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nouvel an

  • Vœux 2025 d'Emmanuel Macron : aux Français de trancher ?

    « C’est pour cela qu’en 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. » (Emmanuel Macron, allocution du 31 décembre 2024).



     

     
     


    S'il n'y avait qu'une seule phrase à retenir des vœux présidentiels de ce mardi 31 décembre 2024, c'est bien celle-ci : Emmanuel Macron demandera aux Français de trancher certains des sujets déterminants l'avenir de la France.

    Dans son allocution télévisée traditionnelle pour présenter pendant une dizaine de minutes ses vœux aux Français pour la nouvelle année 2025, le Président de la République a innové. Pas de décor en arrière-fond, pas de bureau présidentiel, pas de jardin de l'Élysée. Seulement le double drapeau (français et européen) un peu flou, et un buste en grand sur l'écran.

    L'autre innovation, c'était de faire commencer son allocution avec quelques images retraçant les réussites de l'année 2024 avec sa voix off pour les décrire. Il a ainsi voulu rappeler, malgré le Macron-bashing mais aussi le France-bashing, que la France a su honorer ses rendez-vous avec l'histoire, en particulier sur plusieurs sujets qui, pour quelques-uns (pas pour tous), c'est vrai, peuvent être anecdotiques : « Ensemble cette année, nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français. ».


    Ainsi, il a salué l'inscription de la liberté d'avorter dans la Constitution (premier pays au monde à l'avoir fait, et engagement d'Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle), la baisse des émissions carbone visant à lutter contre le changement climatique (la France est un des meilleurs "élèves" du monde et ce sujet, lui, n'est pas anecdotique !), l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (« Une France qui rayonne avec ses exploits sportifs, ses émotions, sa générosité, une ville de Paris magnifiée. »), enfin la réouverture de Notre-Dame de Paris reconstruite en cinq ans après le terrible incendie de 2019.

    Un peu plus tard, Emmanuel Macron a aussi salué le lancement de la fusée Ariane 6 et le raccordement tant attendu du nouveau réacteur nucléaire de Flamanville dans le réseau national : « Là se bâtit notre indépendance et nous devons rester forts et crédibles au cœur d’une Europe qui doit accélérer. ».


    Il serait peu pertinent de critiquer le Président de la République sur son insistance à retracer les succès d'une France qui travaille et qui gagne alors que les médias et la classe politique, pour la plupart, ne sont constitués que de mauvais coucheurs (et de faux patriotes) qui ne savent que dénigrer matin midi et soir le travail et le talent des Français.

    Par ce rappel, il a aussi rappelé qu'il était possible d'aller au-delà des limites de la fatalité avec une volonté politique très forte. Les exemples tant des Jeux olympiques et paralympiques (tout le monde s'inquiétait de la sécurité et annonçait des catastrophes) que de Notre-Dame (on considérait l'objectif de cinq ans complètement fou, moi compris), ont montré qu'il était possible de fixer des objectifs très ambitieux et de les atteindre, à la condition d'y mettre les moyens, en particulier en faisant adopter des lois spéciales pour réduire les délais administratifs et la réglementation submergée par la bureaucratie.


    Et c'est probablement le véritable défi de 2025 pour la reconstruction de Mayotte (pour François Bayrou, l'objectif serait de deux ans, même si, à Mayotte, il faudrait plus parler de construction que de reconstruction tant ce nouveau département français est pauvre) : « Demain, sachons garder le meilleur de ce que nous avons été durant cette année 2024. Unis, déterminés, solidaires et face à chacune des grandes épreuves, face à ce que tant et tant disaient impossible, nous avons réussi parce que nous avons été ensemble. (…) Ensemble, nous sommes aujourd’hui aux côtés des habitants de Mayotte auxquels nous pensons avec émotion et fraternité. ».

     

     
     


    Emmanuel Macron a toutefois aussi évoqué les sujets qui fâchaient. Ainsi a-t-il parlé des crises actuelles, celle du monde agricole, les catastrophes climatiques, le ralentissement économique mondial... et surtout la crise politique provoquée par la dissolution de l'Assemblée Nationale, une décision qu'il a prise dans son entière, pleine et solitaire prérogative constitutionnelle, même s'il a cité également l'Allemagne pour illustrer le caractère plus général que national de « l'instabilité politique ».

    Et cette reconnaissance de responsabilité, c'est sans doute la deuxième phrase la plus importante de son allocution télévisée, assez joliment formulée pour expliquer que le Président nous a mis dans la mouise ! Ainsi : « Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté, pour le moment, davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français. ».


    C'est qui est intéressant, c'est la pondération de la phrase par « pour le moment », avec l'espoir que, finalement, la dissolution puisse aboutir à une solution politique satisfaisante pour les Français.

    Dans sa justification, il a donc reconnu que les problèmes ne s'étaient pas résolus par la dissolution : « Si j’ai décidé de dissoudre c’était pour vous redonner la parole, pour retrouver de la clarté et éviter l’immobilisme qui menaçait. Mais la lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité et j’en prends toute ma part. ».

    Il a fallu pourtant du courage à dissoudre. On ne pourra pas lui reprocher d'avoir redonné la parole au peuple, mais on peut s'inquiéter que le peuple, pour une rare fois, n'a pas su donner une réponse claire et simple, parce qu'il est très profondément divisé : « L’Assemblée actuelle représente néanmoins le pays dans sa diversité, et donc aussi dans ses divisions. Elle est pleinement légitime et dans cette configuration inédite mais démocratique, elle doit savoir dégager des majorités, comme le font d’ailleurs les Parlements des grandes démocraties, et notre gouvernement doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir. ».

    En adressant tout spécialement tous ses vœux de réussite au nouveau Premier Ministre François Bayrou, Emmanuel Macron a d'abord pensé aux Français : « Je souhaite que l’année qui s’ouvre soit celle du ressaisissement collectif, qu’elle permette la stabilité, les bons compromis pour prendre les bonnes décisions au service des Français. Car nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. (…) Nous pouvons rendre la vie meilleure en nous mettant d’accord sur quelques sujets simples : faciliter la vie de tous ceux qui travaillent dur, améliorer la sécurité au quotidien, juger plus vite et permettre à chaque famille d’avoir accès à la meilleure instruction pour ses enfants, à la santé et aux services publics de base. À nous de le faire donc. ». En écoutant cela, les Français pourraient légitimement se poser la question : pourquoi cela ne serait-il pas déjà fait après sept années à l'Élysée ?

     

     
     


    Le Président de la République a aussi abordé les relations internationales de plus en plus compliquées, à la veille du retour au pouvoir de Donald Trump : « L’année 2025 doit aussi être une année d’unité, de responsabilité pour bâtir une France plus forte, plus indépendante face aux dérèglements du monde. Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient ne sont pas des conflits lointains. Elles nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie. (…) C’est pourquoi l’Europe ne peut plus déléguer à d’autres puissances sa sécurité et sa défense. (…) Nous devons lucidement voir que le monde avance plus vite et bouscule nombre de nos certitudes. Ce que nous tenions pour acquis ne l’est plus. Il n’y aura pas de prospérité sans sécurité et la France, par sa puissance diplomatique et militaire, à cet égard, a toujours un rôle à jouer. ».

    Cette phrase : « Nous devons lucidement voir que le monde avance plus vite et bouscule nombre de nos certitudes. » est sans doute la troisième et dernière phrase cruciale de cette allocution de vœux. Emmanuel Macron a aussi touché un mot de sa vision européenne, sans ménagement : « Les Européens doivent en finir avec la naïveté. Dire non aux lois du commerce édictées par d’autres et que nous sommes les seuls à encore respecter, dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres, sans contrepartie et sans préparer notre avenir. À l‘inverse, il nous faut le réveil européen, réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, réveil agricole, énergétique et écologique. Il faut pour cela aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement en Européens, simplifier nos règles pour nos compatriotes comme nos entreprises et investir davantage. Cela suppose une France qui continue d’être attractive, qui travaille et innove plus, qui continue de créer des emplois et qui assure sa croissance en tenant ses finances. J’y veillerai. ».


    Sa conclusion est donc, comme dit au début, l'annonce de référendums ou de consultations dites citoyennes à venir (ou encore d'une prochaine dissolution ?) : « Pour le quart de siècle qui vient, je veux que nous puissions décider et agir, avec 2050 en ligne de mire. Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants. Oui, l’espérance, la prospérité et la paix du quart de siècle qui vient dépendent de nos choix, aujourd’hui. C’est pour cela qu’en 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. Car chacun d’entre vous aura un rôle à jouer. ». La question sera de savoir si les sujets proposés vont diviser davantage ou rassembler davantage les Français.

    Et enfin de finir par sa formule toute macronienne : « Je nous souhaite pour 2025 d’être unis, déterminés et fraternels ! ». Le "je nous" reste relativement rare dans le discours politique. Je nous souhaite donc une excellente année 2025 !


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (31 décembre 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Vœux 2025 d'Emmanuel Macron : aux Français de trancher ?
    Allocution télévisée du Président Emmanuel Macron, le 31 décembre 2024 à Paris (texte intégral et vidéo).
    François Bayrou au travail !
    Gouvernement Bayrou : un choc d'autorité ?
    Composition du Gouvernement François Bayrou I nommé le 23 décembre 2024.
    Le difficile accouchement du gouvernement Bayrou.
    La méthode Bayrou réussira-t-elle ?
    Terre de désolation.
    La folle histoire de la nomination de François Bayrou.
    François Bayrou, le papa Macron !
    Le tour de François Bayrou !
    La polémique entre Maurice Druon et François Bayrou en juillet 2004.
    Le paysage politique français postcensure.
    Motion de sangsue : les conséquences économiques désastreuses de la censure.
    Philippe Vigier défend les Français face au renoncement national.
    Laurent Wauquiez met en garde contre l'instabilité institutionnelle.
    Emmanuel Macron face à ses choix.
    Allocution télévisée du Président Emmanuel Macron le 5 décembre 2024 (texte intégral).
    La motion RNFP : Chassez le naturel, il revient au chaos !
    L'émotion de censure de Michel Barnier.
    La collusion des irresponsables.
    Gouvernement Barnier : les yeux du monde rivés sur la France.
    Risque de censure : Non, le RN n'est pas l'arbitre des élégances !
    Michel Barnier plaide pour la sobriété normative et procédurale !
    Discours du Premier Ministre Michel Barnier le 21 novembre 2024 à la Porte de Versailles (vidéo et texte intégral).
    Michel Barnier sur les pas de Pierre Mendès France.
    Discours du Premier Ministre Michel Barnier le 15 novembre 2024 à Angers (vidéo et texte intégral).
    PLF 2025 : la majorité de rejet !
    Michel Barnier : déjà deux mois !
    François Guizot à Matignon ?
    5 euros pour visiter Notre-Dame de Paris ?
    Achats dans la fonction publique : des économies à faire ?
    Doliprane : l'impéritie politique.
    Proche-Orient : l'incompréhension de Roger Karoutchi.
    Motion de censure : le quart d'heure de gloire d'Olivier Faure.
    Budget 2025 : l'impossible mission de Michel Barnier.
    Claude Malhuret : du vol des élections aux chefs d'escadrille...
    Les 3 lignes rouges de Marine Le Pen pour ne pas censurer le gouvernement Barnier.
    La quadrature du cercle de Michel Barnier.
     

     
     



    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20241231-macron.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/voeux-2025-d-emmanuel-macron-aux-258428

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/12/31/article-sr-20241231-macron.html



     

  • Bonne santé pour 2025 !

    « Paix pour la Palestine, pour Israël, pour le Liban, pour la Syrie, pour tout le Moyen-Orient ! Paix au Myanmar martyrisé. Et que la Sainte Mère de Dieu obtienne la paix tant désirée pour le peuple ukrainien et le peuple russe. Ce sont des frères (…), qu’ils se comprennent ! La paix ! Frères, sœurs, la guerre est toujours une défaite. (…) Que le Seigneur nous donne à tous la paix. Et prions pour les victimes du cyclone qui a frappé l'Archipel de Mayotte ces dernières heures. Je suis spirituellement proche de tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie. » (le pape François, le 15 décembre 2024 à Ajaccio).



     

     
     


    En quelques phrases, le pape François a balayé en revue toutes les horreurs de l'année 2024. Toutes ? Il en a certainement oublié, mais, disons, les principales. Il en a parlé lors de son discours aux prêtres pendant sa venue à Ajaccio le dimanche 15 décembre 2024. La fin de l'année et le début de l'année qui suit sont l'occasion d'un bilan de l'année écoulée et d'une perspective de l'année suivante. Prêtons-nous à cet exercice périlleux.

    Sur le plan de politique intérieure, la France a été "gâtée" par l'année 2024. Au début de l'année, Gabriel Attal a été bombardé à Matignon pour remplacer Élisabeth Borne, et c'est sans doute là une erreur d'analyse : Emmanuel Macron aurait dû amener Élisabeth Borne jusqu'aux élections européennes de juin 2024 et faire à cette date cet électrochoc du plus jeune Premier Ministre que la République n'ait jamais connu, à l'âge de 34 ans ! Au lieu de quoi, en précipitant le nouveau gouvernement, la carte du changement de Premier Ministre n'était plus opérable.

    La campagne des élections européennes a été intense, malheureusement pas pour des raisons européennes, mais simplement pour cause de politique intérieure. À cet égard, trois personnalités nouvelles se sont fait vraiment connaître : Jordan Bardella, déjà tête de liste RN en 2019 mais avec un capital de popularité étrangement construit (principalement sur TikTok) qui a fini par plus d'un tiers des électeurs, ce qui est très important pour une élection comme celle-ci. Valérie Hayer, présidente du groupe Renew au Parlement Européen et tête de liste du bloc central, a, en revanche, fait une contre-performance : elle a eu la mauvaise idée de ne parler qu'Europe. Une troisième tête de liste est arrivée pas loin de Valérie Hayer, celle du parti socialiste, Raphaël Glucksmann, sur des thèmes internationaux et moraux (néanmoins, la plus ou moins bonne performance de sa liste a été oubliée par la soumission du PS aux insoumis).

    Inutile de rappeler l'épisode de la dissolution que tout le monde a en tête : la formation de la nouvelle farce populaire (NFP) qui a permis à Jean-Luc Mélenchon de garder le contrôle politique de toute la gauche avec la soumission des socialistes, en particulier Olivier Faure mais aussi François Hollande réélu député, et des écologistes dont la secrétaire nationale Marine Tondelier a marqué les médias, ainsi que sa future copine la pseudo-candidate à Matignon Lucie Castets.

    Les résultats contrastés des élections législatives anticipées ont marqué l'histoire républicaine par l'incapacité à former une majorité en raison de l'éclatement en trois blocs : le premier qui est le bloc central + LR a permis la réélection de Yaël Braun-Pivet et la formation des deux gouvernements minoritaires, celui de Michel Barnier et celui de François Bayrou, le NFP et le RN et alliés. On a commencé avec le Premier Ministre le plus jeune de l'histoire, et on finit avec les deux Premiers Ministres les plus âgés (Michel Barnier 73 ans, et un peu plus jeune, François Bayrou). Parmi les ministres de l'après-dissolution, un seul s'est distingué, jusqu'à maintenant, Bruno Retailleau, à l'Intérieur. Quant à la censure du 4 décembre 2024, elle est institutionnellement aussi grave et importante que la dissolution. La collusion du NFP avec le RN dévoile l'irresponsabilité totale de ceux qui ont refusé de gouverner ensemble et de gérer le pays. Manque de courage politique et lâcheté électoraliste.

    En clair, l'année 2024 a été marquée par neuf personnalités politiques, ce qui est beaucoup et rare en une seule année : Gabriel Attal, Jordan Bardella, Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann, Marine Tondelier, Lucie Castets, Michel Barnier, François Bayrou et Bruno Retailleau.


    On peut aussi dire que cinq personnalités de premier plan ont perdu beaucoup de crédit politique en 2024 : le Président de la République, bien sûr, mais aussi Marine Le Pen qui risque la condamnation, Nicolas Sarkozy, qui a été condamné, François Hollande qui a usé d'une révoltante légèreté, en tant qu'ancien Président de la République, dans l'irresponsabilité de son vote pour la censure, et Jean-Luc Mélenchon qui conduit une partie de la France dans les pires extrémismes.

     

     
     


    L'histoire n'est pas finie et le gouvernement Bayrou est loin d'être pérenne. Sa méthode diffère de celle du gouvernement Barnier. On peut espérer pour 2025 le vote du projet de loi de finances pour 2025 et une survie au moins jusqu'à la fin de l'été 2025, date à laquelle le Président de la République pourrait éventuellement prononcer une nouvelle dissolution. Auparavant, le verdict du 31 mars 2025 sera déterminant pour l'avenir politique de Marine Le Pen...

    Pourtant, la France, ce n'est pas seulement cette crise politique durable qui reste exceptionnelle. C'est aussi deux éclats internationaux mémorables, l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et la réouverture de Notre-Dame de Paris après cinq ans de reconstruction. Ces deux événements que je qualifierais de culturels ont montré l'excellence française et ont rehaussé la confiance en soi d'un peuple français en perte de repère, toujours prêt à s'autodénigrer malgré les réussites.

    La France, c'est aussi une économie saine. Oui, j'insiste sur l'aspect sain de l'économie française. Cela faisait cinquante ans que la France s'enfermait dans une sorte de cercle vicieux du chômage. Depuis sept ans, la France recrée des emplois, notamment industriels, est le pays européen le plus attractif pour les investisseurs étrangers, et la croissance et le pouvoir d'achat ont évolué nettement mieux que chez nos partenaires européens, ainsi que l'inflation plus basse que chez les autres.

    La dette est énorme à cause d'un déficit public chronique tout aussi énorme, et personne ne dira le contraire, mais il y a une véritable schizophrénie politique à fustiger cette dette tout en refusant tous les moyens de la réduire, comme vouloir abroger la réforme des retraites et refuser de réduire les dépenses publiques. Toutes les propositions des oppositions populistes sont d'augmenter encore et encore les dépenses publiques quitte à augmenter encore et encore les impôts, taxes, charges sociales, redevances, etc. alors que la France est déjà le pays le plus taxé. Champion du monde.

    La situation financière de la France est grave et il ne s'agit pas de la minimiser, mais il ne faut pas exagérer, nous ne sommes pas dans la situation de la Grèce de 2015 et la parole de la France reste intacte. Certes, les taux d'intérêt ont augmenté mais sont à un niveau normal, tandis qu'auparavant, ils étaient dans une sorte de niveau absurde (jusqu'à être un moment négatifs !). Les notes des agences de notation, même si certaines ont descendu leur note, restent plus que correctes, de l'ordre de 18/20, ce n'est plus excellent mais la France garde encore la confiance des marchés et ce sera aux parlementaires de démontrer leur réel sens des responsabilités en permettant l'adoption d'un budget pour l'année 2025.

    L'année 2024 a aussi ses disparus, et beaucoup de personnalités françaises de premier plan, en retrait depuis longtemps, sont parties en 2024, en particulier : Jean-Marie Rausch, Louis Le Pensec, Micheline Presle, Jean-Pierre Soisson, Robert Badinter, Philippe De Gaulle, Frédéric Mitterrand, Bernard Pivot, Jean-Claude Gaudin, Marie-France Garaud, Henri Nallet, Françoise Hardy, Roland Dumas, Annick de Souzenelle, Louis Mermaz, Alain Delon, Michel Blanc, André Lajoinie, Niels Arestrup, Yvon Gattaz, Michel del Castillo, Olivier Todd, etc.

     
     


    Sur le plan sociétal, le fait marquant de 2024 est incontestablement le long procès des viols de Mazan, avec une femme courageuse, à saluer absolument, Gisèle Pélicot. Espérons qu'il y aura un avant et un après sur la conception du viol, sur la soumission chimique, et sur le principe du consentement. C'est aussi une grosse déception, les révélations sur l'abbé Pierre (j'y reviendrai sans doute).

    La situation politique de l'Allemagne n'est pas meilleure que la situation française, avec la rupture de la grande coalition et de nouvelles élections fédérales le 23 février 2025 qui semblent donner pour favori l'AfD, le parti d'extrême droite. La CDU reviendra certainement au pouvoir avec une autre grande coalition.

    Sur le plan international, 2024 a été marquée par la réélection de Vladimir Poutine et de Donald Trump, des bouleversements majeures au Moyen-Orient avec la mort accidentel du Président iranien, l'élimination des dirigeants du Hamas et du Hezbollah et la chute de Bachar El-Assad en Syrie. Elle est aussi marquée par la poursuite d'une guerre impitoyable en Ukraine, où les Russes ont envoyé des troupes nord-coréennes et où les Ukrainiens ont fait une incursion durable dans la région russe de Koursk. L'année 2024 est aussi marquée par des catastrophes climatiques un peu partout dans le monde, en particulier en Espagne... et la dernière à Mayotte où le thème de l'immigration se cogne à la protection des personnes.


    Alors, quoi espérer en 2025 ? La paix, bien sûr, comme le pape le propose, mais une paix sincère, réelle, équitable. Pas la paix de la loi du plus fort, pas la paix qui deviendra une nouvelle guerre plus tard. Mon autre espoir, c'est que les nations européennes, et surtout, les peuples européens prennent enfin conscience que leur paix n'est pas immuable, qu'elle se mérite, et elle se mérite d'abord par sa force de défense, et que cette prise de conscience donne quelques éclairs de lucidité dans cet océan d'individualisme et d'égoïsme. Ce n'est pas gagné.

    Bonne année 2025 et surtout, bonne santé, aussi bonne que possible, la santé est la chose la plus précieuse, et la France a sans doute le modèle social qui permet le mieux de la préserver. Soutenons la France pour soutenir notre modèle social !


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (30 décembre 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    (Illustrations trouvées sur Internet).


    Pour aller plus loin :
    2025.
    2024.
    2023.
    2022.
    2021.
    2020.
    2019.
    2018.
    2017.
    2016.
    2015.
    2014.
    2012.
    2010.


     

     
     



    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20250101-nouvel-an.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/bonne-sante-pour-2025-258314

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/12/25/article-sr-20250101-nouvel-an.html