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diplomatie - Page 3

  • Trump II : de justiciable à justicier !

    « En quelques mois, Donald Trump est passé de justiciable à justicier, et depuis son élection le 5 novembre dernier, le milliardaire vit une sorte d'état de grâce, adoubé et craint, avant même d'avoir réellement repris le pouvoir. » (Nicolas Teillard le 17 janvier 2025 sur France Info).



     

     
     


    Le 47e Président des États-Unis Donald Trump s'apprête à prêter serment sur la Bible ce lundi 20 janvier 2025 à Washington. Il succède à celui qui lui a succédé, Joe Biden. Donald Trump a prévu des festivités à la hauteur de l'événement historique et de la valeur pécuniaire de l'action Trump II, à savoir plusieurs centaines de millions d'euros provenant de ses nombreux admirateurs... ou copains milliardaires intéressés. Village People sera au rendez-vous. L'Amérique va sacrer Trump comme Napoléon Ier s'est sacré lui-même empereur. Pour les caricaturistes, c'est génial puisque Donald Trump est désormais pire que ses caricatures.

    Pour mon titre, j'ai honteusement copié un sous-titre de France Info qui rappelait le 17 janvier 2025 que le nouveau Président américain était quand même poursuivi par la justice américaine pour avoir refusé le verdict électoral du 2 novembre 2020, fait pression sur des responsables électoraux pour manipuler les résultats (en particulier en Géorgie), et surtout, pour avoir encouragé la véritable tentative de putsch au Capitole le 6 janvier 2021.

    Il ne serait que trop long d'énumérer la liste des poursuites judiciaires dont il a fait l'objet (viol, coup d'État, etc.) avec probablement un sommet avec son incarcération très courte le 24 août 2023 par l'État de Géorgie pour trafic d'influence sur les dépouillements des élections du 2 novembre 2020.


     

     
     


    Aujourd'hui, la situation est complètement changée et les opportunistes se tournent vers le nouveau maître des États-Unis, un maître qui va avoir une toute puissance politique très rare historiquement car le 5 novembre 2024, non seulement il a été très largement (ré)élu, face à Kamala Harris, mais il a conquis le Sénat et gardé la Chambre des Représentants.

     

     
     


    Le jeudi 16 janvier 2025, le futur Président a publié son portrait officiel qui est très différent de la photographie souriante de 2016 (la dernière image de cet article). Elle représente un Donald Trump défiant, frimant, intimidant (ci-après), qui fait inévitablement penser à sa trombine lorsqu'il a été incarcéré en été 2023 (la première photographie de l'article).
     

     
     


    Depuis le 5 novembre 2024, la résistance anti-trumpienne s'est effondrée et tout le monde a retourné sa veste s'il ne l'avait pas fait auparavant comme Elon Musk. L'hebdomadaire très réputé "Time" a fait sa une du 30 décembre 2024 avec Donald Trump sacré l'homme de l'année 2024 alors qu'il n'a encore rien fait au pouvoir. Je rappelle qu'il avait failli perdre la vie le 13 juillet 2024 lors d'une tentative d'assassinat (qui a coûté la vie d'un sympathisant de 50 ans).

     

     
     


    Au moment où les Français rendait hommage aux victimes de l'attentat de "Charlie Hebdo" tués il y a dix ans, la dessinatrice de presse Ann Telnaes a été victime d'une véritable censure de la part de son employeur, le "Washington Post" (originellement pro-démocrate), auquel elle collaborait depuis 2008 sans aucune restriction de sa liberté d'expression. Le dessin en cause, qu'elle a publié sur son blog le 4 janvier 2025, représente Mark Zuckerberg (FaceBook), Sam Altman (OpenAI), Patrick Soon-Shiong ("Los AngelesTimes"), Walt Disney Company et Jeff Bezos (Amazon), qui est le propriétaire du "Washington Post", se prosternant devant le nouveau grand maître Trump.

     

     
     


    Membre du conseil consultatif de la Freedom Cartoonists Foundation (basée à Genève) et ancien membre du conseil d'administration de Cartoonistes Rights, Ann Telnaes constatait : « Au fil des ans, j’ai vu mes collègues étrangers risquer leur gagne-pain et parfois même leur vie pour dénoncer les injustices et demander des comptes aux dirigeants de leur pays. ». Désormais, son pays serait aussi à inscrire sur la longue liste des pays qui prennent des libertés avec la liberté d'expression (contrairement à ce que prône Elon Musk).

    En effet, dans son blog, elle a expliqué : « En tant que dessinatrice éditorialiste, mon travail consiste à demander des comptes aux personnes et aux institutions puissantes. Pour la première fois, mon rédacteur-en-chef m’a empêché de faire ce travail essentiel. J’ai donc décidé de quitter le Post. Je doute que ma décision fasse beaucoup de bruit et qu’elle soit rejetée parce que je ne suis qu’une dessinatrice. Mais je ne cesserai pas de faire connaître la vérité au pouvoir par mes dessins, car comme on dit, "la démocratie meurt dans l’obscurité". ».

    La période de transition de deux mois et demi, toujours un peu exceptionnelle, a été particulièrement mise à profit par Donald Trump : en s'octroyant l'allégeance de tous les géants de la technologie, habituellement démocrates, et en faisant preuve de son imprévisibilité désormais prévisible. Ainsi, sa position sur l'Ukraine est loin d'être molle face à Vladimir Poutine et la paix en 24 heures qu'il avait promise pendant sa campagne présidentielle est maintenant oubliée (on parle aujourd'hui de six mois).

     

     
     


    Les déclarations déconcertantes et agressives sur les menaces d'annexion armée du Groenland, du canal de Panama, voire du Canada ont montré surtout un égoïsme probablement majoritaire au sein du peuple américain, prêt à perdre des alliés sûrs pour leurs affaires économiques. Car l'objectif de Donald Trump, d'abord un homme d'affaires milliardaire, c'est de faire des affaires et l'augmentation probable et énorme des taxes douanières risquent de coûter très cher à l'Europe.

     

     
     


    De même, la paix à Gaza a franchi une étape décisive ce samedi 18 janvier 2025 avec l'accord de Benyamin Netanyahou, un accord proposé par le Président Joe Biden depuis le printemps 2024 qui impose un cessez-le-feu à Gaza en contre-partie de la libération des otages israéliens (on parle des deux otages franco-isréaliens dans la liste) et de libération de prisonniers palestiniens (certains condamnés pour des actes criminels). Même si Donald Trump a été impliqué dans cet accord, il intervient avant la prise de fonction, ce qui sauve l'honneur de Joe Biden qui n'aura pas à supporter un Donald Trump annonçant la paix à Gaza le jour même de son investiture.

     

     
     


    Son investiture fait elle-même l'objet de toutes les convoitises. Les places d'invitation sont rares et chères. On y côtoiera les chefs d'État et de gouvernement populistes et, pour certains, illibéraux, comme Javier Milei, Giorgia Meloni, Viktor Orban, etc. Pour la France, Éric Zemmour, sa compagne (élue députée européenne) et Marion Maréchal ont été invités, en revanche, pas Marine Le Pen ni Jordan Bardella qui, pourtant, en mouraient d'envie et qui se sont vus ainsi méprisés par le futur Président des États-Unis (je persiste à croire que ce serait plutôt un avantage électoral en France puisqu'on soupçonne justement le RN d'être trumpiste). Aucune délégation russe ne serait présente, tandis que la Chine communiste serait représentée par son Vice-Président.

     

     
     


    Donald Trump a annoncé l'arrestation massive de migrants illégaux dès le lendemain de son investiture. On imagine aussi l'accélération des exécutions, comme il l'avait fait lors des six derniers mois de son premier mandat où treize personnes condamnées à mort par l'État fédéral ont été exécutées alors qu'ils étaient en tout seize depuis cinquante ans...
     

     
     


    Au-delà des Européens, des citoyens américains auront des raisons de s'inquiéter du retour de Donald Trump dont la politique est tournée vers ceux qui veulent faire des affaires. Il y aura beaucoup de laissés-pour-compte. Ils pourront dire à leurs petits-enfants, plus tard, à l'instar de Céline dans "Mort à crédit" : « C'était encore lui le plus vicelard !... On était dans de jolis draps !... Je ressentais toute la mouscaille, toute l'avalanche des machetagouines qui me rafluaient sur mes talons... C'était mochement compromis l'avenir et nos jolis rêves !... Y avait plus beaucoup d'illusions !... ». Rideau !


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (18 janvier 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Trump II : de justiciable à justicier !
    Canada, Groenland, Panama : Donald Trump est-il fou ou cynique ?
    Attentat à La Nouvelle-Orléans : les États-Unis durement endeuillés.
    Jimmy Carter, patriarche de l'humanitaire.
    Shirley Chisholm.
    Katalin Kariko et Drew Weissman.
    Rosalynn Carter.
    Walter Mondale.
    Marathonman.
    Bob Kennedy.
     

     
     



    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250118-trump.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/trump-ii-de-justiciable-a-258670

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/01/18/article-sr-20250118-trump.html




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  • Canada, Groenland, Panama : Donald Trump est-il fou ou cynique ?

    « Je ne peux pas vous l’assurer. Vous parlez du Panama et du Groenland. Non, je ne peux vous assurer ni l’un ni l’autre. Mais je peux vous dire ceci. Nous en avons besoin pour notre sécurité économique. » (Donald Trump le 7 janvier 2025 à Mar-a-Lago, à propos d'une intervention militaire américaine).



     

     
     


    La réponse à la question pourrait être : Donald Trump est visionnaire... mais dans l'intérêt des Américains, évidemment ! Il faut exclure la folie. Il faut toujours prendre le cynisme avec Donald Trump, qui a porté à la puissance extrême l'égoïsme, l'égocentrisme et les intérêts bien compris (les siens et ceux de ses copains). Les partisans de Donald Trump disent que le futur nouveau Président des États-Unis met juste en tension les relations pour aborder des négociations économiques en position de force. Néanmoins, il faut comprendre ses motivations profondes.

    Depuis quelques jours, le Président élu, comme on l'appelle encore jusqu'au 20 janvier 2025, c'est-à-dire qui ne représente pas encore les États-Unis mais qui va les représenter dans dix jours, a fait une série de déclarations (notamment sa longue conférence de presse tenue le 7 janvier 2025 à sa résidence de Mar-a-Lago en Floride) et de tweets (ou autres) dans les réseaux sociaux qui ont de quoi inquiéter.

    En gros, il souhaite trois choses pour les États-Unis : reprendre la souveraineté du Canal de Panama, fusionner avec le Canada et annexer Groenland. Rien que ça ! Les visées expansionnistes de Donald Trump ont de quoi effrayer la "communauté internationale", comme on l'appelle, d'autant plus qu'il n'a pas exclu de recourir à la force armée pour recourir à ses fins.

    Les États-Unis attaquant militairement le Groenland voire le Panama, est-ce imaginable ? Il ne faut pas oublier l'épisode de la guerre des Malouines au début des années 1980 (2 avril 1982 au 14 juin 1982), entre le Royaume-Uni et l'Argentine qui voulait reprendre le contrôle des îles Falkland. Dans cette guerre, certains y ont perdu la vie (au moins 910 personnes, ce n'est pas négligeable).
     

     
     


    Actuellement, Donald Trump ne représente pas les Américains et ses déclarations sont comme des slogans de campagne, sans la responsabilité d'État. En quelque sorte, c'est du teasing, ou plutôt, ce sont des menaces voilées, sans conséquence tout en secouant bien les acteurs concernés en insinuant qu'il faudra bien prendre au sérieux les demandes de Donald Trump. (La période de transition entre l'élection et l'investiture du nouveau Président des États-Unis est toujours un moment particulier). Ce qui est clair, c'est que Donald Trump a une vision claire de ce qu'il veut faire pour les États-Unis et qu'il reste encore et toujours imprévisible.
     

     
     


    Le Canal du Panama a été construit par les Français et par les Américains. Il est un point stratégique essentiel des Américains pour naviguer de la la côte est à la côte ouest et inversement. L'utilisation de ce passage par les Chinois pose problème à Donald Trump qui souhaite réorienter économiquement ces flux. Le Panama n'a pas d'armée et c'est une obligation constitutionnelle qui rend la reconquête du Canal par les États-Unis sans vraiment de risques militaires. L'objectif de Donald Trump, c'est la baisse des droits de péage pour les navires américains. Et, dans la foulée, renommer le Golfe du Mexique par Golfe de l'Amérique.

    Pour le Canada, la situation est à la fois pareille et différente et il l'a réaffirmé après la démission du Premier Ministre canadien Justin Trudeau le 6 janvier 2025 : Donald Trump souhaite la fusion du Canada dans les États-Unis, en faire son 51e État. Il y a des raisons économiques très fortes puisque Donald Trump voudrait pouvoir profiter des gisements de gaz de schiste nombreux au Canada pour renforcer l'indépendance énergétique des États-Unis. Sur le plan géopolitique, un ensemble États-Unis-Canada représenterait plus de 19 millions de kilomètres carré et serait le premier pays du monde en superficie, dépassant le premier actuel, la Russie avec 17 millions de kilomètres carré. Après tout, ses prédécesseurs ont déjà acheté (pour un poignée de lentilles à l'échelle de l'histoire) la Louisiane et la Floride à la France et l'Alaska à la Russie. On s'amusera... ou pas d'un tweet d'un fils Trump présentant son père faisant ses achats de territoires sur Amazon (à la fin de l'année dernière, déjà).

     

     
     


    Donald Trump, dans un renouveau de la méthode Coué, prétend que beaucoup de Canadiens souhaiteraient devenir citoyens américains (c'est-à-dire, citoyens des États-Unis), et expose les avantages d'une telle fusion : moins d'impôts pour les Canadiens, moins d'immigrés, plus de protection militaire. La réalité, c'est que la plupart des Canadiens n'apprécient pas du tout la vision politique de Donald Trump et sont très jaloux de leur indépendance.

    De plus, les républicains devraient se méfier de cette idée trumpienne car avec une telle fusion (absolument improbable), les républicains risqueraient d'être privés de la Maison-Blanche pendant longtemps. En effet, avec 35 millions d'habitants, le Canada représenterait la même importance que la Californie et aurait une cinquantaine de grands électeurs aux élections présidentielles, probablement démocrates car c'est la sociologie du Canada.

    Enfin, troisième annexion voulue, prendre au Danemark la souveraineté du territoire autonome (depuis 1979) du Groenland (des élections importantes y ont d'ailleurs lieu dans les prochaines semaines). L'île arctique fait 2,2 millions de kilomètres carré et compte 55 000 habitants (nettement moins que Mayotte). Là aussi, les raisons économiques motivent Donald Trump, à la fois pour sa richesse minière qui pourrait lui permettre de se passer économiquement de Taïwan (ce qui serait grave pour les Taïwanais qui ne doivent leur autonomie/indépendance qu'à la seule protection de leur allié américain) et cela permettrait aussi de tracer une route maritime par le pôle Nord qui sera de plus en plus incontournable (car plus courte) avec le réchauffement climatique (que Donald Trump nie parallèlement !). Ce n'est d'ailleurs pas nouveau ; déjà le 18 août 2019, alors qu'il était Président en exercice, Donald Trump avait confirmé les rumeurs du 15 août 2019 sur son intérêt pour le Groenland : « Le concept a surgi et j'ai dit que stratégiquement, c'était certainement intéressant. » en évoquant une « grosse transaction immobilière ». Dans leur compétition avec la Chine et la Russie, les États-Unis ont toujours considéré le Groenland comme d'un intérêt géostratégique majeur pour leur sécurité nationale.

     

     
     


    Les Français devraient se sentir concernés par le Canada (leurs amis québécois) et par le Groenland. En n'excluant pas de recourir à la force, Donald Trump a fait en effet carrément une déclaration de guerre au Danemark, et donc à l'Union Européenne, et donc à la France par incidence. Ce qui est stupide, c'est que les États-Unis auraient intérêt à au contraire ménager ses alliés européens qui sont à peu près les seuls fiables du monde multipolaire actuel. Et les objectifs économiques des États-Unis (en gros, pouvoir exploiter sans taxe) seraient tout aussi bien atteints sans un tel rapport de force qui va inquiéter inutilement ses alliés.

    Cela a aussi, plus généralement, une conséquence désastreuse dans le monde entier. Cet expansionnisme territorial, qui fait retomber le monde au XIXe siècle (Donald Trump serait-il l'empereur Smith des albums de Lucky Luke ?) casse tout le droit international d'après-guerre et replonge la planète dans la loi du plus fort. Ce qui donne a posteriori raison à Vladimir Poutine dans sa tentative d'invasion de l'Ukraine, ou du moins, le conforte sur le fond, et confortera inévitablement la Chine communiste à reprendre la souveraineté de Taïwan.

     

     
     


    On le voit, la vision que Donald Trump a du monde, elle n'est pas folle, elle est juste cynique. C'est celle des intérêts des États-Unis mais aussi de ses propres intérêts particuliers et de ceux de ses amis, comme Elon Musk. Une vision du seul contre tous, du rapport de force permanent, de l'affrontement comme mode de dialogue, du coup d'État permanent, pour paraphraser François Mitterrand. La plus grosse erreur que pourraient faire les alliés traditionnels des États-Unis, dont font partie la France et l'Europe, c'est de ne pas prendre au sérieux Donald Trump. En visite au Quai d'Orsay à Paris ce mercredi 8 janvier 2025, le Secrétaire d'État américain (Ministre des Affaires étrangères) Antony Blinken a assuré la France des considérations cordiales que son pays nourrissait avec la France et le monde, et a considéré que les relations se sont améliorées depuis 2020. Malheureusement, les démocrates quittent le pouvoir (c'est la loi de la démocratie) et les Européens en particulier vont devoir subir un mandat de quatre ans qui ne va pas leur être de tout repos.

    Pendant ce temps, en France, on hésite à censurer le gouvernement parce qu'il hésite lui-même à abaisser l'âge légal de la retraite alors que ses voisins (dont la Belgique) l'ont augmenté. Pourquoi est-ce que je me sens comme en 1936-1937, à l'époque où les Français étaient déjà complètement hors-sol malgré la situation internationale très grave ? Réveillons-nous ! Nous ne sommes pas dans un monde de bisounours. Il faut renforcer notre défense européenne.



    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (08 janvier 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Canada, Groenland, Panama : Donald Trump est-il fou ou cynique ?
    Attentat à La Nouvelle-Orléans : les États-Unis durement endeuillés.
    Jimmy Carter, patriarche de l'humanitaire.
    Shirley Chisholm.
    Katalin Kariko et Drew Weissman.
    Rosalynn Carter.
    Walter Mondale.
    Marathonman.
    Bob Kennedy.

     

     
     



    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250107-trump.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/canada-groenland-panama-donald-258536

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/01/07/article-sr-20250107-trump.html


     

  • Zelensky : Poutine, c'est l'anti-Europe !

    « France, je vous remercie pour défendre la vie ! » (Volodymyr Zelensky, le 7 juin 2024 dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale à Paris).


     

     
     


    C'est en français (uniquement pour ces quelques mots) que le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié la France et les Français de soutenir la résistance ukrainienne contre l'agression des armées de Vladimir Poutine. Il était invité à s'exprimer devant la représentation nationale au Palais-Bourbon, à Paris, ce vendredi 7 juin 2024 vers 10 heures du matin.

    Le 23 mars 2022, moins d'un mois après le début de l'invasion russe, Volodymyr Zelensky s'était déjà adressé à tous les députés français, comme aux autres parlementaires étrangers, mais en visioconférence, à distance. Sa présence physique ce jour est donc une étape supplémentaire des relations entre l'Ukraine et la France depuis le sinistre 24 février 2022. D'ailleurs, les parlementaires des deux pays ont noué des relations très fortes : la Présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet s'était exprimé à la tribune de la Rada, la chambre basse ukrainienne à Kiev le 28 mars 2024, tandis que Ruslan Stefanchuk, le Président de la Rada, était venu s'exprimer à la tribune de la l'Assemblée Nationale à Paris le 31 janvier 2023.

    Accueilli par Yaël Braun-Pivet à l'Hôtel de Lassay, le Président Zelensky a été salué dans l'hémicycle par une ovation des députés, en présence également du Premier Ministre Gabriel Attal, des anciens Premiers Ministres Alain Juppé et Manuel Valls, ainsi que des anciens Présidents de l'Assemblée Nationale Jean-Louis Debré et Patrick Ollier.

     

     
     


    Évidemment, on ne peut ressentir qu'une grande émotion à l'écouter au sein même de l'hémicycle. Une émotion continue car elle était aussi très forte la veille, le 6 juin 2024 lors des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Sa présence montrait qu'il tenait à rester debout, faisant partie d'un pays normal qui commémore normalement un fait de notre histoire récente. Les Français venant assister à ces cérémonies lui ont d'ailleurs offert un accueil très chaleureux.

    Célébrer une victoire d'il y a quatre-vingts ans et revenir à la guerre bien réelle, bien actuelle, hélas, en Ukraine. Ce parallélisme est pourtant imposant : sans soutien extérieur, l'Ukraine ne pourra pas résister aux troupes russes.


    Le message de Volodymyr Zelensky était simple. Vladimir Poutine, au mépris du droit international, a voulu annexer l'Ukraine et n'a aucune considération pour les vies humaines qu'il a détruites par millions, mais ce peu de considération, c'est également le cas pour le peuple russe. Ce qui lui a fait dire que le Président de la Fédération de Russie était la négation même des valeurs de l'Europe, la protection de la vie, la liberté, l'égalité et la fraternité.
     

     
     


    Émotion donc, mais aussi fierté d'être Français, d'être ce pays qui a su soutenir, parfois maladroitement au début mais très clairement aujourd'hui, l'Ukraine dans son combat pour sa survie, pour son existence même, pour sa liberté. Tous les trolls poutinolatres qui réclament la paix au prix de la capitulation de l'Ukraine mais jamais l'arrêt de l'agression russe préfèrent la paix à la liberté, mais que vaut la paix si le peuple n'est pas libre ? pas grand-chose parce que le peuple voudra se libérer un jour ou l'autre.

    Le Président Zelensky s'est appliqué à remercier très longuement les autorités françaises et en particulier Emmnauel Macron avec ces mots très forts : « Emmanuel, Monsieur le Président, je voulais te remercier de ne pas avoir laissé l'Europe sans leader et l'Ukraine sans la France au moment décisif ! ».

    Dans chaque intervention auprès des officiels étrangers, le Président ukrainien avait toujours deux messages à délivrer : merci de votre aide, mais aidez-nous plus ! Il l'a redit à la fin de son intervention, mais de façon beaucoup plus douce et discrète que d'habitude, parce qu'il sait que la France a décidé désormais d'y mettre les moyens : « Je vous suis reconnaissant pour ce que vous faites déjà, et c'est déjà beaucoup. Mais pour la paix juste, il faut plus. Et ce n'est pas un reproche. C'est juste comment vaincre le mal. Faire plus aujourd'hui qu'hier pour demain être plus près de la paix que jamais. Nous devons et nous réussissons tout cela. Merci pour votre alliance ! ».

     

     
     


    Il n'a pas du tout évoqué les Mirages 2000 qu'avait annoncés le Président de la République française dans son intervention télévisée de la veille, mais ce sujet est prévu d'être abordé au cours de la conférence de presse commune que Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron vont tenir ce 7 juin 2024 vers 19 heures à l'Élysée.

    Au-delà de cette émotion, de cette fierté, et de cet espoir que l'aide alliée puisse aider efficacement l'Ukraine, parlons aussi de la honte ressentie envers les nombreux députés absents ce matin lors de cette séance pourtant historique. On a dit que le vendredi, c'était le jour de la circo (circonscription) pour les députés, et qu'ils peuvent être en campagne pour les élections européennes. Ils auraient quand même pu faire le déplacement pour cette journée historique.


    Mais c'est manifestement plutôt un boycott, un signe de mauvaise humeur politicienne pour ces députés absents et l'ancien grand reporter Vincent Hugueux, très sollicité pour son expertise depuis la guerre en Ukraine, se demandait sur LCP ce que répondraient ces députés absents lorsque dans dix ou vingt ans, leurs enfants ou petits-enfants leur demanderaient : tu étais où, pendant cette journée historique ? Car les bancs clairsemés provenaient plutôt des groupes de la Nupes et du groupe d'extrême droite, même s'il faut noter la présence de Marine Le Pen, Éric Coquerel et Fabien Roussel, entre autres.
     

     
     


    Comment en effet reprocher au Président Zelensky de venir s'exprimer devant les députés français ? De nous faire l'honneur de venir s'exprimer au cœur de notre démocratie française, sous prétexte que c'est trois jours avant les élections européennes ? Si Volodymyr Zelensky s'est exprimé le 7 juin 2024, ce n'est pas pour des raisons de calcul électoraliste (et à qui cela profiterait-il, puisque tous les groupes politiques soutiennent l'Ukraine ? certes, plus ou moins sincèrement !), mais simplement parce qu'il était venu aux cérémonies la veille pour le Débarquement du 6 juin 1944 et qu'il repassait par Paris où il a vu également ce vendredi matin le Président américain Joe Biden puis verra le Président français Emmanuel Macron dans l'après-midi.

    Je suis fier et ému que la France, par la voix d'Emmanuel Macron mais aussi de la représentation nationale en accueillant Zelensky, a choisi de soutenir activement l'Ukraine, et pas seulement sur le plan militaire, également sur le plan humanitaire et d'accueil spontané des réfugiés ukrainiens par les familles françaises. La solidarité n'est pas un vain mot, mais elle doit être déclinée aussi par le peuple, pas seulement par ses dirigeants, elle est décisive pour construire un monde plus sûr de paix et de libertés.



    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (07 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Zelensky : Poutine, c'est l'anti-Europe !
    L'aide de la France à l'Ukraine le 6 juin 2024.
    Emmanuel Macron très gaullien à la télévision pour expliquer la gravité de la situation en Ukraine.
    Débat parlementaire sur l'Ukraine : les masques tombent en France !
    Ukraine : Sophia Aram traite à la sulfateuse les néopacifistes à la notoriété déclinante !
    L'Europe face à Poutine.
    Ukraine : Emmanuel Macron est-il un va-t-en-guerre ?
    Rapport de la commission d'enquête n°1311 de l'Assemblée Nationale relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères (enregistré le 1er juin 2023).
    Jean-Pierre Chevènement et ses relations avec la Russie.
    François Fillon et ses relations avec la Russie.
    Ukraine : Gabriel Attal attaque durement le RN et Marine Le Pen !
    Soutien à l'Ukraine : la conférence de l'Élysée pour une défense européenne.
    Conférence de presse du Président Emmanuel Macron lors de la Conférence de soutien à l'Ukraine le 26 février 2024 à l'Élysée (vidéos).
    2 ans de guerre en Ukraine : Poutine zéro en histoire !
    Amitié franco-ukrainienne : fake news et accord de coopération.
    Lee Marvin, les Douze Salopards et la Russie.
    La France Unie soutient l'Ukraine !
    Condoléances cyniques.
    Mort d'Evgueni Prigojine.

    Sergueï Kirienko.
    Victoria Amelina.

    L'effondrement du pouvoir de Poutine.
    Putsch en Russie : faut-il sauver le soldat Poutine ?
    Poutine en état d'arrestation !
    Ukraine, un an après : "Chaque jour de guerre est le choix de Poutine".
    L'Ukraine à l'Europe : donnez-nous des ailes !
    Kherson libéré, mais menace nucléaire ?

    Volodymyr Zelensky demande l'adhésion accélérée de l'Ukraine à l'OTAN.
    6 mois de guerre en Ukraine en 7 dates.
    Les massacres de Boutcha.
    Le naufrage du croiseur russe Moskva.
    L’assassinat de Daria Douguina.
    Kiev le 16 juin 2022 : une journée d’unité européenne historique !
    L'avis de François Hollande.
    Les valeurs valent mieux que les bénéfices !
    Poutine paiera pour les morts et la destruction de l’Ukraine.
    Ukraine en guerre : coming out de la Grande Russie.
    Robert Ménard, l’immigration et l’émotion humanitaire.
    Ukraine en guerre : Emmanuel Macron sur tous les fronts.
    Nous Européens, nous sommes tous des Ukrainiens !







    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240607-zelensky.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/zelensky-poutine-c-est-l-anti-255089

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/07/article-sr-20240607-zelensky.html