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  • Mélanie, la douceur incarnée

    « Je sais qu’elle était très très heureuse d’occuper cette profession, d’aider les jeunes, l’ambiance était bon enfant, conviviale, familiale. (…) C’était quelqu’un de très souriante, très gentille, la douceur incarnée. (…) D’une nature bienveillante, elle avait tout pour elle. On est très triste, très touché. » (Une cousine, le 10 juin 2025 à l'AFP).




     

     
     


    Le témoignage d'une cousine sur Mélanie a de quoi être émouvant. Quel contraste entre cette "douceur incarnée" et l'ultraviolence dont elle a été victime. Mélanie, assistante d'éducation (autrement dit, surveillante) de 31 ans, est devenue malgré elle une héroïne victime ; elle a commencé dans ce poste en septembre dernier. Elle se destinait à devenir accompagnatrice d'élèves en situation de handicap (AESH).

    Elle était auparavant une apprentie coiffeuse mais, mère d'un enfant de 4 ans, elle a voulu un peu plus de temps pour son garçon, selon les confidences de son ancienne patronne au "Dauphiné". Un ancien client sur BFMTV : « C’était une femme adorable, vraiment très très gentille, pas un mot au-dessus de l’autre, qui aimait faire profiter de son métier aussi. ». Elle était aussi conseillère municipale de sa petite commune (une centaine d'habitants), Sarcey, à 10 kilomètres de Nogent, en Haute-Marne.


    En allant au boulot ce mardi 10 juin 2025, elle ne pensait pas y perdre sa vie. Vers 8 heures 15, un collégien de 14 ans, apparemment sans histoire, l'a poignardée devant le collège Françoise-Dolto à Nogent. Un contrôle de sacs des élèves était effectué par la gendarmerie nationale à l'entrée du collège. L'adolescent a poursuivi Mélanie avec un couteau et l'a blessée. Hélas, à mort. Il a blessé aussi un gendarme qui l'a arrêté. En urgence absolue, la victime aurait dû être héliportée jusqu'à l'hôpital de Dijon, mais son état s'est dégradé et elle a succombé à ses blessures. Une victime, une nouvelle victime de la violence d'adolescent. Les 324 élèves du collège ont été confinés dans le gymnase puis ont pu quitter l'établissement ramenés par leurs parents. Le procureur de Chaumont a annoncé qu'un dispositif d'accompagnement des élèves et des enseignants a été mis en place.

    La classe politique s'est rapidement emparé de cette tragédie. Parfois pour une sinistre récupération politique, comme Marine Le Pen dans l'hémicycle : « Un nouveau drame vient donc de toucher l’école et, par conséquent, l’ensemble de notre nation. Un drame, pas un fait divers sur lequel on "brainwasherait". Un drame, qui appelle une réponse politique. C’est parce qu’il n’y a jamais eu de réponse politique que notre société a vu la vie être progressivement désacralisée ; c’est parce qu’il n’y a jamais eu de réponse politique que l’ultraviolence s’est banalisée, en particulier chez les mineurs ; c’est parce qu’il n’y a jamais eu de réponse politique que des enfants deviennent orphelins et que des parents sont obligés d’enterrer des enfants victimes de la barbarie. ».

    Le verbe "brainwasher" (faire un lavage de cerveau) avait été utilisé maladroitement par le Président Emmanuel Macron le 8 juin 2025 lors d'une interview dans la presse régionale. Il regrettait alors qu'on ne parlât que de fait-divers sans s'appesantir sur des sujets de fond comme le combat pour le climat (il allait participer au Sommet pour l'océan à Nice) :
    « Certains préfèrent brainwasher sur l’invasion du pays et les derniers faits divers. ». Il s'en prenait ainsi à la suppression des ZFE et à la suspension provisoire de MaPrimeRénov' (dispositif d'aide à la rénovation énergétique en vigueur depuis cinq ans).

     

     
     


    Emmanuel Macron s'est expliqué plus longuement dans une interview ce mardi 10 juin 2025 sur France 2 : « Il y a des moments d’indignation sur l’écologie et ensuite ça sort complètement du débat public. ». S'en prenant à la « tyrannie du fait-divers », il a précisé sa pensée : « Il y a des gens qui regardent la télévision ou les réseaux sociaux, ils sont dans une société de l’information qui passe d’un fait divers à l’autre. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir de la considération pour ces personnes qui vivent [ces drames], accompagner les familles, qu’il ne faut pas réagir de manière intraitable. ».

    Il a dénoncé la surexploitation des faits-divers par des partis démagogiques : « Ils finissent par rendre les gens fous parce que les gens ont le sentiment de passer d’un fait-divers à l’autre, en passant des punaises de lit le matin à un drame qui s’est passé la journée. (…) On ne peut pas avoir un débat politique qui devient du suivisme de l’actualité. ».

    Dans la matinée, Emmanuel Macron avait réagi sur Twitter comme le reste de la classe politique au meurtre de Mélanie : « Alors qu’elle veillait sur nos enfants à Nogent, une assistante d’éducation a perdu la vie, victime d’un déferlement de violence insensé. (…) Tous, nous sommes aux côtés de sa famille, de ses proches, de ses collègues et de l’ensemble de la communauté éducative. (…) La Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime. ».

    Au-delà de Twitter, c'est surtout l'Assemblée Nationale qui a été le lieu des réactions politiques. L'après-midi se déroulait en effet la séance hebdomadaire des questions au gouvernement. La Présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a proposé une minute de silence à la mémoire de Mélanie et aussi des deux jeunes pompiers de 22 et 23 ans, Tanguy et Maxime, qui ont perdu la vie le 9 juin 2025 dans la soirée à Laon, piégés par l'effondrement d'un appartement en flammes dont ils tentaient de secourir les habitants : « Face à ces drames effroyables, j’adresse les sincères condoléances de la représentation nationale aux familles et aux proches des victimes. Je veux, en notre nom à tous, dire la reconnaissance de la nation envers nos soldats du feu, qui risquent leur vie pour nous protéger. Je veux aussi dire notre soutien à l’ensemble de la communauté éducative. La violence n’a pas et n’aura jamais sa place dans nos établissements scolaires. En la mémoire de nos trois compatriotes décédés, je vous invite à observer une minute de silence. ».

    Le Premier Ministre François Bayrou est aussi intervenu en début de séance pour exprimer son émotion et présenter quelques mesures :
    « Immense gratitude et mobilisation : c’est ce que nous devons aussi à cette jeune assistante d’éducation (…). D’habitude, ces faits concernent des milieux sociaux profondément fragilisés ; or ce n’est pas le cas ici. Mais une chose est certaine dans ce second drame : c’est que les armes blanches, les couteaux, sont en train de devenir, parmi les jeunes, voire les très jeunes enfants (…), une réalité de tous les jours. (…) Nous ne pouvons pas demeurer indifférents et les bras ballants face à ce qui est en train de se passer, devant cette vague qui progresse. Nous avons des décisions à prendre, certaines de nature législative, d’autres d’ordre réglementaire. Nous avons commencé à les prendre, puisque je rappelle que le drame de ce matin s’est déroulé alors que les gendarmes procédaient à un contrôle des sacs. Ces contrôles, nous les avons multipliés depuis trois mois : plus de 6 000 ont été effectués, qui ont permis de saisir près de 200 couteaux et 200 autres objets dangereux. Nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ce qui s’est passé ; nous sommes obligés, en conscience, de prendre de nouvelles décisions pour que nos enfants et ceux qui travaillent avec eux puissent être, au minimum, en sûreté. C’est une œuvre très difficile, parce que, comme tout le monde le voit bien, il ne s’agit pas d’un fait isolé, mais d’une dérive de la société et des enfants dont nous avons la charge, et que nous n’arrivons pas à mettre à l’abri des drames qu’ils fomentent eux-mêmes. ».

    Quelques minutes plus tard, en réponse à Marine Le Pen :
    « L’ampleur de la vague, nous la connaissons tous, quels que soient les bancs sur lesquels nous siégeons. C’est une décomposition de la société dans laquelle nous vivons et c’est le surgissement de pratiques de vie communes. L’un de mes collègues disait à l’instant tout bas que son petit garçon de 10 ans lui a demandé quand il pourrait avoir un couteau à l’école. Cela concerne tous les milieux et d’abord, naturellement, les plus fragiles. On a deux choses essentielles à faire. La première, c’est de construire des règles et une réponse pénale susceptibles de dissuader ces jeunes, souvent des garçons, de saisir un couteau et de le mettre dans leur sac. Je l’ai rappelé, nous avons publié le 27 mars une circulaire pour que des contrôles de police et de gendarmerie aient lieu à l’entrée des établissements scolaires. Depuis, il y a eu 6 200 contrôles, au cours desquels près de 200 couteaux ont été saisis et 567 conseils de discipline ont été réunis pour lutter contre ce fléau. Nous allons travailler à l’application effective de l’interdiction de port de ce type d’armes. Il va falloir durcir la réglementation, parce qu’un certain nombre de ces couteaux ne sont pas considérés comme des armes, même s’ils sont construits, pour une part d’entre eux, pour figurer des armes très violentes. La deuxième chose que nous devons faire, c’est travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes. À la première alerte, il faut qu’il puisse y avoir un examen, un diagnostic et une proposition de traitement, ou en tout cas une reprise de contrôle de ces jeunes. Ces deux missions, nous ne pouvons pas les éluder. Le 29 avril, j’ai demandé à Mme Naïma Moutchou et au préfet François Ravier de coprésider un groupe de travail, dont les conclusions m’ont été rendues le dernier jour du mois de mai. J’ai bien l’intention que les cinquante propositions de ce groupe de travail soient conduites à leur terme et je vais, si elle l’accepte, confier à votre collègue Naïma Moutchou la mission de vérifier leur application effective.Ce n’est pas une baguette magique ; nous n’avons pas la clef de toutes les questions qui se posent, car ces questions, pour l’essentiel, sont dans la société française, dans sa désorganisation, dans ses dérives. En revanche, ce que doit faire la loi, c’est assurer que les principes sont respectés autant que l’on puisse identifier des manquements à ces principes. J’ajoute que, même si les premières expériences n’ont pas été évidentes, nous devons travailler à l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires ; ceux implantés dans plusieurs régions n’ont pas été maintenus partout, mais je suis persuadé que nous ne pouvons en rester à l’observation des accidents qui se multiplient. Le gouvernement a lui aussi l’intention d’aller dans le sens de cette expérimentation. ».

     

     
     


    La députée Naïma Moutchou (Horizons) a, elle aussi, posé une question sur le meurtre de Mélanie, en rappelant une longue et inquiétante série de meurtres : « La société reste sidérée de ce qui est en train de se passer. Les Français sont sous le choc, en colère : presque chaque jour, l’actualité leur jette à la figure un nouveau drame, de nouvelles violences. Chaque jour ou presque, des adolescents tuent à l’arme blanche, des enfants et leurs surveillants sont poignardés jusque dans l’enceinte des établissements scolaires. Ce matin, Mélanie, assistante d’éducation, a perdu la vie ; hier, c’étaient Elias, Laurène, Thomas, Sékou, Inès, Enzo, Matisse, tant d’autres encore, tous tués à l’arme blanche par des mineurs. Cette liste ne recense pas des faits divers, mais les signes d’un effondrement. Nous voyons l’autorité reculer partout, la violence gagner partout ; nous voyons sombrer une partie de la jeunesse qui bascule dans la brutalité la plus décomplexée, des adolescents qui sortent armés pour commettre le pire. C’est tout sauf une crise passagère, c’est un fléau, l’ennemi public numéro un : voilà la conclusion de la mission que vous m’aviez confiée à ce sujet, ainsi qu’au préfet François Ravier. Notre rapport, que je vous ai remis le 28 mai, ne constitue pas un simple document ; ce doit être un électrochoc, une prise de conscience, et surtout l’occasion d’agir. ».

    Parmi les pistes d'action : « Il est temps, comme nous le préconisons, d’interdire strictement la vente aux mineurs et la détention par ces derniers de tout type d’arme blanche, d’imposer le défèrement systématique des auteurs de tels faits, de prévoir des sanctions pénales bien plus rapides et des peines minimales, de sécuriser nos établissements scolaires, d’améliorer la chaîne de signalement. Il est temps d’investir dans la prévention, dans la santé mentale des jeunes, dans la médecine scolaire, de s’attaquer aux conséquences délétères des réseaux sociaux en interdisant le téléphone portable à l’école. Les mesures sont prêtes, applicables ; nous ne pouvons plus attendre, nous contenter d’hommages, de minutes de silence, encore et encore. ». François Bayrou a exprimé sa volonté de mettre immédiatement en œuvre ces mesures.
     

     
     


    Arrivée sur les lieux du drame, à Nogent, la Ministre d'État, Ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a déclaré : « Ses professeurs sont totalement sidérés de ce qui a pu se produire. Il avait fait l'objet en début année de deux exclusions temporaires pour des perturbations de la classe. Mais depuis le mois de novembre, il n'y avait pas du tout de difficultés avec cet élève. (…) On doit agir aussi sur la santé mentale, j'ai demandé aux assises de la santé scolaire qu'il y ait dans chaque établissement un protocole de repérage et de prise en charge pour les élèves qui peuvent avoir des problèmes psychologiques ou psychiatriques. (…) Avec le Ministre de la Santé, on s'est assurés que les jeunes signalés par l'Éducation nationale bénéficient d'une priorité pour la prise en charge dans les centres médicopsychologiques. (…) On doit aussi agir pour prévenir l'usage excessif des écrans et des réseaux sociaux, parce qu'on sait que c'est bien souvent ce qui peut conduire à des comportements violents, un peu déréalisés, de la part de nos jeunes. (…) Je suis très mobilisée pour prévenir de tels drames. (…) On doit travailler avec les familles, pour prévenir de tels drames. (…) On va continuer à chercher toutes les mesures qui peuvent nous permettre d’éviter de tels drames. ».

    Précisant les affirmations du Premier Ministre, Élisabeth Borne a déclaré qu'entre le 26 mars et le 23 mai 2025, il y a eu 6 000 fouilles inopinées menées dans les collèges et les lycées, ce qui a provoqué 567 conseils de discipline pour détention de couteau, la saisie de 186 couteaux et 32 gardes-à-vue.

     
     


    Quant au Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui était en déplacement à Laon en hommage aux deux jeunes pompiers décédés, il a fait cette déclaration mesurée : « La réponse ne peut pas être seulement sécuritaire, car il y avait des gendarmes. ». Il a ajouté : « Ou il y a une hypothèse de santé mentale, et il faudra voir s’il y avait eu un signalement, ou alors c’est autre chose, et on tombe dans ce que j’ai appelé la barbarie. ». Il ne croyait pas en l'intérêt des portiques devant les écoles.

    Invité de BFMTV en fin d'après-midi ce mardi, l'ancien Premier Ministre Gabriel Attal a dit ne pas croire non plus aux détecteurs de métaux à l'entrée des établissements qui pourraient accroître les attroupements en période de menace terroriste :
    « On peut regarder le couteau, mais je pense qu'il faut surtout regarder le gamin de 14 ans. (…) Il y a une violence de plus en plus forte, débridée, de plus en plus jeune. ».

    François Bayrou, interrogé ensuite dans le journal de 20 heures sur TF1, a rappelé ses propositions :
    « L'élargissement de la liste des armes blanches, des couteaux, c'est tout de suite que ça entre en vigueur et l'imposition que ce soit une vérification d'âge de celui qui reçoit le colis c'est tout de suite aussi. ».


    Ce fut l'occasion pour certains de se moquer du Premier Ministre en énumérant de nombreux instruments qui pourraient être dangereux (jusqu'à la pince à épiler et à l'épluche-légume). Et ils ont raison : les armes blanches pourront toujours passer d'une manière ou d'une autre dans les établissements scolaires. Les portiques n'ont pas été d'une grande efficacité lors de premières expérimentations.

    L'élément principal est sans doute la détection psychologique, l'évaluation de la santé mental des élèves, comme l'a affirmé le porte-parole de la fédération de parents d'élèves PEEP Laurent Zameczkowski : « Le véritable problème est la santé mentale de nos jeunes. », et c'est évidemment très difficile à appréhender. Ce qui est notable, c'est la position de Bruno Retailleau qui convient que le problème n'est pas seulement sécuritaire. La solution se trouve certainement dans l'éducation qu'apportent les parents à leurs enfants, la transmission des valeurs et en particulier du caractère sacré de la vie.

    Hommage à Mélanie, tombée sur le champ de bataille de l'éducation.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (10 juin 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Mélanie, la douceur incarnée.
    L'Affaire Joël Le Scouarnec.
    L'Affaire Bétharram.
    Agathe Hilairet.
    Pourquoi Aboubakar Cissé a-t-il été assassiné ?
    Le mystère Émile sur le point d'être percé ?
    La profanation du cimetière juif de Carpentras.
    Crash de l'A320 de Germanwings.
    L'accident de Villa Castelli.
    Morts mystérieuses à Santa Fe.
    Repose en paix Louise, on ne t'oubliera pas !
    Gisèle Pélicot, femme de l'année 2024 ?
    5 ans de prison dont 2 ferme pour Pierre Palmade.
    40 ans de confusions dans l'Affaire Grégory.
    Philippine : émotion nationale, récupérations politiques, dysfonctionnements de l'État ?
    Viols de Mazan : quelques réflexions sur Pélicot et compagnie...
    Violence scolaire : quand une enseignante s'y met...
    Création du délit d'homicide routier : seulement cosmétique ?
    La France criminelle ?
    La nuit bleue de Lina.
    La nuit de Célya.
    La nuit d'Émile Soleil.
    Affaire Grégory : la vérité sans la boue ?
    Alexandra Sonac et sa fille adolescente.
    Harcèlement scolaire et refus d'obtempérer.
    Alisha, victime d’un engrenage infernal.
    À propos de la tragique disparition de Karine Esquivillon...
    Meurtre de Lola.
    Nos enseignants sont des héros.
    Patricia Bouchon.
    Sémantique de l'horreur.
    La sécurité des personnes face aux dangers.



     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250610-melanie.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/melanie-la-douceur-incarnee-261457

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/06/10/article-sr-20250610-melanie.html




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  • Sites porno : une très bonne nouvelle !

    « Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rendent sur des sites adultes en moyenne chaque mois. » (Extrait d'un rapport de l'Arcom de mars 2023 pour des chiffres de 2022).



     

     
     


    S'il y a bien deux mots qui sont très opposés, c'est pornographie et enfance, et pourtant, jamais les enfants, les adolescents, n'ont autant fréquenté des sites pornographiques sur Internet qu'aujourd'hui. Des études sont alarmistes. La moitié des préadolescents de 12-13 ans fréquenteraient ces sites régulièrement (au moins une fois par mois) et un tiers des préadolescentes du même âge. Et c'est deux tiers des garçons de 16-17 ans ! Forte croissance : en 2023, il y a eu 2,3 millions de mineurs qui ont fréquenté chaque mois des sites pour adultes. Plusieurs rapports ont alarmé les pouvoirs publics, dont celui de l'Arcom et celui du Sénat. Les mineurs représentent 12% du marché de ces sites, c'est une part non négligeable.

    Depuis la loi n°2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales, c'est l'Arcom (ex-CSA) qui est chargée de veiller à la protection des enfants de contenus en ligne pour adultes.
     

     
     


    Inutile de dire que si ces sites sont réservés pour les adultes, c'est bien parce qu'il faut avoir déjà une petite expérience de la sexualité qui ne soit pas la dégradante exhibition qu'on peut montrer en captant une part non négligeable de l'argent des internautes. Quand on sait qu'en plus, le support le plus utilisé pour la consultation, c'est le smartphone, autant dire que pour les parents, c'est mission quasi-impossible.
     

     
     


    C'est vrai que de mon temps, lorsque j'étais collégien, des revues porno se promenaient sous le manteau, discrètement, pas moins dégradantes que les sites sur Internet, sous une motivation plus de curiosité que de perversion, mais c'était de l'artisanat par rapport aux grosses centrales industrielles que sont les sites sur Internet.

    La France, très engagée pour protéger ses enfants, s'est donc dotée d'une législation relativement contraignante : les sites pour adultes doivent vérifier que leurs utilisateurs sont bien des adultes. Et la simple déclaration de majorité en un seul clic ne suffit plus. Cette obligation est en vigueur depuis le 11 janvier 2025.
     

     
     


    Techniquement, il y a plusieurs pistes : pas envoyer une carte d'identité au site lui-même (ce serait la disparition assurée des clients !), mais au moyen d'un tiers qui vérifie l'âge, l'utilisation d'un code d'entrée, par exemple, ou encore, plus sophistiquée, l'analyse de son visage par un logiciel qui réussirait à associer un âge au visage (attention aux désillusions !). On peut convenir que ce n'est pas le métier a priori d'un fournisseur de contenus pornographiques (je reste dans ce que la loi autorise, car dès lors que le site diffuse du contenu illégal, il se moque bien de l'âge de ses clients, autre aspect de la loi).

    C'est là qu'est venue la riposte des éditeurs de sites pornographiques. Eux, leur objectif, c'est que la loi les déresponsabilise et renvoie l'obligation aux fournisseurs d'accès internet et autres opérateurs de téléphonie mobile, ce qui serait, selon eux, plus efficace. Ainsi, pour protester, l'éditeur Aylo, qui produit YouPorn, PornHub et RedTube, a annoncé ce mardi 3 juin 2025 qu'il arrêterait la diffusion de ses sites en France à partir du lendemain, 4 juin 2025, laissant juste un message de protestation sur l'écran.

    Bien sûr, un blocage sur le territoire français n'est jamais parfait, il est parfois facile de contourner certains blocages. Néanmoins, comme cela s'adresse à des mineurs, ces derniers sont moins enclins à trouver des astuces de navigation pour contourner ces blocages.

    La réaction de la classe politique fut alors unanime, et c'était prévisible (et un bon coup d'épée dans l'eau de cet éditeur) : Tant mieux ! Bon débarras ! Au revoir ! Ont dit en chœur nos ministres et parlementaires sensibles à la protection de l'enfance.

    La ministre en charge de la question, la très politique Aurore Bergé, a ainsi tweeté comme en signe de victoire : « Protéger les mineurs, c'est notre engagement, notre responsabilité. Pornhub, YouPorn et Redtube refusent de se conformer à notre cadre légal et décident de partir. Tant mieux ! Il y aura moins de contenus violents, dégradants, humiliants accessibles aux mineurs en France. Au revoir ! ».

    L'ancienne ministre et actuelle sénatrice socialiste Laurence Rossignol n'a pas dit autre chose sur Public Sénat :
    « Enfin une bonne nouvelle ! Ces sites le font d’eux-mêmes, on ne l’aurait pas mieux fait ! (…) Qu’ils se rebellent sur le fait de couper l’accès aux mineurs, cela montre leur absence d’éthique et d’intérêt pour la santé mentale des plus jeunes. (…) Ils s’imaginent qu’il y aura des manifestations dans les rues contre leur fermeture, mais cela n’aura pas lieu. ».

    De toute façon, par la loi, l'Arcom aura le pouvoir de bloquer en France, à parti du 6 juin 2025, les sites pour adultes qui ne vérifient pas réellement l'âge majeur de ses visiteurs. Et cela sans une décision de justice, juste après une simple mise en demeure.
     

     
     


    Dans un arrêt du 5 janvier 2023, la Cour de Cassation a considéré que la vérification efficace de l'âge de leurs visiteurs était « nécessaire, adaptée et proportionnée à l'objectif de protection des mineurs » et a balayé les deux arguments des sites pornographiques, la violation de la vie privée et la liberté d'expression. On peut imaginer un cadre européen de vérification de l'âge, dans la mesure où l'Union Européenne a été très sensibilisée notamment par la France sur cette question.

    Par un effet très contre-productif, l'initiative de cet éditeur a mis en lumière l'amoralité et surtout, l'irresponsabilité des sites à contenus pornographiques sur la question de la protection de l'enfance. Les responsables politiques sont heureux de l'auto-blocage des trois sites qui empêchera des enfants d'aller les visiter.

    Je ne peux m'empêcher de rappeler une déclaration malheureuse d'un, à l'époque, simple député et ancien ministre. Invité de l'émission "Salut les Terriens" animée par Thierry Ardisson le 7 décembre 2013 sur Canal Plus, l'homme politique, à la question (idiote) : "Vous regardez bien YouPorn quand même ?", a répondu fort démagogiquement : « Comme tout le monde ! ».

    Cet homme assez décevant, c'était Laurent Wauquiez qui a vite rétropédalé le 9 décembre 2013 en tweetant un semblant d'excuse : « Leçon du week-end : quand on fait de l'humour, il faut être certain d'être compris. J'ai voulu traiter par la dérision une question déplacée. Erreur. Sujet clos. Retour aux vrais sujets. ».

    La fin du tweet donnait d'ailleurs l'étendue du problème : si, monsieur Wauquiez, la protection de l'enfance est un vrai sujet, qui, par le choix du gouvernement, sera loin d'être clos. Pour une fois, le retrait d'acteurs économiques de la France est une très bonne nouvelle pour nos familles, pour nos enfants et pour nos futurs adultes !



    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (03 juin 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Sites porno : une très bonne nouvelle !

     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250603-sites-porno.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/sites-porno-une-tres-bonne-261357

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/06/03/article-sr-20250603-sites-porno.html

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  • L'horrible Joël Le Scouarnec, pervers prédateur assumé et multirécidiviste

    « Je revois la scène, je suis dans la salle de réveil et il retire la couverture qui me couvrait. Il est au-dessus de moi, je le vois comme un géant. » (Une victime, 9 ans au moment des faits).




     

     
     


    Il est des affaires judiciaires plus sordides et glauques que d'autres. Jugé depuis le 24 février 2025 par la cour criminelle du Morbihan à Vannes, le docteur Joël Le Scouarnec a été condamné ce mercredi 28 mai 2025 en début d'après-midi à vingt ans de réclusion criminelle dont les deux tiers sont en peine de sûreté. Il est en outre condamné à une mesure de suivi socio-judiciaire pendant quinze ans, accompagnée des obligations suivantes : établir un lieu de résidence déterminé, obligation de soins pendant sept ans, avec une peine de prison encourue si l'injonction de soins n'est pas respectée, interdiction définitive d'exercer toute activité médicale ou en lien avec des enfants, interdiction de détenir un animal à titre définitif, inscription au fichier des auteurs de crimes sexuels.

    Si le verdict paraît sévère (« La peine encourue, en l'état de notre droit, est fixée à vingt ans de prison maximum », selon la présidente de la cour), il aurait pu l'être plus si les juges avaient suivi la réquisition du procureur qui demandait, à l'instar de nombreuses victimes, en plus des vingts de prison, une mesure de rétention de sûreté à l'issue de la peine de prison, pour empêcher tout risque de récidive. D'autant plus que cette peine de vingt ans se confond avec la peine de quinze ans de prison qu'il avait eue d'un premier procès.


    Il est difficile de parler du docteur Le Scouarnec en pleine sérénité ; la nausée prend souvent. Parlons rapidement de lui (j'ai volontairement évité de proposer des images de lui). C'est un chirurgien spécialisé dans l'appareil digestif qui va avoir 75 ans dans six mois, il a pris sa retraite en 2014 (à ma connaissance). Dès l'âge de 25 ans, le personnage a découvert ses tendances pédophiles. Opérant notamment les appendicites à l'hôpital, il a été très souvent au contact avec des mineurs.

    Il a d'abord eu une condamnation de quatre mois de prison avec sursis pour détention d'images à caractère pédopornographique jugé par le tribunal correctionnel de Vannes en octobre 2005 à la suite d'une opération du FBI de 2004. Mais cette condamnation n'a pas servi comme avertissement pour l'avenir, c'est cela qui est étrange.

    Il y a eu ensuite son premier procès. S'installant à Jonzac en 2008, pour exercer puis prendre sa retraite, il a été dénoncé en 2017 par une petite fille de 6 ans, celle des voisins, qu'il avait violée. Il a été alors arrêté et on s'est aperçu qu'il avait aussi violé une de ses nièces et agressé sexuellement une autre de ses nièces. En tout, quatre mineures ont déclaré qu'elles étaient ses victimes. Un premier procès a eu lieu à la cour d'assises de Charente-Maritime, à Saintes, du 13 au 17 mars 2020. Il a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle le 4 décembre 2020.

    Les investigations lors de l'instruction de ce premier procès ont révélé de nombreux viols et agressions sexuelles sur 312 victimes principalement des enfants (la moyenne d'âge de 11 ans). L'élément essentiel fut les carnets intimes de Joël Le Scouarnec qui écrivait tous ses faits de 1990 à 2017 en y indiquant le nom de ses jeunes victimes, et diverses réflexions ou descriptions. Non seulement à caractère pédocriminel mais aussi scatologique, zoophile (d'où l'interdiction de posséder des animaux de compagnie), etc. particulièrement dégueulasses. Cela se passait dans les hôpitaux où le pervers chirurgien opérait entre 1986 et 2014, à savoir Loches, Quimperlé, Morlaix, Lorient, Saint-Brieuc, Malestroit, Ancenis, les Sables-d'Olonne, Flers, Le Bailleul, Jonzac, etc.

    Ce journal intime était donc crucial. On y lit par exemple : « Il n'y a rien de plus beau au monde que le corps d'une petite fille. ». Plus généralement, Joël Le Scouarnec revendiquait la pédophilie et voulait même sa légalisation. Ainsi, en 2004, il écrivait : « Je suis à la fois exhibitionniste, voyeur, scatophile, fétichiste (…) et pédophile et j'en suis très heureux. ». Un débat a eu lieu au procès sur son ex-épouse, qui était au courant ou pas de sa perversité.

    Il avait de nombreuses formes de perversité. Le premier procès ne prenait pas en compte des victimes à l'hôpital. Un second procès était donc instruit parallèlement au premier pour prendre le temps de contacter les victimes. Ce procès à Vannes a pris en compte les déclarations de 299 victimes, la plupart du temps à l'hôpital, des patients qu'il venait d'opérer et sur lesquels il pouvait avoir des attouchements voire les violer. La plupart n'était pas au courant de ces violences car elles étaient sous anesthésie ou alors le temps a effacé ces faits tout en les traumatisant dans leur inconscient : ainsi, de nombreuses victimes ont eu un avenir difficile, et un jeune homme, victime du chirurgien à l'âge de 10 ans, s'est même suicidé à 24 ans après être plongé dans la drogue et l'alcool. Beaucoup ont des séquelles psychologiques, des phobies des hôpitaux, des piqûres, des problèmes de sexualité, etc.
     

     
     


    Confronté à ses victimes, après avoir mollement hésité à rejeter les accusations, Joël Le Scouarnec a accepté de reconnaître les faits le 20 mars 2025, de présenter ses regrets et demander pardon (c'est sans doute cela qui lui a épargné le mesure de rétention de sûreté après sa peine). À la fin du procès, le 26 mai 2025, le prévenu s'est adressé « à la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d'humanité qui m'a tellement fait défaut. ». Bien que son comportement sexuel soit particulièrement maladif (perversion, obsession, attirance pour de la violence extrême, etc.), il n'a jamais été considéré par l'expertise psychiatrique comme irresponsable, d'autant plus qu'il a revendiqué les faits dans son journal intime (plusieurs milliers de feuillets).

    Le procès a été naturellement très éprouvant pour les victimes. Le prédateur leur a notamment déclaré très sincèrement, le 10 mars 2025, ne plus se souvenir d'elles : « Ces petits patients n’existaient pas en tant qu’enfants, c’étaient des objets sexuels. ». Franchise ? Cynisme ? Regret sincère ? Difficile d'analyser le très clinique docteur Perversion.

    Il y a un parallèle nécessaire à faire avec l'Affaire Pélicot : ces deux affaires ont pu mettre à jour les nombreux viols et agressions sexuelles grâce à un registre tenu par les coupables. Dans les deux cas, les victimes n'ont parfois pas su qu'elles étaient victimes et l'ont appris très tardivement par un gendarme après l'arrestation du prédateur. En revanche, la grande différence, c'est que, dans un cas, Gisèle Pélicot était la seule victime (ou quasiment, ce n'est pas totalement vrai) et a eu des dizaines voire centaines de prédateurs, tandis que dans l'Affaire Le Scouarnec, il n'y a qu'un prédateur (encore que, dans certains établissements, deux autres médecins ont été identifiés comme ayant eu des comportements douteux avec les mineurs) et des centaines de victimes. Dans ces deux cas, c'est le hasard, un événement déclencheur fortuit, qui a permis de les arrêter et de les juger.

    Mais au-delà de la responsabilité de Joël Le Scouarnec, seule et entière pour tant de crimes sur mineurs, on reste plongé dans la perplexité : comment un médecin a-t-il pu sévir dans de nombreux hôpitaux sur d'autant de jeunes victimes depuis des décennies (trente ou quarante ans) sans qu'on ait pu l'arrêter ou le découvrir au moins ?


    À l'occasion du premier procès, Laetitia Cherel et Margaux Stive, de la cellule investigation de Radio France, l'ont exprimé le 6 mars 2020 sur France Culture, très simplement : « Difficile d’imaginer, si ces écrits sont avérés [ils le sont], que ce chirurgien ait pu agir si longtemps sans jamais avoir été démasqué. ».

    Car il y a eu pourtant des alertes. Le premier lanceur d'alerte est un psychiatre, médecin à l'hôpital de Quimperlé. Le docteur Thierry Bonvalot, président de la commission médicale de l'hôpital, a alerté le directeur de l'hôpital le 14 juin 2006 que le chirurgien en question avait fait l'objet d'une première condamnation en 2005 et qu'à ce titre, il faudrait s'en méfier.
     

     
     


    Le directeur de l'hôpital (aujourd'hui décédé) a adressé un courrier à la DDASS (devenue ARS) où il défendait Joël Le Scouarnec avec des mots élogieux : « Je considère le docteur Le Scouarnec comme un praticien sérieux et compétent. Il est disponible pour travailler dans l'intérêt de l'établissement (…), il est affable et entretient d'excellentes relations tant avec les patients et leur famille qu’avec le personnel. ».

    L'alerte de Thierry Bonvalot n'a donc pas été prise en compte. Le psychiatre a pourtant aussi alerté un anesthésiste de l'hôpital qui se trouvait être en même temps le maire de Quimperlé, mais cette alerte a été démentie par ce dernier : « Avant [2017], je n’en avais pas du tout entendu parler. Si j’avais eu cette information, j’aurais fait part aux infirmiers qui m’entouraient de la gravité qu’il pouvait représenter, je leur aurais demandé de le surveiller. ».
     

     
     


    Établissements hospitaliers, collègues médecins ou autres personnels soignants (dont infirmières), mais aussi familles, celles de victimes mais aussi celles du prédateur... personne n'a vu ou n'a voulu voir tous ces crimes. On retrouve un peu le même scénario que dans l'Affaire Bétharram où beaucoup de choses se savaient mais ne se disaient pas.

    Plus généralement, on peut proposer trois explications qui ont rendu aveugles ou sourds pendant plusieurs décennies une société moins exigeante.


    La première, c'est le classique "pas de vague" dans l'intérêt de l'établissement (hôpital, école) ou de l'institution (l'Église catholique). Si une affaire de pédocriminalité éclate dans un hôpital, cela lui donne une extrêmement mauvaise réputation. De plus, refuser le travail d'un chirurgien peut réduire les capacités d'un hôpital.

    La deuxième explication est l'incrédulité. Ce n'est pas imaginable, tout simplement. C'était le problème des rescapés des camps d'extermination : s'ils en parlaient, on ne voudraient pas les croire, ils exagéreraient. Il a fallu attendre une cinquantaine d'années pour que les témoignages remontent en surface avec une écoute bienveillante. C'est le cas aussi dans beaucoup d'affaires de violences sexuelles, où la honte et la stupéfaction se sont entremêlées.

    Enfin, la troisième explication (l'une n'exclut pas les autres), c'est justement la loi du silence, souvent guidée par une sorte de honte mais aussi de malaise inconscient (car les victimes n'avaient pas toutes pris conscience qu'elles étaient des victimes).


    Certains éléments peuvent s'expliquer, des négligences ou des imprudences. Ainsi, les examens du chirurgien se passaient généralement seul alors qu'en général, il aurait dû être accompagné d'une infirmière. Le témoignage d'une infirmière qui a travaillé quatre ans avec Joël Le Scouarnec, a témoigné : « Pour nous, c’était plus simple, on gagnait du temps. Personne n’a jamais trouvé surprenant qu’il agisse comme cela. ».

    Au même titre que le procès des viols de Mazan, ce procès de Joël Le Scouarnec restera dans l'histoire comme l'une des affaires les plus importantes de pédocriminalité. Ne plus avoir honte et ne plus laisser impunis des crimes odieux.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (28 mai 2025)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    L'Affaire Joël Le Scouarnec.
    L'Affaire Bétharram.
    Agathe Hilairet.
    Pourquoi Aboubakar Cissé a-t-il été assassiné ?
    Le mystère Émile sur le point d'être percé ?
    La profanation du cimetière juif de Carpentras.
    Crash de l'A320 de Germanwings.
    L'accident de Villa Castelli.
    Morts mystérieuses à Santa Fe.
    Repose en paix Louise, on ne t'oubliera pas !
    Gisèle Pélicot, femme de l'année 2024 ?
    5 ans de prison dont 2 ferme pour Pierre Palmade.
    40 ans de confusions dans l'Affaire Grégory.
    Philippine : émotion nationale, récupérations politiques, dysfonctionnements de l'État ?
    Viols de Mazan : quelques réflexions sur Pélicot et compagnie...
    Violence scolaire : quand une enseignante s'y met...
    Création du délit d'homicide routier : seulement cosmétique ?
    La France criminelle ?
    La nuit bleue de Lina.
    La nuit de Célya.
    La nuit d'Émile Soleil.
    Affaire Grégory : la vérité sans la boue ?
    Alexandra Sonac et sa fille adolescente.
    Harcèlement scolaire et refus d'obtempérer.
    Alisha, victime d’un engrenage infernal.
    À propos de la tragique disparition de Karine Esquivillon...
    Meurtre de Lola.
    Nos enseignants sont des héros.
    Patricia Bouchon.
    Sémantique de l'horreur.
    La sécurité des personnes face aux dangers.


     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250528-joel-le-scouarnec.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/l-horrible-joel-le-scouarnec-261245

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/02/24/article-sr-20250528-joel-le-scouarnec.html



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