous avons été brutalement séparés dès notre arrivée au camp et dont nous avons appris par les kapos, dans les heures suivantes, qu’ils avaient été directement conduits à la chambre à gaz. ».


    Deux ans auparavant, le 27 janvier 2005, à l'occasion du 60e anniversaire de la libération du camp, Simone Veil a rappelé à Auschwitz l'atteinte à l'humanité tout entière : « Que serait devenu ce million d’enfants juifs assassinés, encore bébés ou déjà adolescents, ici ou dans les ghettos, ou dans d’autres camps d’extermination ? Des philosophes, des artistes, de grands savants ou plus simplement d’habiles artisans ou des mères de famille ? Ce que je sais, c’est que je pleure encore chaque fois que je pense à tous ces enfants et que je ne pourrai jamais les oublier. Certains, dont les rares survivants, sont, il est vrai, entrés dans le camp, mais pour y servir d’esclaves. La plupart d’entre eux sont ensuite morts d’épuisement, de faim, de froid, d’épidémies ou, eux aussi, sélectionnés à leur tour pour la chambre à gaz, parce qu’ils ne pouvaient plus travailler. Il ne suffisait plus de détruire notre corps. Il fallait aussi nous faire perdre notre âme, notre conscience, notre humanité. Privés de notre identité, dès notre arrivée, à travers le numéro encore tatoué sur nos bras, nous n’étions plus que des stücke, des morceaux. Le tribunal de Nuremberg, en jugeant pour crimes contre l’humanité les plus hauts responsables, reconnaissait l’atteinte portée non seulement aux victimes mais à l’humanité tout entière. ».

    Dans son livre "Une Vie" sorti le 31 octobre 2007 (chez Stock), Simone Veil écrivait, à propos de ses recherches d'archives sur la Shoah : « Je n’oublierai jamais l’intense émotion qui m’a étreinte lorsqu’un employé m’a montré un petit carnet semblable à ceux qu’utilisaient jadis les commerçants, avec souches et reçus, et sur lequel était consignée la somme de sept cents francs prise à ma mère lors de notre arrivée à Drancy. Papier dérisoire, preuve accablante, s’il en était encore besoin, du mélange de rigueur paperassière et d’aveuglement moral de l’administration. Alors que semaine après semaine, des convois de déportés partaient pour Auschwitz, de zélés fonctionnaires remplissaient des carnets à souche et remettaient des reçus aux Juifs. ».

    Pour "populariser" l'existence même de la Shoah, il a fallu attendre quelques films comme "Nuit et brouillard" d'Alain Resnais (sorti le 22 mai 1956), "Le Chagrin et la Pitié" de Marcel Ophüls (sorti en Allemagne le 18 septembre 1969 et en France le 14 avril 1971), "Shoah" de Claude Lanzmann (sorti le 30 avril 1985), et la mini-série télévisée américaine "Holocauste" de Marvin Chomsky en quatre épisodes (diffusés du 16 au 19 avril 1978 aux États-Unis et tous les mardis du 13 février au 6 mars 1979 en France sur Antenne 2).

    On peut aussi évoquer d'autres films comme "Lacombe Lucien" de Louis Malle (sorti le 30 janvier 1974), "Le Choix de Sophie" d'Alan J. Pakula (sorti le 8 décembre 1982) avec Meryl Streep, et "La Liste de Schindler" de Steven Spielberg (sorti le 15 décembre 1993). Également un film qui se voulait amèrement comique, "La vie est belle" de Roberto Benigni (sorti le 31 décembre 1997), où un déporté emballe de fantaisie auprès de son enfant leur vie dans un camp d'extermination (je n'ai pas trouvé cette idée très enthousiasmante et pertinente). Pour Simone Veil, tous les films cités, sauf "Holocauste", étaient mauvais en ce sens qu'ils étaient beaucoup trop caricaturaux (et "Le Chagrin et la Pitié" décrit une France collaborationniste alors que Simone Veil insistait sur l'importance des résistants et aussi des Justes, qui ont sauvé de nombreux Juifs en France).

     

     
     


    D'autres œuvres ont aussi raconté la Shoah comme l'excellente bande dessinée (en deux tomes) "Maus" du dessinateur américain Art Spiegelman, sorti en septembre 1986 et en 1991 chez Flammarion. Art Spiegelman a mis en scène les protagonistes de la Solution finale de manière assez imagée : les nazis sont des chats (ce qui est un scandale pour le syndicat des défenseurs des chats !) et les Juifs, bien sûr, des souris (les cibles des chats), relativement naïves (« On pensait que Hitler voulait seulement les régions de Pologne, comme Bielsko, qui avaient été allemandes avant la Première Guerre mondiale. »). Hitler est représenté par une tête de chat avec une mèche de cheveux et une petite moustache, au centre d'une croix gammée, un peu comme une tête de mort est placées au croisement de deux tibias. Les Polonais sont représentés par des cochons (les Polonais ont protesté contre cette image), les Américains des chiens, les Français des grenouilles, les Britanniques des poissons, les Suédois des élans, etc. Un peu à la manière d'une bande dessinée de Walt Disney qui inventait des histoires avec des animaux humanisés.

    Parmi les plus rares artistes qui ont décrit dans leur art l'expérience de la Shoah, le peintre David Olère (1902-1985) est particulier : ce Français d'origine polonaise a survécu au camp d'Auschwitz-Birkenau (pendant une période très longue, du 2 mars 1943 au 19 janvier 1945, soit deux hivers), mais il a été aussi un rescapé de là où il était, à savoir des zones ultra-isolées des fours crématoires, puisqu'il était chargé d'incinérer les corps venant des chambres à gaz, et il a réussi à échapper aux purges dans ces lieux critiques, prévues pour éliminer tout témoin. Lui a su soudoyer ses gardiens avec ses dessins pour survivre et réussir à sortir du camp.

     

     
     


    David Olère était donc le seul témoin direct au cœur de cette horreur qu'il a documentée par ses peintures, dessins et sculptures. Une soixantaine de dessins de scènes effroyables ont ainsi été réalisés entre 1945 et 1949, et sont conservés en France, à Auschwitz et en Israël. Dans une courte biographie publiée le 27 janvier 2024 sur Internet, Ilaria Baratta expliquait : « Il est l’un des rares déportés à avoir vu de ses propres yeux toutes les étapes du processus d’extermination et à en être sorti vivant, même si la plupart du temps, il était employé à réaliser des œuvres d’art pour les SS et à traduire des émissions radiophoniques , car il connaissait plusieurs langues. (…) Pour les chercheurs, les œuvres d’Olère ont une valeur unique en tant que documents illustrant les atrocités de l’extermination ; elles représentent des détails que seuls les membres du Sonderkommando connaissaient. ». Il ne pouvait pas refuser.

    Je termine par cette impression de Simone Veil : « Rien ne s’efface (…). Deux mille cinq cents survivants sur soixante-dix-huit mille Juifs français déportés. Il n’y a que la Shoah. L’atmosphère de crématoire, de fumée et de puanteur de Birkenau, je ne l’oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s’étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c’est le poids effrayant du vide que l’oubli n’a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours. ».

    Si on parle de mémoire, ce n'est pas un vain mot. Il faut veiller à transmettre ce que les humains sont capables de faire de plus horrible dans l'histoire de l'humanité pour garder toujours sa vigilance. Cela peut toujours recommencer un jour. C'est pour cela qu'il faut proscrire les discours de haine, de racisme et d'antisémitisme, qui sont des délits selon la loi française. Et c'est pour cela qu'il vaut veiller à la préservation de la mémoire.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (25 janvier 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Auschwitz aujourd'hui.
    La Nuit de la Shoah.
    Mauschwitz.
    Le 8 mai, l'émotion et la politique.
    Elie Wiesel.
    Robert Merle.
    Le calvaire de Simone Veil.
    Anne Frank.
    Le nazisme.
    Mélinée et Missak Manouchian au Panthéon : pluie et émotion !
    Hommage du Président Emmanuel Macron à Missak Manouchian au Panthéon le 21 février 2024 (texte intégral et vidéo).
    Les Manouchian mercredi au Panthéon.
    Loi sur les génocides invalidée : faut-il s'en réjouir ?
    Michel Cherrier.
    Léon Gautier.
    Claude Bloch, passeur de mémoire.

     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250125-auschwitz.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/auschwitz-aujourd-hui-258782

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/01/25/article-sr-20250125-auschwitz.html





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  • Gaza : trêve, libération d'otages israéliens et propagande du Hamas

    « J'ai du mal à imaginer que la libération des camps d'Auschwitz et de Bergen-Belsen ait été accompagnée de cris de victoire et d'appels à exterminer tous les Allemands. » (Sophia Aram, le 19 janvier 2025 dans "Le Parisien").




     

     
     


    Encore une fois, l'humoriste Sophia Aram a été percutante et a soulevé les vrais enjeux dans sa chronique publiée le 19 janvier 2025 dans "Le Parisien". En évoquant la libération du camp d'extermination d'Auschwitz dont on va commémorer le 80e anniversaire dans quelques jours, elle voulait d'abord parler de la situation à Gaza. Elle reprenait l'accusation portée un peu légèrement contre l'État d'Israël de génocide dès le 15 octobre 2023, principalement « pour masquer le pogrom du 7 octobre et les multiples appels du Hamas et des islamistes du monde entier à éradiquer toute présence juive au Proche-Orient ».

    Ce dimanche 19 janvier 2025 à 10 heures 15 est d'abord un jour important pour de nombreuses familles israéliennes : c'est le début d'une (en principe longue) trêve entre le Hamas et Israël dont la première phase, de quarante-deux jours, devrait permettre la libération d'une trentaine d'otages israéliens (il semblerait notamment que les deux otages franco-israéliens devraient être libérés bientôt), et en parallèle, ce qui n'a rien à voir, la libération de Palestiniens condamnés parfois à des peines très lourdes en raison de leurs crimes (assassinats, terrorisme, etc.).

    Cet accord a été validé par Benjamin Netanyahou, le Premier Ministre israélien, le 18 janvier 2025. Sa mise en œuvre dès le lendemain constitue une petite victoire, l'ultime, du Président américain Joe Biden qui quitte la Maison-Blanche le lendemain. L'accord a été négocié avec les deux Présidents américains, y compris Donald Trump, et la libération d'otages encore sous le mandat Biden est très symbolique. On se rappelle l'humiliation qu'avait subie Jimmy Carter qui a dû attendre son départ de la Maison-Blanche pour voir libérer les otages américains de Téhéran en janvier 1981.

    Dimanche après-midi, donc, les trois premières otages israéliennes ont été libérées, dans des conditions très difficiles, à Gaza : Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher qui ont été détenues pendant 471 jours d'horreur. Elles étaient escortées par des terroristes cagoulés du Hamas, puis recueillies par la Croix-Rouge (on se demande bien le degré de neutralité de cette organisation humanitaire), enfin "livrées" à l'armée israélienne qui les ont reconduites en Israël. Pendant ce transfert, les ont accompagnées une foule palestinienne surexcitée qui criait et qui, parfois, tirait en l'air. Atmosphère très électrique. Ce "voyage" des trois otages a dû être très éprouvant car des fusillades pouvaient avoir lieu à tout moment.

     

     
     


    Certains otages n'ont plus rien et le choc sera dur à leur libération : leur famille a été massacrée, leur maison détruite. Pour Emily Damari, l'horreur est heureusement terminée. Elle a survécu à plus de quinze mois de traitement difficile et surtout, à sa grave blessure, car elle a perdu deux doigts à cause de ses ravisseurs terroristes. C'est une battante !

    Malgré ces trois premières libérations, non, la joie n'était pas sur les visages des citoyens israéliens. Trop d'otages sont encore restés aux mains des tortionnaires du Hamas.

     

     
     


    Par exemple, Kfir Bibas, qui a fêté son 2e anniversaire le 18 janvier 2025, il a déjà vécu deux tiers de son existence dans une prison du Hamas, et il n'est toujours pas libéré, tandis que l'accord a permis à Mohammad Abu Warda, condamné car il est l'auteur d'un attentat qui a tué 44 personnes en faisant exploser un bus en 1996, d'être libéré par l'État d'Israël. Quel parallèle ! On ne sait même pas si Kfir Bibas est encore en vie, et dans tous les cas, quelle barbarie de s'en prendre à des bébés de 9 mois !

    Mais pour les otages encore retenus, l'espoir reste possible, mais on pense aussi à ceux qui ont été massacrés par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Ainsi, Jonathan, petit bonhomme qui a été assassiné avec son père, ne grandira pas alors que leur assassin sera libéré dans le cadre de l'accord entre Israël et le Hamas.

     

     
     


    Ainsi, cette famille entière ne rigolera plus pacifiquement parce qu'elle a été brûlée vive lors du pogrom perpétré par le Hamas.

     

     
     


    Ainsi, ces trois enfants, Arbel, Shachar et Omer, massacrés dans leur lit le 7 octobre, ne feront plus de grimace pendant leur goûter. La liste est tellement longue...

     

     
     


    Certains auteurs de tweets (comme Jérémy Benhaïm) se posaient quand même la question, en regardant ce triste spectacle, sur la réalité de ce qu'on dit généralement sur la situation à Gaza. Par exemple, dans la foule, de nombreux Gazaouis filmaient la scène avec des smartphones « visiblement bien chargés ». Famine, coupure d'électricité depuis de mois, vraiment ? « On nous aurait donc menti ? ».

     

     
     


    Revient toujours la question : y a-t-il eu vraiment un génocide à Gaza ? Existe-t-il une notion de pause de génocide ? Sophia Aram est revenue sur cette question pour asséner quelques évidences et remettre des points sur les i : « L'indécence de ceux qui braillent leurs certitudes sur le "génocide-en-cours-à-Gaza" depuis des mois m'autorise à émettre quelques doutes sur ces accusations et sur la sincérité de ceux qui les professent. ».

     

     
     


    Et de poser les bonnes questions : « Parce qu'au fond, comment ne pas douter lorsqu'il faudrait admettre sans ciller que nous serions devant la première trêve négociée de l'histoire des génocides ? Une trêve mise à profit par les représentants des "génocidaires" et des "génocidés" pour s'accorder sur le nombre d'otages et de prisonniers à échanger avant de poursuivre vers la paix ou de reprendre le cours du supposé génocide. Comment ne pas s'interroger face à l'idée que nous serions devant le tout premier cas de génocide dans lequel les "génocidés" détiendraient encore des otages issus du "camp génocidaire" et ce, à l'issue de son "extermination" ? Comment ne pas douter devant ce cas très particulier de génocide démarrant par un pogrom perpétré sur le sol des "génocidaires" par les "génocidés", et qui se termine par les appels triomphants de ces derniers à en reproduire de nouveaux ? Combien de rescapés ont-il célébré et revendiqué la victoire au terme de leur propre génocide ? ».

     

     
     


    Fustigeant « une guerre qui aura vu les "résistants" du Hamas se mettre aux abris en laissant à découvert la population civile qu'ils sont censés défendre » (les dirigeants de l'organisation terroriste étaient planqués bien au chaud dans des hôtels de luxe au Qatar), l'humoriste éditorialiste a souligné « l'insincérité de ceux qui tirent un bénéfice politique à porter de telles accusations contre Israël et contre tous ceux qui ont le mauvais goût de douter ».

    Elle conclut : « Je pense qu'il serait temps pour ceux qui n'ont eu de cesse de relayer la propagande du Hamas en France de déposer les armes. ». Suivez mon regard...


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (19 janvier 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Gaza : trêve, libération d'otages israéliens et propagande du Hamas.
    7 octobre 2023 : un an qu'Israël se bat pour sa survie.
    Laura Blajman-Kadar.
    7 octobre 2023 : l'hommage aux victimes françaises.
    Discours du Président Emmanuel Macron en hommage aux victimes du 7 octobre 2023 aux Invalides le 7 février 2024 (texte intégral et vidéo).
    L'avenir de la France se joue aussi à Gaza !
    La naissance de l’État d’Israël.
    David Ben Gourion.
    Eden Golan.
    Walid Daqqa.
    Gaza : quel est l'accord entre Israël et le Hamas ?
    Le rappel très ferme d'Emmanuel Macron contre l'antisémitisme.
    Conflit israélo-palestinien : la France est-elle concernée ?
    Dominique de Villepin toujours pro-palestinien ?
    Emmanuel Macron participera-t-il à la grande marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023 ?
    Gaza, victime avant tout du Hamas ?
    Quel est le bilan de la visite d'Emmanuel Macron au Proche-Orient ?
    Proche-Orient : l'analyse crue de Jean-Louis Bourlanges.
    Pourquoi Emmanuel Macron se rend-il en Israël ce mardi 24 octobre 2023 ?
    Hôpital à Gaza : la vérité aveuglée par la colère ?
    Hamas : tirs groupés contre les insoumis.
    Horreur en Israël : les points sur les i de Gérard Larcher et Emmanuel Macron.
    Allocution télévisée du Président Emmanuel Macron le 12 octobre 2023 (vidéo et texte intégral).
    Allocution du Président du Sénat Gérard Larcher le 11 octobre 2023 (texte intégral).
    Horreur totale en Israël ; émotion et clarification politique en France.
    Israël en guerre contre son agresseur terroriste, le Hamas.
    Les Accords d'Oslo.
     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250119-gaza-israel.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/gaza-treve-liberation-d-otages-258784

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/01/19/article-sr-20250119-gaza-israel.html




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