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catholicisme

  • Assomption : pourquoi le 15 août est-il férié ?

    « Enfin, la Vierge immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs et vainqueur du péché et de la mort. » (Paul VI au Concile Vatican II, "Lumen Gentium" le 21 novembre 1964).




     

     
     


    Paradoxe de la République française, la loi qui instaure la laïcité, c'est-à-dire la neutralité de l'État vis-à-vis de la religion, de toutes les religions, permet également de rendre fériés des jours considérés comme des fêtes religieuses, plus précisément des fêtes chrétiennes (la France étant la "fille aînée" de l'Église). Cette tradition remonte parfois à l'Ancien Régime et est désormais traduite dans le code du travail d'une France bien républicaine. Exemple estival : le 15 août.

    Que fête-t-on à l'Assomption ? La montée aux cieux de la Vierge Marie, la mère de Jésus Christ. Ce dernier, après sa mort et sa résurrection (Pâques), est remonté aux cieux (auprès du Père) le jour de l'Ascension (du verbe latin ascendere, s'élever), à une date différente chaque année en fonction du jour de Pâques (le jeudi, quarante jours après Pâques). Pour la Vierge Marie, il ne s'agit pas d'une Ascension mais d'une Assomption (du verbe assumere, assumer, enlever). Elle est montée aux cieux selon la volonté de Dieu. C'est Dieu qui a assumé la perfection de Marie et l'a enlevée pour la placer auprès de son Fils.

    Marie est élevée corps et âme dans la gloire de Dieu : il s'agit là d'un dogme de l'Église catholique, assez récent puisqu'il a été proclamé par le pape Pie XII seulement le 1er novembre 1950 ("Munificentissimus Deus"). Un dogme, pour les catholiques, est une vérité révélée de Dieu, considérée comme contraignante pour la foi. Ce jour est aussi célébré par les orthodoxes (Domition), sans qu'il ne soit un dogme (fêté le 15 août ou le 28 août pour les orthodoxes selon le calendrier utilisé). Les protestants se référant exclusivement à la Bible ne croient pas à l'Assomption et considèrent les dévotions mariales des catholiques comme de la "mariolâtrie".


    L'idée est que Marie, préservée du péché originel, a pu entrer au royaume de Dieu après sa vie terrestre avec son enveloppe charnelle sans attendre la résurrection des corps à la nuit des temps. C'est la conséquence directe du dogme de l'Immaculée Conception (voir plus loin).
     

     
     


    Je reviens sur cette proclamation de ce dogme qui veut que Marie soit montée au ciel avec son corps : c'est la seule proclamation (à ce jour) qui a fait usage de l'infaillibilité papale, sachant que l'infaillibilité papale (qui n'est pas permanente mais très précise et, comme je viens de l'indiquer, n'a été utilisée qu'une seule fois) est elle-même un dogme proclamé le 18 juillet 1870 par le pape Pie IX au cours du Concile Vatican I ("Pastor aeternus").

    Sur le fond, croire que Marie s'est élevée aux cieux avec son corps (c'est-à-dire que son corps n'aurait pas subi l'effet du temps), comme du reste le Christ, est une question de foi et pas de science, de même que croire que Jésus Christ a été conçu mais sans relation entre Marie et Joseph (Marie est fêtée comme la Vierge). Là encore, il y a la foi (on y croit ou on n'y croit pas). Néanmoins, les choses sont peut-être plus compliquées qu'imaginables dans ce monde si diversifié et si sophistiqué. Par exemple, aujourd'hui, parler d'une femme vierge devenue enceinte et accouchant d'un enfant n'est pas vraiment le résultat de la magie ou d'une quelconque sorcellerie. En effet, la possibilité de fécondation in vitro et d'insémination artificielle donne une autre vision des possibles. Il est peu probable que ces techniques de procréation artificielle aient pu être envisagées il y a 2 000 ans, évidemment, mais finalement, elles ne sont pas impossibles.

    Je note en passant que les Juifs ne s'interdisent que ce que leur texte biblique (l'Ancien Testament) leur interdit, et donc s'autorisent tout ce qui n'est pas interdit, en particulier tous les procédés novateurs dans tous les domaines, ce qui fait de l'État d'Israël un pays très performant sur le plan des sciences et de l'innovation (notamment dans le domaine génétique).


    Toujours sur ce point, il faut enfin se rappeler la réflexion très poussée du pape Benoît XVI qui avait insisté pour mettre la raison à côté de la foi, les deux étant de nature différente et indispensable l'une de l'autre. Ce qu'on pouvait appeler miracles ne le sont peut-être pas d'un point de vue strictement scientifique, et avec notre progression des sciences dures, combien de phénomènes magiques pourraient-on proposer à des personnes d'un ancien temps ? Il y a une part de mystère qui pourrait sans doute être levée un jour ou l'autre avec les sciences, et, pour les chrétiens au moins, qui sera a priori levée le jour de notre mort (du moins, je l'espère !).

    Revenons à l'Assomption qui n'est pas intégrée dans la Bible mais dont la célébration est très ancienne, remontant au Ve siècle. Elle est fêtée le 15 août car ce serait ce jour-là où la première église dédiée à la Vierge a été consacrée à Jérusalem. C'est l'évêque Cyrille d'Alexandrie (375-444) qui l'a introduite avec la christianisation de l'empire romain pour en faire une fête chrétienne qui a remplacé les Feriae Augusti, célébrant les victoires de l'empereur Auguste en mi-août (le mois d'Auguste), journées déjà fériées à l'époque. Théodore Ier (pape de 642 à 649) l'a généralisée et l'Assomption fut citée en 813 par le Concile de Mayence comme une fête d'obligation.


    En France, la fête a connu une tournure plus politique et institutionnelle, puisqu'en 1637, le roi Louis XIII, marié depuis vingt-deux ans sans avoir pu encore donner naissance à un enfant (seulement des fausses couches), et qui devait avoir un héritier pour assurer sa succession sur le trône de France, a solennellement demandé au Parlement de Paris que chaque 15 août les sujets (et les fidèles) fassent une procession dans leur paroisse en l'honneur de Marie. Ça a marché puisque le futur Louis XIV est né le 5 septembre 1638 ! La grossesse de la reine Anne d'Autriche fut interprétée comme la réponse divine à cet hommage pour Marie (Notre-Dame) de la part du roi. C'est à partir de cette date que le 15 août est férié en France, pour permettre aux sujets du roi de se consacrer à Dieu et à Marie au cours de cette journée par des prières et des processions. L'une des plus importantes processions, de nos jours, a lieu à Lourdes (15 000 personnes en 2022), devenu un lieu de pèlerinage pour célébrer les apparitions de la Vierge faites à sainte Bernadette Soubirous en 1858.
     

     
     


    Quelques années avant les apparitions à Lourdes, le pape Pie IX avait publié une bulle papale le 8 décembre 1854 ("Ineffabilis Deus") pour établir le dogme de l'Immaculée Conception (c'est-à-dire que la conception de la Vierge Marie a été faite "sans péché originel"). Entre 1854 et 1945, des millions de chrétiens, fidèles mais aussi des prêtres et des évêques, ont demandé par pétitions au Vatican que l'Assomption soit reconnue comme un dogme également, ce qui fut proclamé à la Toussaint 1950 (comme indiqué plus haut).

    La fête de l'Assomption en France est donc un héritage à la fois de l'Église catholique et du Royaume de France mis sous la protection de Notre-Dame de l'Assomption par Louis XIII. À la Révolution, cette fête fut supprimée mais restaurée par Napoléon III au Second Empire... et maintenue dans les républiques suivantes, à la grande joie des vacanciers qui peuvent prolonger leurs vacances sans augmenter leurs CP ou des juillettistes qui peuvent faire le pont (cette année, jeudi 15 août 2024, est propice au pont pour anticiper le week-end !). La force de l'anticléricalisme républicain s'arrête aux jours fériés du calendrier chrétien reconnu par le code du travail. Étonnant, non ?


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (14 août 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Trois illustrations de l'Assomption :
    1. "L'Assomption de la Vierge" par Michel Sittow, vers 1500 (National Gallery of Art à Washington).
    2. "L'Assomption de la Vierge" par Guido Reni, en 1637 (Musée des Beaux-Arts de Lyon).
    3. "L'Élévation de Marie vers les cieux" par Francesco Botticini, XVe siècle (National Gallery à Londres).


    Pour aller plus loin :
    Assomption : pourquoi le 15 août est-il férié ?
    Le Jeudi de l'Ascension.
    Fête de l'Europe, joies et fiertés françaises.
    Le génie olympique français !
    Rose cendre.
    Il est venu parmi les siens.
    Pourquoi m’as-tu abandonné ?
    Dis seulement une parole et je serai guéri.
    Les messes à l’épreuve du covid-19.
    Il regarde le soleil dans tes yeux !
    Pâques 2020, le coronavirus et Dieu…
    Réflexions postpascales.
    La Passion du Christ (1) : petites réflexions périphériques.
    La Passion du Christ (2) : quel est le jour de la mort de Jésus ?
    Noël à la télévision : surenchère de nunucheries américaines.

    Le Messie, c'est tout de suite !
    La Passion du Christ selon saint Matthieu (texte intégral).

     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240815-assomption.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/assomption-pourquoi-le-15-aout-est-256280

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/08/14/article-sr-20240815-assomption.html

     

  • Festivité !

    « Ce soir, la profusion de symboles historiques, la variété des usages du passé, l’inédite diversité humaine des figures et des acteurs et actrices, la volonté de ne pas adresser la leçon au monde, tout cela fait rupture dans la manière dont la France représente et raconte ordinairement son passé dans les événements solennels ou commémorations officielles. (…) Le récit national n’est pas esquivé, une histoire de France est esquissée dans sa singularité, mais cette histoire n’est ici ni linéaire ni fermée à la différence. Cette histoire n’est pas une histoire moins riche, ou destructive, mais une histoire qui nous ressemble et nous nourrit. Ce dialogue entre histoire, grand spectacle et création artistique n’est pas facile, il doit être souligné » (Guillaume Mazeau, le 26 juillet 2024 dans "Le Monde").



     

     
     


    Je reviens sur la très belle cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de 2024 à Paris, qui s'est déroulée au bord de la Seine. C'était la première fois qu'une telle cérémonie s'était déroulée à l'extérieur, en dehors de l'enceinte des JO (hors d'un stade). Les réactions étaient quasi-unanimes sur le caractère exceptionnel, historique, joyeux de ces festivités, au point que les Américains vont devoir faire aussi bien en 2028 à Los Angeles. Selon la chaîne américaine NBC, un milliard de personnes auraient regardé cette cérémonie dans le monde. La grosse pluie n'a pas empêché le succès de cette fête grandiose et majestueuse. Un peu moins de 7 000 athlètes ont défilé et 3 000 artistes (dont 400 danseurs) ont participé au spectacle. C'était pharaonique !

    Certes, des polémiques bien inutiles ont germé, surtout dans les réseaux sociaux, venant de tous ceux dont le métier est de dénigrer la France ou son Président, Emmanuel Macron en l'occurrence, pour cette manifestation, cela revient au même. On ne s'étonnera donc pas d'y retrouver la très prévisible fachosphère ainsi que la Russie, par exemple, mais aussi, et c'est plus regrettable, la Conférence des évêques de France. Je reviendrai un peu plus loin sur les deux (principales) polémiques qui sont nées de ce spectacle.

    Ce qu'il faut retenir, c'est que l'organisation française a fait très fort comme spectacle à la fois artistique, culturel, historique, sportif. Il y en avait pour tous les goûts et tous les sens. Il est quasiment certain qu'aucun spectateur ou téléspectateur n'a pu aimer toutes les animations, tous les plateaux, tous les tableaux, toutes les manifestations proposées par ce spectacle, mais tous ensemble, ils donnent une sorte de rapide (bien que durant quatre heures) mélange du temps (l'ancien, le moderne), de l'espace, des valeurs universelles, de ce qu'est la France (ou n'est pas), des clins d'œil, des références culturelles, le tout s'assurant de la devise de la République, liberté, égalité, fraternité, et aussi de la devise de l'Europe, unis dans la diversité, à savoir que la richesse de la France rejaillit sur le monde mais que la richesse du monde, des autres cultures, rejaillit aussi sur la France.

    Ont été honorés non seulement des personnages célèbres, des femmes d'importance, comme Simone Veil et Simone de Beauvoir (dont la statue s'est coincée !), des grands sportifs, français ou étranger d'ailleurs), mais aussi de "petites mains" comme les artisans qui ont réparé Notre-Dame de Paris ou les ouvriers fondeurs de la Monnaie de Paris qui ont coulé les médailles d'or olympiques avec un peu de métal de la Tour Eiffel. La fête était aussi touristique, fluviale et parisienne, puisque le spectacle s'est passé sur la Seine, du pont d'Austerlitz au pont d'Iéna, celui qui raccorde le Trocadéro à la Tour Eiffel.

    La première fierté française, cela a été la chanteuse américaine Lady Gaga qui a chanté Zizi Jeanmaire... mais c'était aussi la fierté américaine qu'elle fût présente à cette cérémonie française et fît partie de cette extraordinaire aventure. Un peu plus tard, la chanteuse française la plus vendue dans le monde Aya Nakamura a interprété, avec les musiciens de la Garde républicaine, un mélange reprenant ses propres chansons et "For me formidable" de Charles Aznavour, tout cela sur le pont des Arts, devant l'Académie française, pour signifier l'égalité. L'avantage d'une polémique préventive, alimentée par l'extrême droite (sous prétexte non dit que sa couleur de la peau représenterait mal la France), c'est qu'elle n'a plus lieu après sa prestation. On avait évoqué Édith Piaf, elle a chanté Aznavour ; ma foi, ce mélange, peut-être pas du goût de tous, était en tout cas très œcuménique ! Très "en même temps".

     

     
     


    De la chanson française ont émergé notamment Serge Gainsbourg ("Initial B.B."), les Rita Mitsuko ("Andy"), Daniel Balavoine ("L'Aziza"), France Gall et Michel Berger ("Ça balance pas mal à Paris"), Mylène Farmer ("Désenchantée"), Véronique Samson ("Chanson sur ma drôle de vie"), Michel Polnareff ("Lettre à France"), etc.

    Le vol de "La Joconde" fait référence à un épisode de l'histoire de l'art, et on s'est finalement aperçu que c'étaient les Minions (une production de dessins animés franco-américains) qui étaient les coupables ! Ce que n'a pas dit le spectacle, c'est que le Louvre avait accueilli le dîner officiel des chefs d'État et de gouvernement la veille (accueil par la Pyramide du Louvre, tapis rouge).

     

     
     


    La longue (certainement trop longue) chevauchée fantastique de la porteuse du drapeau olympique sur les eaux de la Seine (et sous la pluie) faisait référence à Jeanne d'Arc, et c'était la conceptrice même du cheval mécanique poussé dans le fleuve, Morgane Suquart, qui tenait le rôle de la cavalière avant que la gendarme Floriane Issert ne soit arrivée à sa place sur le pont d'Iéna pour donner le fameux drapeau, avec cette solennité presque militaire du salut aux drapeaux.
     

     
     


    Quant à l'allumage de la vasque olympique par deux athlètes de renommée mondiale, Marie-José Pérec et Teddy Riner, elle était très originale, en continuant à faire parler le génie français, avec une montgolfière qui a illuminé le Paris nocturne des feux olympiques, et cette scène m'a fait penser à la scène finale de la "Rencontre du Troisième type" de Steven Spielberg (sorti le 16 novembre 1977) avec François Truffaut et Richard Dreyfuss. D'une point de vue cinématographique, il y a eu dans ce spectacle de nombreuses références dont les frères Lumière et le génial Georges Méliès.
     

     
     


    Venons-en aux deux polémiques du moment, une petite et une moyenne, toutes les deux dérisoires, à mon sens, car lorsqu'on parle d'art, on parle avant tout de liberté, car la France, c'est aussi la créativité en liberté. L'art, en particulier, permet de revisiter des anciens concepts, de pasticher aussi, de provoquer, bien sûr. Thomas Jolly, le directeur artistique du spectacle, a montré ainsi sa finesse dans l'art de faire de l'art, si j'ose dire !

    La première polémique provient surtout de Jean-Luc Mélenchon qui a donné son quitus au spectacle (nous sommes rassurés !) ...mais sauf deux évocations, Marie-Antoinette et "La Cène". Étrange ancien laïcard qui, aujourd'hui, est prêt à défendre l'honneur supposé atteint des chrétiens pour mieux défendre demain celui des musulmans : « À quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical ! Nous parlions au monde ce soir-là. Dans le milliard de chrétiens du monde, combien de braves et honnêtes personnes à qui la foi donne de l’aide (…), sans gêner personne ? ».

     

     
     


    L'évocation de Marie-Antoinette, Jean-Luc Mélenchon l'a trouvée macabre et « d'un âge des punitions que nous ne voulons plus revoir ». Très étrange encore pour un adorateur de Robespierre, celui qui a eu tant de têtes décapitées sur la conscience, et pour un anti-monarchiste. J'ai eu un peu le même réflexe de dégoût devant l'aspect gore, en voyant cette Conciergerie immaculée de rouge, de sang, avec Marie-Antoinette tenant sa tête coupée comme les saints de la sainte Église. Bien sûr, les lieux s'y prêtaient, et finalement, l'histoire de France est l'histoire de France, pas toujours très belle à voir.

    En outre, cette scène a laissé place à une interprétation magistrale de "L'amour est un oiseau rebelle", morceau du célèbre opéra "Carmen" de Georges Bizet, par la mezzo-soprano Marina Viotti embarquée dans un bateau.

    L'autre polémique, c'est "La Cène". Je l'écris exprès ainsi alors que c'est en fait assez faux. Si elle a été aussi alimentée par Jean-Luc Mélenchon, ce sont surtout les catholiques intégristes et l'extrême droite identitaire qui se sont le plus indignés (bien pauvrement et inutilement). De quoi s'agissait-il ? D'un tableau vivant mettant en action quelques drag queens et d'autres personnages assez bizarres, dirait-on, sous le titre de "Festivité". Je précise à toute fin utile que je goûte peu aux délices des drag queens, m'interroge même sur leurs motivations, mais franchement, en quoi me gêneraient-elles ? Chacun a le droit de vivre, et de se montrer, exubérance ou discrétion. Il n'y a rien de woke, il n'y a que de l'art, qui est ou révolutionnaire ou pompeux sinon pompier.

     

     
     


    La scène était très colorée (mais aussi très mouillée) : une énorme table, des convives gourmands, et un plat sous cloche. La cloche s'est levée et qui est apparu ? Un éclat de rire avec le chanteur Philippe Katerine, complètement nu, peinturluré en bleu Schtroumpf, incarnant Dionysos (le dieu du vin), et chantant "Nu", une sorte d'hymne à la nudité. Autodérision forcément. Après le spectacle, Philippe Katerine a expliqué qu'il avait envoyé aux organisateurs une vidéo et sa proposition de se produire pour la cérémonie d'ouverture, il a été retenu. Originalité. Il a cité des arguments de paix (on ne peut pas cacher des armes), de décroissance (on n'achète pas de vêtement), etc.

    Au-delà des drag queens, ce qui a choqué des prétendus chrétiens (j'écris "prétendus" car moi-même je peux revendiquer mon catholicisme, sans vouloir pourtant le crier sur tous les toits, et j'avoue humblement que j'ai plus souri qu'été scandalisé), c'est que la scène serait une imitation de "La Cène", ce tableau de Léonard de Vinci (réalisé entre 1495 et 1498) représentant le repas du Jeudi Saint (avant la mort du Christ, entouré de ses apôtres). Ils voyaient alors le Christ en une sorte de drag queens un peu étrange, et ses apôtres de même.

     

     
     


    Mais Goscinny et Uderzo ont-il choqué leur lecteurs avec un banquet d'Astérix reprenant étrangement les poses de "Le Cène" ? Certainement pas. Il faut dire qu'il n'y avait pas de fachosphère, à l'époque de parution.
     

     
     


    Samedi, la Conférence des évêques de France (CEF) s'est senti obligée d'emboîter le pas des internautes assez stupides en parlant de scène « de dérision et de moquerie du christianisme » et de « l'outrance et la provocation de certaines scènes ». Mais les évêques n'ont-ils pas mieux à faire et mieux à penser qu'à surréagir dans une vaine et inutile polémique ? Leur parole ne devrait-elle pas être réservée à des choses réellement grave et importante ? Surtout après les récentes révélations sur l'abbé Pierre ? (Heureusement, la CEF, honnête, a aussi reconnu dans le spectacle « de merveilleux moments de beauté, d’allégresse, riches en émotions et universellement salués »).

    Certains internautes ont d'ailleurs réagi assez vivement sur ces dénigrements : le tableau de cette Festivité ne faisait pas référence à la religion, au Christ ni à ce tableau de Léonard de Vinci, mais à un tableau du peintre néerlandais Jan van Bijlert, l'un des plus importants de sa ville natale, Utrecht (de l'école caravagesque), intitulé "Le Festin des dieux" (réalisé vers 1635), qui montre Apollon en maître des cérémonies et Dionysos au premier plan. Cette œuvre est exposée au Musée Magnin à Dijon.

     

     
     


    La notice de ce musée est assez explicite : « Sur l’Olympe, les dieux sont rassemblés pour un banquet célébrant le mariage de Thétis et Pélée. À gauche se tiennent Minerve, Diane, Mars et Vénus accompagnés de l’Amour. Flore, la déesse du printemps, se trouve derrière eux. Apollon couronné, identifiable à sa lyre, préside au centre de la table. On reconnaît plus loin Hercule avec sa massue et Neptune avec son trident. À l’extrême-droite, Eris a déposé sur la table la pomme de la discorde. Certains dieux manquent, probablement en raison de la coupure dont la toile a souffert sur la partie gauche ; la présence du paon de Junon le laisse penser. Le thème du festin de dieux était populaire en Hollande ; "le Mariage de Psyché" et "Amour" d'Hendrick Goltzius déclencha une abondante production d’œuvres illustrant ce sujet. (…) Le satyre dansant devant la table et le Bacchus allongé au premier plan pressant au-dessus de sa bouche une grappe de raisin rappellent de façon atténuée le naturalisme [du Caravage] : chairs à teinte ocre, corps vus de près dans des attitudes non orthodoxes. Cependant, la faveur considérable dont jouissait le peintre italien ne dura pas. Son influence a presque disparu vers 1630 (…). ».

    On pourrait en effet associer ce tableau de Jan van Bijlert à celui de Giovanni Bellini et de Titien, "Le Festin des dieux", réalisé en 1514 puis 1529, exposé à la National Gallery of Art de Washington.
     

     
     


    Interrogé sur BFMTV le dimanche 28 juillet 2024, Thomas Jolly a rejeté la connotation religieuse de cette mise en scène. Il voulait promouvoir les valeurs de l'olympisme, pas du catholicisme. "La Cène", ce n'était pas son inspiration, a-t-il assuré mi-amusé : « Ce n'est pas mon inspiration. Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi ?, parce qu’il est dieu de la fête (…), du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve (…). L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe… Olympe… Olympisme (…). Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit. J’ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie. ». Il n'a toutefois pas confirmé l'inspiration du tableau de Jan van Bijlert.
     

     
     


    Sur BFMTV, Thomas Jolly en a profité aussi pour affirmer que la scène avec Marie-Antoinette n'était pas du tout une « glorification de cet instrument de mort qu'était la guillotine » et que tout était « très théâtral », avec une « théâtralité de grand guignol ».

    De son côté, la drag queens Piche qui a participé à la scène de Dionysos, a commenté sur BFMTV le 27 juillet 2024 : « L'art, ça divise toujours. À partir du moment où ça ne remue pas les gens, ce n'est pas de l'art pour moi. (…) Il n'y a eu pas de provocations réelles ou de choses qui soient véritablement obscènes. On ne s'est pas moqué du tout de ce tableau-là ["La Cène"]. (...) C'est vraiment juste parce que c'est des queers et des drag queen qui utilisent cette représentation-là que ça gène. ».

    Pour autant, la directrice de la communication de l'organisation, Anne Descamps, a présenté ses excuses le 28 juillet 2024 : « Clairement notre intention n’était pas d’afficher un manque de respect à quelque groupe religieux que ce soit. À l’inverse, notre intention était de montrer de la tolérance et de la communion. Si des gens ont été offensés, nous nous en excusons. ». Tandis que Thomas Jolly a confirmé : « Notre sujet n'était pas d'être subversif. Nous n'avons jamais voulu être subversifs. Nous voulions parler de diversité (…). Nous voulions inclure tout le monde, c'est aussi simple que ça. ».
     

     
     


    Je termine sur cette réflexion : cette cérémonie d'ouverture n'était pas une allégorie en l'honneur d'Emmanuel Macron comme certains détracteurs politiques voudraient le faire croire (et ceux-là, par haine contre lui, une haine dérisoire et anecdotique, se sentent alors obligés de dénigrer ce spectacle). Le Président de la République était au contraire très petit face au grandiose de cette cérémonie et on imagine bien qu'il n'a pas beaucoup contribué personnellement à sa réussite, chacun son métier, chacun sa fonction. Du reste, passionné par le sport, Emmanuel Macron, qui n'a fait que prononcer la phrase officielle d'ouverture, a même paru très impressionné par son propre rôle.
     

     
     


    Il n'imaginait pas un instant qu'il aurait pu se retrouver à cette place, ce vendredi soir, mais c'est vrai que, par les hasards du calendrier, il se trouve, avec ces Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 dans la même situation, dans la première moitié de son second mandat présidentiel, que François Mitterrand avec le Bicentenaire de la Révolution française le 14 juillet 1989. Séjournant à Paris à l'époque, j'y ai assisté, j'y ai ressenti beaucoup d'émotion, notamment avec Jessye Norman qui chantait "La Marseillaise".
     

     
     


    La prestation d'Axelle Saint-Cirel, qui a chanté "La Marseillaise" sur le toit du Grand Palais, ne sera peut-être pas aussi mémorable que celle de Jessye Norman (malgré son sixième couplet), mais peut-être que celle de Juliette Armanet interprétant "Imagine" (de John Lennon) sur un radeau, accompagnée de Sofiane Pamart au piano, ce dernier sous les flammes malgré la grosse pluie, le sera, tellement elle était émouvante, et puis bien sûr, le final, le bouquet final, Céline Dion qui a fait sa première apparition artistique depuis 2020 au premier étage de la Tour Eiffel pour "L'Hymne pour l'amour" (d'Édith Piaf). Et pas en playback : de toute sa voix un peu cassée, de toute sa puissance, surmontant toutes ses peurs.
     

     
     


    Cette cérémonie, au contraire, était d'abord une fête en l'honneur des sportifs, des champions ou futurs champions, français ou d'ailleurs. Il faut se rendre compte que ces athlètes de haut niveau ont travaillé dur, se sont entraînés depuis plusieurs années, pour ces quelques heures, journées d'épreuve, que cette cérémonie était leur cérémonie, qu'elle glorifiait avant tout leurs exploits, passés ou futurs, et que cette grande fête du sport est aussi un moyen de réconciliation et de concorde entre les peuples du monde. Festivité ! Merci la France, vive l'équipe de France et vive la France ! Merci le monde et vive le monde ! (Depuis lors, les médailles arrivent !).


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (28 juillet 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Festivité !
    Ouverture des Jeux olympiques : Paris tenu !
    Amélie Oudéa-Castéra se baigne dans la Seine : Paris tenu !
    Fête de l'Europe, joies et fiertés françaises.
    Adèle Milloz.
    Éric Tabarly.

    Coupe de France de football 2023 : victoire de Toulouse ...et d'Emmanuel Macron !
    France-Argentine : l'important, c'est de participer !
    France-Maroc : mince, on a gagné !?
    Qatar 2022 : vive la France, vive le football (et le reste, tant pis) !
    Après la COP27, la coupe au Qatar : le double scandale...
    Vincent Lindon contre la coupe au Qatar.
    Neil Armstrong.
    John Glenn.
    Michael Collins.
    Thomas Pesquet.
    Youri Gagarine.
    Le burkini dans les piscines.
    Les seins nus dans les piscines.
    Roland Garros.
    Novak Djokovic.
    Novax Djocovid.
    Jean-Pierre Adams.
    Bernard Tapie.
    Kylian Mbappé.
    Pierre Mazeaud.
    Usain Bolt.

     
     





    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240727-festivite.html

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/festivite-256072

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/07/28/article-sr-20240727-festivite.html






     

  • Fête de l'Europe et fiertés françaises

    « Quand on est citoyen européen, je pense qu'il y a quelque chose de très important, c'est de se demander ce que l'Europe peut faire pour nous. Mais il faut toujours se poser la question de ce qu'on peut faire pour l'Europe aussi. » (Emmanuel Macron, le 9 mai 2024).



     

     
     


    Cette année 2024, la Fête de l'Europe est un jour férié ! J'ai un peu la flemme de vérifier mais il me semble bien que c'est la première fois que cela arrive (non, en fait, c'est la quatrième fois, voir plus loin). Il n'y a pas de miracle et cette fête n'est en général pas un jour férié (ce qui est regrettable), mais cette année, par les coïncidences du calendrier, le 9 mai (qui est donc la fête de l'Europe) correspondant aussi au Jeudi de l'Ascension, fête religieuse que même les athées les plus irréductibles se satisfont de "célébrer" parce qu'il est un jour férié. Et la date correspond également au 150e anniversaire de la naissance du célèbre égyptologue Howard Carter.

    Avec la fête de l'Armistice le 8 mai, cela nous donne, nous les Français, un week-end (8-9 mai) en plein milieu d'une semaine. Certains veulent la semaine à quatre jours, les hasards du calendrier proposent ainsi la semaine à trois jours, ou plutôt, la semaine aux trois week-ends ! Notons au passage que le 9 mai est chômé également en Russie dont c'est la principale fête nationale dans l'année, parce qu'il célèbre l'Armistice de 1945 (le décalage avec le 8 mai, c'est que la signature a eu lieu la nuit, et c'était déjà le 9 mai 1945 à l'heure de Moscou).

    Le Jeudi de l'Ascension est une fête chrétienne importante puisqu'il célèbre l'élévation au Ciel de Jésus-Christ, qui était ressuscité. Cet événement a lieu quarante jours après Pâques (le jour de sa résurrection), cette année le 31 mars. Il ne s'agit pas du ciel au sens cosmique du terme, mais du Royaume de Dieu, invisible et présent. Dans les Actes des Apôtres, il est dit qu'au cours d'un repas, le Christ ressuscité annonce aux apôtres qu'ils vont recevoir une force nouvelle, « celle du Saint-Esprit » : « Alors, vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la Terre. ».


    Et le texte continue ainsi : « Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : "Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel". ». Et saint Luc ajoute que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ». L'esprit Saint-Esprit "arrive" sur les apôtres le jour de la Pentecôte, dix jours plus tard, donc un dimanche.

    J'ai finalement vérifié (j'ai des scrupules à ne pas être rigoureux) et l'Ascension le 9 mai a été finalement assez fréquente ces dernières décennies puisque cela a été le cas en 1991, en 2002 et en 2013. Au XXe siècle, il y a eu encore en 1907, en 1918 en en 1929, et il n'y en aura plus d'autre cas jusqu'en 2050 au moins. Mais ce qui compte, c'est à partir du 1985 puisque c'est seulement le 9 mai 1985 qu'on a fêté pour la première fois l'Europe.

    Pourquoi cette date ? Parce qu'elle commémore le grand discours de Robert Schuman qui a jeté les bases, le 9 mai 1950, de l'Europe actuelle, un discours qui allait construire l'Europe du charbon et de l'acier et qui avait pour objectif : dès lors que l'Allemagne et la France produisaient en commun le charbon et l'acier, il serait impossible matériellement de se faire la guerre. Par la suite, on a très vite proposé la Communauté Européenne de Défense (CED), bien avant le Traité de Rome et la Communauté Économique Européenne, mais elle ne s'est pas concrétisée à cause des députés français, si bien qu'aujourd'hui encore, on manque de cette fameuse Europe de la Défense qui commence à se faire, les pays européens prenant conscience de son importance stratégique avec la guerre qu'a déclarée la Russie à l'Ukraine et le probable désengagement militaire américain de l'Europe.

    Plutôt que de parler de Fête de l'Europe (qui, par ailleurs, se trouve à un mois des élections européennes du 9 juin 2024), il vaut mieux parler de Semaine de l'Europe et de la France. En effet, avec l'Europe, la veille, on fêtait bien sûr le 79e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus personne n'a parlé de la der des der en 1945, et pour cause. Et la situation actuelle n'est pas particulièrement ouverte à l'optimisme (mais soyons optimiste quand même !).

     

     
     


    Le 7 mai 2024, les amateurs de musique et de l'Europe ont célébré à Vienne le 200e anniversaire de la création de la Neuvième Symphonie de Beethoven dont l'Union Européen a repris l'Hymne à la joie pour en faire un très émouvant hymne européen, tout à fait dans l'esprit du célèbre compositeur. Le texte de cette symphonie provient du poète allemand Schiller et est joyeux : « Joyeux, comme ses soleils volant à travers le somptueux dessein du ciel, hâtez-vous, frères, sur votre route, joyeux comme un héros vers la victoire ! ». Un hymne toujours vibrant et émouvant.

    L'Europe est présente aussi dans les fiertés françaises de cette semaine. La première fierté est dans la réception du Président chinois Xi Jinping par la France et son Président Emmanuel Macron qui a, une fois encore, bien assuré pour les intérêts français et européens. Une importante visite d'État de deux jours, les 6 et 7 mai 2024, avec une visite aux Invalides le lundi, et dans les Pyrénées le mardi (il neigeait !). Au-delà du dialogue franco-chinois, il y a aussi le dialogue euro-chinois. Ce n'est pas un hasard si le Président chinois a choisi la France pour rencontrer aussi l'Europe, en ce sens que la Président de la Commission Européenne Ursula von der Leyen s'est rendue à Paris le lundi matin pour une réunion de travail à trois, Chine, France et Union Européenne. Il y a de quoi être fier d'être Français, car Emmanuel Macron est devenu l'interlocuteur incontournable du monde moderne, le leader incontesté de l'Europe.

     

     
     


    Certes, au-delà des sourires diplomatiques, la réalité politique et économique est certainement moins rose et Xi Jinping s'est rendu ensuite en Hongrie, afin aussi de diviser l'Europe, et de faire un clin d'œil à Vladimir Poutine qui, lui, le 7 mai 2024, était investi pour un cinquième mandat de Président de la Fédération de Russie pourtant limité à deux dans la Constitution de la Fédération de Russie. Néanmoins, la Chine est dans une géopolitique de plus grands ensembles et souhaite avant tout détourner l'Europe des États-Unis. À ce propos, lors de la visite du numéro un chinois à Paris, où étaient donc les manifestants pour protester contre la répression des Ouïghours, ceux-là même si prompts à s'indigner, parfois violemment, pour les Palestiniens parfois au prix de la perception d'un soutien implicite aux terroristes du Hamas ?
     

     
     


    Je garde pour la fin la matière à d'autres fiertés françaises jusqu'à la fin de l'été : les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) qui se tiendront à Paris cet été. La première étape des festivités a eu lieu ce mercredi 8 mai 2024 dans le port de Marseille : le Belem a accosté avec la flamme olympique ! On pourra dire ce qu'on veut, dénigrer les JOP parce qu'on est râleur professionnel (jamais content) ou parce qu'on déteste Emmanuel Macron (je doute que les sportifs français qui vont participer aux JOP aient tous voté pour Emmanuel Macron !), la fête de mercredi fut une très belle fête.

    Au-delà de la France, il y a Marseille et on sait l'attention soutenue que porte le Président de République à la deuxième ville de France. Ce n'est pas Marseille mais les Marseillais qui sont en fête, et qui apportent le sourire à tout ce qu'ils touchent. Ce n'est pas nouveau et les Marseillais sont joyeux de voir que leur ville est enfin citée dans les actualités autrement que pour un règlement de compte entre deux bandes rivales. Cette bonne humeur devrait être le standard de la France de l'été 2024, la joie devrait l'emporter sur la politique politicienne parce que fêter le sport n'est pas si fréquent. Certes, il y a eu quelques aventures footballistiques au plus haut niveau, qui ont incarné la communion nationale, mais ces moments de liesse restent très rares. Les Marseillais, dans les rues, partout, dans les stations de métro, etc., avaient déjà montré leur bonne humeur lors de la visite du pape François le 23 septembre 2023, parce que Marseille est prise en considération comme une métropole elle aussi incontournable dans le monde moderne.
     

     
     


    La fête du Belem, c'était donc la fête du sport, la fête des Jeux Olympiques et Paralympiques, la fête de la France bien sûr, mais aussi la fête de la beauté. On croirait presque à un tableau de Turner, en voyant le Belem arriver avec ses parures tricolores. Le journaliste Renaud Pila ne cachait pas son enthousiasme, partagé par de nombreux autres de ses confrères : « Quelle idée magnifique de faire arriver la flamme sur le Belem, à Marseille. Les images de la journée vont être dingues. Ça ne vous met pas de bonne humeur ? » (Twitter).

    Notons d'ailleurs que c'est bien le drapeau tricolore qui a accompagné la flamme olympique sans y voir de couleur de l'Europe. Jamais l'Europe n'a eu l'intention de diluer la nation française.
     

     
     


    C'est le sens du message d'Emmanuel Macron, présent à Marseille ce 8 mai 2024 : « Je veux que nos compatriotes se représentent que c'est un moment d'unité et qu'on en est capables, et qu'on peut en être fiers. Et se représenter à nous-mêmes, nous représenter à nous-mêmes, que nous savons organiser cela, que quand on se met tous ensemble autour de la table, qu'on mêle nos énergies, le sport, la culture, les plus grands artistes, les plus grands sportifs, la sécurité, la gastronomie, l'art, nos paysages, nos élus, on fait ce qu'il y a de plus beau au monde. Et ça, on doit être fiers. Vous savez, j'ai cette petite pièce dans les mains, je voulais vous la montrer aujourd'hui à Marseille. C'est une pièce qu'on a fait avec la Monnaie de Paris, spécialement. Il y a 24 millions de ces pièces qui ont été battues, et elle a été offerte à nos enfants. (…) Il y a 4 millions d'enfants à l'école primaire qui l'ont eue avec un petit kit qu'on a fait sur les Jeux Olympiques et Paralympiques. Et vous avez représenté la Tour Eiffel qui court, Notre-Dame qui est là, représentant Marseille, la fleur de Tahiti. C'est ça, la France, qui unit sa première, sa deuxième ville, même si parfois elles sont en compétition ou divisées, sur un terrain de foot ou ailleurs, la France métropolitaine et ultramarine, derrière ces Jeux et les soixante-treize villes qui vont accueillir des épreuves et des athlètes. C'est notre force, cette unité, c'est l'esprit des Jeux. Et c'est aussi pour ça qu'on a voulu cette trêve olympique autour des Jeux Olympiques et Paralympiques. Et ce sera l'initiative diplomatique qu'on va déployer : des Jeux pour la paix. ».

    Jamais la France n'a été aussi divisée qu'aujourd'hui, il y a la France des rigolus et la France des tristus. Il y a une façon de s'unir. Soyons des rigolus ! Soyons fiers de notre Nation, de notre pays !


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (09 mai 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    L'hymne à l'Europe.
    Le Jeudi de l'Ascension.
    Fête de l'Europe, joies et fiertés françaises.
    Le Tunnel sous la Manche.
    Débat Valérie Hayer vs Jordan Bardella : l'imposture démasquée de Coquille vide.
    Il y a 20 ans, l'élargissement de l'Union Européenne.
    La convergence des centres ?
    Élections européennes 2024 (1) : cote d'alerte pour Renaissance.
    Valérie Hayer, tête de la liste Renaissance.
    Charles Michel et Viktor Orban : l'Europe victime d'une histoire belge !
    Jacques Delors : il nous a juste passé le relais !
    Il y a 15 ans : Nicolas Sarkozy, l'Europe et les crises (déjà).
    La Méditerranée, mère de désolation et cimetière de nos valeurs ?
    Le 8 mai, l'émotion et la politique.
    Ukraine, un an après : "Chaque jour de guerre est le choix de Poutine".
    Le 60e anniversaire du Traité de l'Élysée le 22 janvier 2023.
    De Gaulle, l’Europe et le volapük intégré.
    L’inlassable pèlerin européen Emmanuel Macron.
    Valéry Giscard d’Estaing, le rêveur d’Europe.
    Enfin, une vision européenne !
    Relance européenne : le 21 juillet 2020, une étape historique !

     

     
     





    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240509-fete-de-l-europe.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/fete-de-l-europe-joies-et-fiertes-254605

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/05/10/article-sr-20240509-fete-de-l-europe.html

     

  • L'Ascension de la France et de l'Europe

    « Quand on est citoyen européen, je pense qu'il y a quelque chose de très important, c'est de se demander ce que l'Europe peut faire pour nous. Mais il faut toujours se poser la question de ce qu'on peut faire pour l'Europe aussi. » (Emmanuel Macron, le 9 mai 2024).


     

     
     


    Cette année 2024, la Fête de l'Europe est un jour férié ! J'ai un peu la flemme de vérifier mais il me semble bien que c'est la première fois que cela arrive (non, en fait, c'est la quatrième fois, voir plus loin). Il n'y a pas de miracle et cette fête n'est en général pas un jour férié (ce qui est regrettable), mais cette année, par les coïncidences du calendrier, le 9 mai (qui est donc la fête de l'Europe) correspondant aussi au Jeudi de l'Ascension, fête religieuse que même les athées les plus irréductibles se satisfont de "célébrer" parce qu'il est un jour férié. Et la date correspond également au 150e anniversaire de la naissance du célèbre égyptologue Howard Carter.

    Avec la fête de l'Armistice le 8 mai, cela nous donne, nous les Français, un week-end (8-9 mai) en plein milieu d'une semaine. Certains veulent la semaine à quatre jours, les hasards du calendrier proposent ainsi la semaine à trois jours, ou plutôt, la semaine aux trois week-ends ! Notons au passage que le 9 mai est chômé également en Russie dont c'est la principale fête nationale dans l'année, parce qu'il célèbre l'Armistice de 1945 (le décalage avec le 8 mai, c'est que la signature a eu lieu la nuit, et c'était déjà le 9 mai 1945 à l'heure de Moscou).

    Le Jeudi de l'Ascension est une fête chrétienne importante puisqu'il célèbre l'élévation au Ciel de Jésus-Christ, qui était ressuscité. Cet événement a lieu quarante jours après Pâques (le jour de sa résurrection), cette année le 31 mars. Il ne s'agit pas du ciel au sens cosmique du terme, mais du Royaume de Dieu, invisible et présent. Dans les Actes des Apôtres, il est dit qu'au cours d'un repas, le Christ ressuscité annonce aux apôtres qu'ils vont recevoir une force nouvelle, « celle du Saint-Esprit » : « Alors, vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la Terre. ».


    Et le texte continue ainsi : « Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : "Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel". ». Et saint Luc ajoute que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ». L'esprit Saint-Esprit "arrive" sur les apôtres le jour de la Pentecôte, dix jours plus tard, donc un dimanche.

    J'ai finalement vérifié (j'ai des scrupules à ne pas être rigoureux) et l'Ascension le 9 mai a été finalement assez fréquente ces dernières décennies puisque cela a été le cas en 1991, en 2002 et en 2013. Au XXe siècle, il y a eu encore en 1907, en 1918 en en 1929, et il n'y en aura plus d'autre cas jusqu'en 2050 au moins. Mais ce qui compte, c'est à partir du 1985 puisque c'est seulement le 9 mai 1985 qu'on a fêté pour la première fois l'Europe.

    Pourquoi cette date ? Parce qu'elle commémore le grand discours de Robert Schuman qui a jeté les bases, le 9 mai 1950, de l'Europe actuelle, un discours qui allait construire l'Europe du charbon et de l'acier et qui avait pour objectif : dès lors que l'Allemagne et la France produisaient en commun le charbon et l'acier, il serait impossible matériellement de se faire la guerre. Par la suite, on a très vite proposé la Communauté Européenne de Défense (CED), bien avant le Traité de Rome et la Communauté Économique Européenne, mais elle ne s'est pas concrétisée à cause des députés français, si bien qu'aujourd'hui encore, on manque de cette fameuse Europe de la Défense qui commence à se faire, les pays européens prenant conscience de son importance stratégique avec la guerre qu'a déclarée la Russie à l'Ukraine et le probable désengagement militaire américain de l'Europe.

    Plutôt que de parler de Fête de l'Europe (qui, par ailleurs, se trouve à un mois des élections européennes du 9 juin 2024), il vaut mieux parler de Semaine de l'Europe et de la France. En effet, avec l'Europe, la veille, on fêtait bien sûr le 79e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus personne n'a parlé de la der des der en 1945, et pour cause. Et la situation actuelle n'est pas particulièrement ouverte à l'optimisme (mais soyons optimiste quand même !).

     
     


    Le 7 mai 2024, les amateurs de musique et de l'Europe ont célébré à Vienne le 200e anniversaire de la création de la Neuvième Symphonie de Beethoven dont l'Union Européen a repris l'Hymne à la joie pour en faire un très émouvant hymne européen, tout à fait dans l'esprit du célèbre compositeur. Le texte de cette symphonie provient du poète allemand Schiller et est joyeux : « Joyeux, comme ses soleils volant à travers le somptueux dessein du ciel, hâtez-vous, frères, sur votre route, joyeux comme un héros vers la victoire ! ». Un hymne toujours vibrant et émouvant.

    L'Europe est présente aussi dans les fiertés françaises de cette semaine. La première fierté est dans la réception du Président chinois Xi Jinping par la France et son Président Emmanuel Macron qui a, une fois encore, bien assuré pour les intérêts français et européens. Une importante visite d'État de deux jours, les 6 et 7 mai 2024, avec une visite aux Invalides le lundi, et dans les Pyrénées le mardi (il neigeait !). Au-delà du dialogue franco-chinois, il y a aussi le dialogue euro-chinois. Ce n'est pas un hasard si le Président chinois a choisi la France pour rencontrer aussi l'Europe, en ce sens que la Président de la Commission Européenne Ursula von der Leyen s'est rendue à Paris le lundi matin pour une réunion de travail à trois, Chine, France et Union Européenne. Il y a de quoi être fier d'être Français, car Emmanuel Macron est devenu l'interlocuteur incontournable du monde moderne, le leader incontesté de l'Europe.

     

     
     


    Certes, au-delà des sourires diplomatiques, la réalité politique et économique est certainement moins rose et Xi Jinping s'est rendu ensuite en Hongrie, afin aussi de diviser l'Europe, et de faire un clin d'œil à Vladimir Poutine qui, lui, le 7 mai 2024, était investi pour un cinquième mandat de Président de la Fédération de Russie pourtant limité à deux dans la Constitution de la Fédération de Russie. Néanmoins, la Chine est dans une géopolitique de plus grands ensembles et souhaite avant tout détourner l'Europe des États-Unis. À ce propos, lors de la visite du numéro un chinois à Paris, où étaient donc les manifestants pour protester contre la répression des Ouïghours, ceux-là même si prompts à s'indigner, parfois violemment, pour les Palestiniens parfois au prix de la perception d'un soutien implicite aux terroristes du Hamas ?
     

     
     


    Je garde pour la fin la matière à d'autres fiertés françaises jusqu'à la fin de l'été : les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) qui se tiendront à Paris cet été. La première étape des festivités a eu lieu ce mercredi 8 mai 2024 dans le port de Marseille : le Belem a accosté avec la flamme olympique ! On pourra dire ce qu'on veut, dénigrer les JOP parce qu'on est râleur professionnel (jamais content) ou parce qu'on déteste Emmanuel Macron (je doute que les sportifs français qui vont participer aux JOP aient tous voté pour Emmanuel Macron !), la fête de mercredi fut une très belle fête.

    Au-delà de la France, il y a Marseille et on sait l'attention soutenue que porte le Président de République à la deuxième ville de France. Ce n'est pas Marseille mais les Marseillais qui sont en fête, et qui apportent le sourire à tout ce qu'ils touchent. Ce n'est pas nouveau et les Marseillais sont joyeux de voir que leur ville est enfin citée dans les actualités autrement que pour un règlement de compte entre deux bandes rivales. Cette bonne humeur devrait être le standard de la France de l'été 2024, la joie devrait l'emporter sur la politique politicienne parce que fêter le sport n'est pas si fréquent. Certes, il y a eu quelques aventures footballistiques au plus haut niveau, qui ont incarné la communion nationale, mais ces moments de liesse restent très rares. Les Marseillais, dans les rues, partout, dans les stations de métro, etc., avaient déjà montré leur bonne humeur lors de la visite du pape François le 23 septembre 2023, parce que Marseille est prise en considération comme une métropole elle aussi incontournable dans le monde moderne.
     

     
     


    La fête du Belem, c'était donc la fête du sport, la fête des Jeux Olympiques et Paralympiques, la fête de la France bien sûr, mais aussi la fête de la beauté. On croirait presque à un tableau de Turner, en voyant le Belem arriver avec ses parures tricolores. Le journaliste Renaud Pila ne cachait pas son enthousiasme, partagé par de nombreux autres de ses confrères : « Quelle idée magnifique de faire arriver la flamme sur le Belem, à Marseille. Les images de la journée vont être dingues. Ça ne vous met pas de bonne humeur ? » (Twitter).

    Notons d'ailleurs que c'est bien le drapeau tricolore qui a accompagné la flamme olympique sans y voir de couleur de l'Europe. Jamais l'Europe n'a eu l'intention de diluer la nation française.
     

     
     


    C'est le sens du message d'Emmanuel Macron, présent à Marseille ce 8 mai 2024 : « Je veux que nos compatriotes se représentent que c'est un moment d'unité et qu'on en est capables, et qu'on peut en être fiers. Et se représenter à nous-mêmes, nous représenter à nous-mêmes, que nous savons organiser cela, que quand on se met tous ensemble autour de la table, qu'on mêle nos énergies, le sport, la culture, les plus grands artistes, les plus grands sportifs, la sécurité, la gastronomie, l'art, nos paysages, nos élus, on fait ce qu'il y a de plus beau au monde. Et ça, on doit être fiers. Vous savez, j'ai cette petite pièce dans les mains, je voulais vous la montrer aujourd'hui à Marseille. C'est une pièce qu'on a fait avec la Monnaie de Paris, spécialement. Il y a 24 millions de ces pièces qui ont été battues, et elle a été offerte à nos enfants. (…) Il y a 4 millions d'enfants à l'école primaire qui l'ont eue avec un petit kit qu'on a fait sur les Jeux Olympiques et Paralympiques. Et vous avez représenté la Tour Eiffel qui court, Notre-Dame qui est là, représentant Marseille, la fleur de Tahiti. C'est ça, la France, qui unit sa première, sa deuxième ville, même si parfois elles sont en compétition ou divisées, sur un terrain de foot ou ailleurs, la France métropolitaine et ultramarine, derrière ces Jeux et les soixante-treize villes qui vont accueillir des épreuves et des athlètes. C'est notre force, cette unité, c'est l'esprit des Jeux. Et c'est aussi pour ça qu'on a voulu cette trêve olympique autour des Jeux Olympiques et Paralympiques. Et ce sera l'initiative diplomatique qu'on va déployer : des Jeux pour la paix. ».

    Jamais la France n'a été aussi divisée qu'aujourd'hui, il y a la France des rigolus et la France des tristus. Il y a une façon de s'unir. Soyons des rigolus ! Soyons fiers de notre Nation, de notre pays !


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (09 mai 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    L'hymne à l'Europe.
    Le Jeudi de l'Ascension.
    Fête de l'Europe, joies et fiertés françaises.
    Le Tunnel sous la Manche.
    Débat Valérie Hayer vs Jordan Bardella : l'imposture démasquée de Coquille vide.
    Il y a 20 ans, l'élargissement de l'Union Européenne.
    La convergence des centres ?
    Élections européennes 2024 (1) : cote d'alerte pour Renaissance.
    Valérie Hayer, tête de la liste Renaissance.
    Charles Michel et Viktor Orban : l'Europe victime d'une histoire belge !
    Jacques Delors : il nous a juste passé le relais !
    Il y a 15 ans : Nicolas Sarkozy, l'Europe et les crises (déjà).
    La Méditerranée, mère de désolation et cimetière de nos valeurs ?
    Le 8 mai, l'émotion et la politique.
    Ukraine, un an après : "Chaque jour de guerre est le choix de Poutine".
    Le 60e anniversaire du Traité de l'Élysée le 22 janvier 2023.
    De Gaulle, l’Europe et le volapük intégré.
    L’inlassable pèlerin européen Emmanuel Macron.
    Valéry Giscard d’Estaing, le rêveur d’Europe.
    Enfin, une vision européenne !
    Relance européenne : le 21 juillet 2020, une étape historique !

     

     
     





    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240509-ascension.html

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/05/10/article-sr-20240509-ascension.html