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danse

  • La mystérieuse mort du grand danseur Vladimir Shklyarov

    « Il y a un vrai problème avec les balcons en Russie. Ce danseur était opposé à la guerre... mais c’est juste un hasard. Sans doute a-t-il perdu l’équilibre en essayant de s’étirer sur son balcon... » (Samantha de Bendern, le 19 novembre 2024 sur Twitter).


     

     
     


    Le monde de la culture et des arts est en deuil en apprenant la mort du célèbre danseur étoile russe Vladimir Shklyarov à Saint-Pétersbourg ce samedi 16 novembre 2024 à l'âge de 39 ans (il est né à Saint-Pétersbourg, à l'époque encore Leningrad, le 9 février 1985 ; on peut aussi écrire son nom en français Chkliarov).

    Selon les journaux locaux, Vladimir Shklyarov est mort après être tombé du balcon de son appartement, au cinquième étage d'un immeuble de Saint-Pétersbourg (il a fait une chute fatale de 18 mètres). Il aurait pris des analgésiques dans la perspective d'une opération chirurgicale qui avait été programmée. Selon sa collègue danseuse Irina Baranovskaya, il serait sorti dans son balcon pour aller fumer et aurait perdu l'équilibre. Sa mort est considérée comme accidentelle mais, selon RIA Novosti, une enquête a été malgré tout ouverte.

    Comme l'a insinué assez malicieusement la politologue Samantha de Bendern, également chroniqueuse sur LCI, dans son tweet, il y a une véritable malédiction des balcons en Russie, vu le nombre très important de personnes en bonne santé qui chutent d'un balcon et en meurent malencontreusement. Elles avaient toutes pour point commun d'avoir émis des doutes voire des critiques sur la manière dont Vladimir Poutine conduit la Russie.

    Et en effet, Vladimir Shklyarov s'était permis, le 7 mars 2022, quelques jours après le début de la tentative d'invasion de l'Ukraine par la Russie, d'exprimer dans les réseaux sociaux son profond dégoût en écrivant son envie de paix : « Je suis contre toutes les guerres !... Je ne veux ni guerre ni frontières ! », en ajoutant : « Les responsables politiques devraient pouvoir négocier sans tirer ni tuer des civils. Pour cela, on leur a donné une langue et une tête ! ». Mais il a ensuite prudemment supprimé ces messages et n'a plus commenté ultérieurement la guerre en Ukraine dans les réseaux sociaux.

    On pourrait en effet plonger dans une sorte de complotisme mais les statistiques sont éloquentes : il y a beaucoup plus de morts par balcon que dans d'autres pays. Quant aux empoisonnements, il en a beaucoup aussi sur des citoyens russes, mais cette fois-ci, plutôt à l'étranger, très étrangement ! Par exemple, c'était le sixième étage pour l'oligarque Ravil Maganov le 1er septembre 2022 (pas de balcon, juste une fenêtre).

    Ce qui est bien surprenant, c'est que, comme danseur, Vladimir Shklyarov était un grand sportif et avait donc un grand contrôle de son corps, au contraire des maladroits qui, eux, ne sont jamais en représentation artistique. La philosophe Valérie Kokoszka a conclu le 17 novembre 2024 sur Twitter : « La Russie de Poutine efface toute beauté et toute grâce. ». C'est peut-être un peu trop rapide en réflexion. On ne saura jamais mais le doute subsistera toujours.

    Vladimir Shklyarov était un grand danseur depuis 2003, l'un des danseurs principaux du Ballet Mariinsky, la compagnie du Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg. Il était également danseur invité au Ballet de Bavière à Munich, au Royal Ballet de Londres ainsi qu'à l'American Ballet Theater. Il s'est marié en 2013 avec Maria Shirinkina, première soliste au Mariinsky, et ils ont eu deux enfants.

     
     


    Pour lui rendre hommage, voici quelques représentations trouvées sur Internet de sa vingtaine d'années de belle carrière. Les funérailles auront lieu ce jeudi 21 novembre 2024. Condoléances à la famille.


    1. XIII International Ballet Festival Mariinsky (le 10 mars 2013)






    2. Don Quichotte (le 10 mai 2014 avec Viktoria Tereshina)






    3. Roméo et Juliette (en 2013 avec Diana Vishneva)












    4. Fall in Love with dance (2 juillet 2013)






    5. Dernière vidéo de Vladimir Shklyarov






    6. Rétrospective (Guardians News)






    7. Rétrospective (Entertainment Tonight)






    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (19 novembre 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Vladimir Shklyarov.
    Les victoires européennes de la Moldavie.
    Nikita Khrouchtchev.
    Zelensky : Poutine, c'est l'anti-Europe !
    L'aide de la France à l'Ukraine le 6 juin 2024.
    L'attentat islamiste du Crocus City Hall de Moscou.
    Le Sacre du Printemps.
    Comment rester au pouvoir après 2024 ?

     
     



    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20241116-shklyarov.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-mysterieuse-mort-du-grand-257730

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/11/19/article-sr-20241116-shklyarov.html




     

  • Plein d'étoiles pour Vera Miles

    « Tu aurais dû écrire que tu m’aimais. Tu pouvais au moins me dire de t’attendre, je trouve que c’était la moindre des choses. (…) J’ai passé deux années interminables dans cet endroit perdu à attendre que monsieur daigne revenir. Crois-tu que je veuille rester vieille fille ? » (Vera Miles, "La Prisonnière du désert", 1956).


     

     
     


    L'actrice américaine Vera Miles fête ses 95 ans ce vendredi 23 août 2024. Cela fait près d'une trentaine d'années (1995) qu'elle s'est retirée de toute activité cinématographique pour prendre sa retraite à Palm Desert, en Californie. Elle est née Vera June Ralston mais lorsqu'elle est arrivée à Hollywood, au début des années 1950, il existait déjà une (autre) Vera Ralston, si bien qu'elle a gardé son nom de jeune femme mariée (son premier mari, entre 1948 et 1954, s'appelait Bob Miles avec qui elle a eu deux enfants).

    Élue Miss Kansas à 19 ans, Vera Miles s'est installée à Los Angeles pour commencer une carrière d'actrice. Elle a d'abord eu des petits rôles à la télévision qui lui ont fait connaître l'actrice Janet Leigh. Elle tournait alors aussi pour de la publicité. Sous contrat avec Warner Bros, elle a joué notamment une "faiblement amoureuse" de Tarzan dans "Tarzan's Hidden Jungle" de Harold D. Schuster (sorti le 16 février 1955), épousant quand même (dans la vie réelle) le Tarzan en question, l'acteur Gordon Scott, en deuxièmes noces (entre 1954 et 1959).

    Le réalisateur John Ford a lancé véritablement la carrière de star de Vera Miles en lui proposant un second rôle dans le western "La Prisonnière du désert" (sorti le 13 ars 1956) où elle a pu jouer avec John Wayne, Natalie Wood et Jeffrey Hunter, grâce au succès du film considéré comme un chef-d'œuvre (désigné "le plus grand western de tous les temps" par l'American Film Institute). Dans ce film (que je résume très mal !), Vera Miles aime Jeffrey Hunter mais lui et John Wayne ne sont jamais là car ils doivent aller sauver Natalie Wood prise en otage par les Indiens, finalement, elle va se marier avec un autre homme mais son bien-aimé arrive juste avant en s'en prenant au futur marié (on comprendra que les histoires d'amour ici comptent moins que d'autres valeurs).





    Vera Miles a tourné ensuite beaucoup d'autres films, sous la direction des plus grands, comme Robert Aldrich, mais ce qui a été important dans sa carrière, c'était sa rencontre avec Alfred Hitchcock complètement séduit par elle et qui lui a fait signer un contrat de cinq ans avec elle (il voulait en faire une nouvelle Grace Kelly). Elle est ainsi devenue Rose, l'épouse de Henry Fonda dans le film "Le Faux Coupable" (sorti le 26 janvier 1957)... et surtout, Hitchcock la voulait pour son futur chef-d'œuvre, "Sueurs froides" ["Vertigo"] (sorti le 9 mai 1958) pour le rôle principal aux côtés de James Stewart, mais Vera Miles, enceinte, y renonça, ce qui a obligé Hitchcock à la remplacer par Kim Novak.

    Toutefois, Vera Miles est retournée dans un film d'Hitchcock probablement pour le meilleur rôle de sa carrière (elle l'a contesté !), Lila Crane, la sœur de Janet Leight (Marion Crane) qu'elle tente de retrouver après sa disparition étrange dans le grand film "Psychose" (sorti le 16 juin 1960) aux côtés d'Anthony Perkins (Norman Bates), John Gavin (l'amant de Marion) et Martin Balsam (le détective).





    L'actrice a retrouvé John Wayne et James Stewart dans un autre grand film de John Ford, "L'Homme qui tua Liberty Valance" (sorti le 22 avril 1962), dans lequel a également joué Lee Marvin dans le rôle de Liberty Valance. Vera Miles est alors la future femme du futur sénateur James Stewart, mais secrètement aimée par John Wayne, dans une histoire qui est le clivage entre l'État de droit (la justice représentée par James Stewart) et la loi du plus fort (celle du revolver représentée par John Wayne). Là encore, l'histoire se résume surtout aux relations entre les trois hommes (John Wayne, James Stewart et Lee Marvin) mais Vera Miles, première rôle féminin, permet de faire le liant social.





    Pendant deux décennies encore (années 1960 et 1970), Vera Miles a continué sa carrière au cinéma. Elle a tourné son dernier film en 1995, après l'opus numéro 2 de Psychose, "Psychose II" de Richard Franklin (sorti le 3 juin 1983) avec toujours Anthony Perkins (vingt-deux ans plus tard, Norman Bates sort de l'asile psychiatrique contre l'avis de Lila et retombe dans ses vieilles torpeurs).

     

     
     


    Si Vera Miles n'a jamais quitté la télévision (séries télévisées et téléfilms) pendant sa période cinématographique, elle s'y est consacrée exclusivement à partir du milieu des années 1970 (en prenant de l'âge), intervenant dans des séries comme "Magnum", "La Petite Maison dans la prairie", "L'île fantastique", "Buck Rogers", 'La croisière s'amuse", "Hôtel", "Arabesque", etc.

    Depuis 1995, Vera Miles a quitté les rangs de la célébrité pour prendre une retraite discrète et tranquille en Californie, toute éblouie de souvenirs et d'histoires devenues elles-mêmes célèbres. Elle a déjà son étoile dans le grand Hollywood Walk of Fame à Los Angeles, témoignant de sa contribution au cinéma américain voire mondial.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (18 août 2024)
    http://www.rakotoarison.eu

    Pour aller plus loin :
    Vera Miles.
    Alain Delon.
    Pierre Richard.
    Marianne Faithfull.
    Pierre Perret.
    Anouk Aimée.
    Marceline Loridan-Ivens.
    Édouard Baer.
    Françoise Hardy.
    Charles Aznavour.
    Alain Souchon.
    Patrick Bruel.
    Frédéric Mitterrand.
    Fanny Ardant.
    Alain Bashung.
    Alain Chamfort.
    Sophia Aram.
    Plastic Bertrand.
    Micheline Presle.
    Sarah Bernhardt.
    Jacques Tati.
    Sandrine Bonnaire.
    Shailene Woodley.
    Gérard Jugnot.
    Marlène Jobert.
    Alfred Hitchcock.
    Brigitte Bardot.
    Charlie Chaplin.


     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240823-vera-miles.html

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/plein-d-etoiles-pour-vera-miles-256388

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/08/23/article-sr-20240823-vera-miles.html



     

  • Anouk Aimée la savoureuse marginale

    « Anouk Aimée, c'est un peu un cas en marge. "Huit et demi", "Lola", "Un homme et une femme" sont eux aussi des films en marge, mais c'est dans les marges du cinéma que se conçoit et s'épanouit le vrai cinéma. » (François Chalais, mai 1966).




     

     
     


    Monument du cinéma français, selon l'expression de France Culture, l'actrice Anouk Aimée s'est éteinte à son domicile parisien ce mardi 18 juin 2024 à l'âge de 92 ans (née le 27 avril 1932 à Paris) selon un communiqué de sa fille Manuella. Cette dame déjà d'un grand âge avait su rester jeune non seulement dans l'esprit mais même dans le corps, il suffit de revoir une interview de 2002 (elle avait presque 70 ans) pour s'en rendre compte (on ne lui aurait pas donné un tel âge). Elle était une enfant précoce du cinéma et, jeune et belle star des années 1950 et 1960, elle a tourné avec les plus grands réalisateurs.

    Pour Pierre Murat, dans un article publié ce 18 juin 2024 dans "Télérama", elle était la « reine des rôle énigmatiques » et n'avait pas besoin d'être dirigée : « Elle était là, elle, et cela suffisait. Tous ses metteurs en scène s’effaçaient devant l’incroyable présence qui lui servait de talent. ». Fellini, qui lui a donné deux rôles, disait d'elle : « Son visage évoque la même sensualité que ceux de Greta Garbo, de Marlene Dietrich et de Joan Crawford, ces grandes reines pleines de mystère. ». Il a dit à Anouk joliment : « Le temps se comporte avec toi comme un gentleman ! ».


    Née de deux parents comédiens et d'origine juive, elle s'appelait d'abord Nicole Dreyfus. Cette origine juive l'a conduite à être scolarisée au collège de Morzine en Savoie pour échapper aux rafles, et elle y a connu Roger Vadim qui lui a appris à faire du ski. Parce qu'elle était une adolescente à la beauté étincelante, le réalisateur Henri Calef lui a proposé de tourner dans "La Maison sous la mer" (sorti le 20 août 1947) : elle avait 14 ans. En fait, Anouk Aimée a toujours un peu regretté de ne pas avoir fait carrière : elle aurait pu demander des rôles, elle n'a fait qu'accepter (ou refuser) les rôles qu'on lui proposait. Elle est devenue actrice par effraction, et elle aurait voulu devenir danseuse classique ou pharmacienne.

    Ainsi, malgré la participation à des films éclatants (et culte), elle n'a jamais bénéficié de ses succès et chaque fois, ce fut un recommencement pour avoir des rôles. Elle n'a pas "capitalisé" sur ses succès parce qu'elle n'a jamais cherché à le faire. Un peu plus tard, dans les années 1970, elle a même fait un break pour devenir femme au foyer et elle a appris à faire de la bonne cuisine lorsqu'elle vivait avec l'acteur britannique Albert Finney, son quatrième (et dernier) mari.

    Elle n'a pas fait carrière mais elle a quand même tourné près de quatre-vingt-dix films, surtout au cinéma, quelques-uns à la télévision. Et pas rien : Marcel Carné, André Cayatte, Alexandre Astruc, Julien Duvivier, Jacques Becker, Georges Franju, Jean-Pierre Mocky, Federico Fillini, Jacques Demy, Philippe de Broca, Robert Aldrich, Claude Lelouch, André Delvaux, George Cukor, Élie Chouraqui, Robert Altman, Alexandre Arcady, Marceline Loridan-Ivens, Yvan Attal, Édouard Molinaro, Agnès Varda, Charlotte de Turckheim, etc.

    En particulier, elle a tourné avec le rôle principal dans des chefs-d'œuvre : "La dolce vita" de Fellini (sorti le 5 février 1960 ; Palme d'Or à Cannes) avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg ; "Lola" de Jacques Demy (sorti le 3 mars 1961) ; "Huit et demi" de Fellini (sorti le 14 février 1963) avec Marcello Mastroianni et Claudia Cardinale ; "Un homme et une femme" de Lelouch (sorti le 27 mai 1966) avec Jean-Louis Trintignant, Pierre Barouh (un futur mari) et Valérie Lagrange. 1966 fut la consécration internationale pour l'actrice de 32 ans avec ce film qui a obtenu la Palme d'Or à Cannes et une nomination aux Oscars : dans l'une des deux vidéos que je propose ci-après, on la voit interrogée par François Chalais pour le Festival de Cannes en mai 1966. Elle était enjouée, souriante, spontanée, naturelle. Elle ne jouait pas la star boudeuse.

     

     
     


    Elle a été adulée aux États-Unis et on lui a permis de rencontrer Groucho Marx. L'acteur qu'elle admirait John Wayne est aussi venu la voir pour la saluer et la féliciter. Avec Danielle Darrieux et Catherine Deneuve, Anouk Aimée était l'une des muses de Jacques Demy (trois films). Et aussi une des égéries de la Nouvelle Vague, elle était une actrice fétiche de Claude Lelouch avec qui elle a tourné huit films.

    Anouk était le nom de son premier personnage dans son premier film "La Maison sous la mer" et rapidement, on l'appelait ainsi. Elle comptait garder ce nom de scène tout seul (Anouk) comme une autre actrice s'appelait seulement Arletty ("Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?"), mais Jacques Prévert lui a confié ce précieux conseil : Anouk tout seul ? Mais à 40 ans, qu'est-ce que tu vas devenir ?... et il lui a ajouté : Aimée. Elle allait donc être Anouk Aimée.

    Elle avait fait la connaissance de Jacques Prévert en mai 1947 pendant le tournage de son deuxième film, "La Fleur de l'âge", de Marcel Carné (avec Arletty, Serge Reggiani, Martine Carol et Paul Meurisse), qui n'a pas été achevé pour cause de manque de financement (Prévert en était le coscénariste). Au début des années 1950, Anouk Aimée s'est intégrée dans le petit milieu de Saint-Germain-des-Prés, faisant la connaissance de Pablo Picasso, Jean Genet, Jean Cocteau, Raymond Queneau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Juliette Gréco, etc. (Pierre Murat : « Jean Genet qui lui dit adorer sortir avec elle : sa beauté attire le regard des hommes qu’il tente, ensuite, de draguer ! »). Elle a joué avec de nombreux acteurs comme Gérard Philipe, Jean-Pierre Cassel, Serge Reggiani, Yves Montand, etc. En France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux États-Unis. Dans les années 1990 puis 2000, elle a fait du théâtre avec Alain Delon, Philippe Noiret, Gérard Depardieu, Jean-Louis Trintignant, Jacques Weber, Bruno Cremer, etc.

    Dans les récompenses qu'elle a reçues, on peut citer entre autres le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes en 1980, un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2002 (et une nomination au César de la meilleure actrice en 1979), un Golden Globe en 1967 (meilleure actrice), le prix de la meilleure actrice étrangères aux BAFTA en 1968, même l'Aigle d'or en 2010 (récompense russe), une nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice en 1967 (pour "Un homme et une femme"), etc.


    Anouk Aimée se répandait rarement sur les plateaux de télévision. Néanmoins, elle était l'invitée de Thierry Ardisson le 13 avril 2002 sur France 2 dans son émission "Tout le monde en parle" (et pas le 9 octobre 2004 : elle venait juste de recevoir son César d'honneur). C'est la seconde vidéo que je propose ici. Se prêtant au jeu du pas très conventionnel animateur, elle se montrait à la fois intelligente et intellectuelle (elle disait regarder Arte), et malgré son caractère réservé, elle dévoilait un excellent sens de la répartie.
     

     
     


    L'intellectualisme, on peut l'appréhender lorsque Thierry Ardisson lui a demandé quelle question elle lui poserait : elle lui a posé une question ...tellement compliquée que cela a rendu silencieux le bavard animateur (qui était donc sans réponse). À la question : si vous deviez refaire votre vie, elle a reconnu qu'elle prendrait en considération avec un peu plus de sérieux l'argent... tout en se disant pour sa vie en cours : « Je n'ai pas trop à me plaindre ! ». À la question : que vous dites-vous en vous regardant dans un miroir le matin ?, elle a répondu : « Je me regarde, mais je ne mets pas mes lunettes ! ». La dernière fois qu'elle a pleuré (le sujet est encore d'une actualité très brûlante) : elle a vu deux mois auparavant un reportage sur des enfants palestiniens et des enfants israéliens qui jouaient ensemble... puis quand ils sont rentrés chez eux, ils se disaient que peut-être, quand ils seraient grands, ils seraient amenés à s'entre-tuer.

    Mais la plus belle démonstration de son esprit de répartie, c'était à la question : s'il vous restait vingt-quatre heures à vivre, vous feriez quoi pendant ces vingt-quatre heures ? Elle a répondu avec un éclat de rire et sans hésiter : « Je pars à Honolulu parce que je gagne un jour ! ». Hélas, ce mardi matin, les vols pour Honolulu étaient complets. RIP.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (18 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu

    Pour aller plus loin :
    Anouk Aimée.
    Marceline Loridan-Ivens.
    Édouard Baer.
    Françoise Hardy.
    Charles Aznavour.
    Alain Souchon.
    Patrick Bruel.
    Frédéric Mitterrand.
    Fanny Ardant.
    Alain Bashung.
    Alain Chamfort.
    Sophia Aram.
    Plastic Bertrand.
    Micheline Presle.
    Sarah Bernhardt.
    Jacques Tati.
    Sandrine Bonnaire.
    Shailene Woodley.
    Gérard Jugnot.
    Comment va Alain Delon ?
    Alfred Hitchcock.
    Brigitte Bardot.
    Charlie Chaplin.











    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240618-anouk-aimee.html

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/anouk-aimee-la-savoureuse-255310

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/18/article-sr-20240618-anouk-aimee.html