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président des États-unis - Page 2

  • Donald Trump victime d'une tentative d'assassinat

    « J’ai tout de suite su que quelque chose n’allait pas quand j’ai entendu un bruit strident, des tirs, et immédiatement senti la balle me traverser la peau. » (Donald Trump, le 14 juillet 2024).



     

     
     


    Ciel bleu, visage ensanglanté, poing tendu, sur fond de drapeau américain. Donald Trump, qui a été victime d'une tentative d'assassinat lors de son meeting électoral à Butler, en Pennsylvanie, ce samedi 13 juillet 2024 à 18 heures 11 (heure locale, un peu plus de minuit à Paris), a donné aux Américains l'image américaine du tableau de la Liberté guidant le peuple de Delacroix. Un participant au meeting en est mort, deux autres gravement blessés, l'auteur de l'attentat tué à la nuque par les services de sécurité, tandis que l'ancien Président des États-Unis a été blessé à l'oreille droite.

    On peut dire qu'il a eu de la chance, il sera Reagan, pas Kennedy ni Lincoln. Situation étrange où même les plus féroces adversaires politiques de Donald Trump lui ont adressé des messages de sympathie : Joe Biden (qui était dans le Delaware, son État), Kamala Harris, Barack Obama, Nancy Pelosi, pour n'en citer que quatre. Cette dernière, ancienne Présidente de la Chambre des Représentants, est bien consciente de l'état de violence de la société américaine et de la vie politique américaine puisque son mari avait été agressé à coups de marteau en 2022.
     

     
     


    Tous, dans la classe politique américaine mais aussi les actuels ou anciens chefs d'État ou de gouvernement à l'étranger, qui furent les anciens interlocuteurs de Donald Trump lorsqu'il était à la Maison-Blanche (ou pas), en particulier Benjamin Netanyahou, Emmanuel Macron, Keir Starmer, Javier Milei, Jair Bolsonaro, Justin Trudeau, Volodymyr Zelenski, etc., ainsi que le Secrétaire Général de l'ONU Antonio Guterres, ont bien évidemment condamné cet attentat et apporté leur soutien et sympathie au candidat à l'élection présidentielle américaine.

    On pourrait, de manière un peu trop simpliste, dire comme Salomon : tu es puni par là où tu as péché, et répéter que la violence même verbale sécrète toujours la violence alors que le rôle des acteurs publics, des responsables politiques, c'est au contraire d'apaiser, de rassembler, d'apporter un peu de cohésion sociale et de réconfort moral. La justice américaine qui a reconnu le 31 mai 2024 la culpabilité de l'ancien Président américain dans diverses affaires (trente-quatre chefs d'accusation !), a décidé de ne pas le poursuivre dans l'invasion du Capitole le 6 janvier 2021 car, encore Président des États-Unis, il jouissait encore de l'immunité présidentielle.
     

     
     


    En tête dans les sondages pour la course présidentielle, Donald Trump a annoncé qu'il serait bien présent à la Convention nationale des Républicains qui se tiendra du 15 au 18 juillet 2024 à Milwaukee, dans le Wisconsin, pour désigner formellement le candidat républicain à l'élection présidentielle du 5 novembre 2024. Sa désignation ne fait aucune doute puisque ses adversaires Ron DeSantis et Nikki Haley avaient assez rapidement déclaré forfait, respectivement le 21 janvier 2024 et 6 mars 2024.

    Pour le Parti démocrate qui tiendra sa Convention nationale à Chicago du 19 au 22 août 2024, la situation est moins évidente. Certes, le Président en exercice Joe Biden a annoncé depuis longtemps sa volonté de battre une nouvelle fois Donald Trump, il s'est déclaré le seul à l'avoir fait (en 2020) et le seul à pouvoir encore le faire, mais les sondages lui donnent actuellement un retard non négligeable et ses dernières bourdes ont encouragé certains parlementaires ou responsables démocrates (et aussi financiers) à vouloir choisir un autre candidat.
     

     
     


    En particulier, son premier débat face à Donald Trump le 27 juin 2024 sur CNN a été catastrophique sur sa capacité à présider encore à 81 ans alors que son adversaire a menti 50 fois en 90 minutes ! Selon CBS News, Joe Biden a eu « une voix rauque, des expressions faciales béantes, des réponses confuses sur des questions clefs et un manque perçu de réfutation des mensonges de l'ancien Président Donald Trump ».

    De plus, au Sommet de l'OTAN à Washington le 11 juillet 2024, Joe Biden a confondu Volodymyr Zelensky avec Vladimir Poutine, puis Kamala Harris avec Donald Trump (ce dernier lui a répondu : Good job, Joe !). Même si le Président a toujours eu l'habitude de faire des bourdes depuis toujours (et même jeune), cela lui donne une mauvaise image de "présidentialité" même si l'âge de son adversaire, 78 ans, n'est pas non plus sans problème (Donald Trump aussi avait des absences lors de son procès au printemps). Pour autant, lors de son discours très combatif à Détroit le 12 juillet 2024, Joe Biden a réaffirmé son intention d'aller jusqu'au bout de son combat électoral et a assuré qu'il gagnerait : « Je suis candidat et nous allons gagner ! ».

    Ce qui est clair, c'est que Donald Trump a montré un certain courage physique au moment de l'attentat qui l'a blessé, s'est inquiété de l'état des deux personnes blessées, a présenté ses condoléances pour le participant qui est mort, et va bénéficier très logiquement d'un courant de sympathie pour ce qu'il a subi. Ce qui ne fait pas vraiment les affaires des démocrates.



    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (14 juillet 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Donald Trump victime d'une tentative d'assassinat.
    Les 80 ans du Débarquement en Normandie.
    Ronald Reagan.
    Triste Trump (hic) !
    Paul Auster.
    Standard & Poor's.
    Moody's et Fitch.
    Les 75 ans de l'OTAN.
    Lee Marvin.
    Les 20 ans de Facebook.
    Bernard Madoff.
    La crise financière mondiale de 2008.

    La boîte quantique.
    Maria Callas.
    Henry Kissinger.
    Alexander Haig.
    Katalin Kariko et Drew Weissman.
    Rosalynn Carter.
    Walter Mondale.
    Marathonman.
    Bob Kennedy.

     

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240713-trump.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/donald-trump-victime-d-une-255840

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/07/14/article-sr-20240713-trump.html





     

  • Une nostalgie nommée Ronald Reagan ?

    « Une récession, c’est quand votre voisin perd son travail. Une dépression, c’est quand vous perdez votre travail. Et la reprise, c’est quand Jimmy Carter perd le sien ! » (Ronald Reagan, 1980).


     

     
     


    C'était avec ce genre de parole péremptoire que l'ancien acteur d'Hollywood a été élu Président des États-Unis le 4 novembre 1980 contre le sortant Jimmy Carter. Ronald Reagan est mort il y a vingt ans, le 5 juin 2004, à Los Angeles à l'âge de 93 ans, souffrant de la maladie d'Alzheimer. Son corps reposant au Capitole le 9 juin 2004 à Washington, près de 105 000 citoyens américains sont venus se recueillir pour lui rendre hommage.

    Il fait partie de ces Présidents hors normes, souvent du Parti républicain, qui ont été élus par des élans de populisme contre un rival considéré comme faisant partie de l'etablishment washingtonien : Ronald Reagan contre Jimmy Carter en 1981, George W. Bush contre Al Gore en 2000 et Donald Trump contre Hillary Clinton en 2016. En gros, tous les vingt ans apparaît ce genre de personnage qui montre que la personnalité, l'audace, la détermination et le charisme l'emportent sur le savoir, la compétence, la raison et l'expérience. Pourtant, ces trois Présidents sont très différents les uns des autres. Donald Trump est sans doute le plus hors normes et c'est la raison pour laquelle George W. Bush n'avait pas voté pour lui en 2016 (même si Trump s'est beaucoup inspiré de Reagan pour son slogan de campagne : "Make America Great Again"). Bush Jr en effet appartenait bien à l'etablishment, comme fils de son père, mais il laissait l'image d'un candide qui représentait plus le peuple qu'un habitué du pouvoir.

    Reagan représentait les acteurs dans les années 1950 avant de représenter le peuple d'abord comme gouverneur de Californie puis comme Président. Si pour lui, la vie politique était une grande scène de théâtre, il avait des convictions qui en ont fait un grand Président. Libéral, il ne s'ennuyait pas avec les formalités. Une grève dans les transports aériens ? Ce n'était pas grave, il virait les dix mille contrôleurs aériens en grève, recrutait l'armée et les transports aériens reprenaient. Les syndicats pourtant puissants en furent estomaqués. Une recette peut-être gagnante ?

     
     


    Jugez-en par la situation économique. À son arrivée à la Maison-Blanche, inflation à 12,5%, "croissance" négative (-2%) et chômage à 10,8%. À la fin de sa Présidence, huit années plus tard : inflation à 4,4%, croissance de 3,9% par an en moyenne, chômage à 5,4%. L'efficacité du libéralisme sur le collectivisme. Mais cela signifiait sacrifier une grande part de la population dans la précarité. Et la note à payer, c'était un endettement massif : la dette publique a triplé, de 1 000 milliards de dollars à 2 900 milliards de dollars. Tout a été référencé pour garder une monnaie forte (après l'effondrement du dollar en 1982).

    Parmi les raisons du déficit chronique, l'augmentation de 40% du budget consacré aux dépenses militaires. Car le double mandat de Ronald Reagan s'est avant tout caractérisé par la politique extérieure, dès son élection qui a profité d'une situation américaine catastrophique à Téhéran (prise d'otages américains depuis 1979). Il a gagné pour redonner fierté aux Américains : America is back ! Ronald Reagan a été très interventionniste dans le monde des années 1980, et son principal objectif était idéologique : vaincre le communisme international. Et il y est parvenu avec la chute de l'Union Soviétique qu'il n'a pas connue comme Président des États-Unis mais à laquelle il a très largement contribué, notamment en mettant en œuvre le plan de bouclier nucléaire qui, s'il n'était pas techniquement pertinent, a été d'une très grande efficacité politique.

     
     


    Ronald Reagan a su créer un front occidental uni (avec Margaret Thatcher et François Mitterrand) contre les missiles soviétiques SS-20 installés en Europe centrale et orientale. Le Président américain n'a pas oublié ce discours mémorable du Président français à Bruxelles le 12 octobre 1983 lors d'un dîner officiel, avec cette formule qui résumait bien les choses : « Le pacifisme est à l'Ouest et les euromissiles sont à l'Est ! ». On pourrait malheureusement la décliner avec la guerre voulue par Vladimir Poutine en Ukraine : il n'y a que du côté "occidental" qu'on entend des velléités de paix, afin surtout de laisser la Russie vaincre.

    Le climat international était tel que des personnalités politiques françaises très diverses se revendiquaient de Reagan : François Mitterrand (qui, grâce à lui, a gagné en crédibilité internationale), Jacques Chirac (qui adopta son libéralisme pour 1986-1988, qu'il abandonna en 1995), et même Jean-Marie Le Pen pour avoir repompé en 1985 le slogan de Reagan à la sauce française ("La France est de retour").

    Toutefois, l'épopée reaganienne a commencé à vaciller à partir de 1986. D'abord l'explosion de la navette spatiale Challenger le 28 janvier 1986, et cet hommage présidentiel : « Le futur n’appartient pas aux timides ; il appartient aux braves. (…) Nous ne les oublierons jamais, ni la dernière fois que nous les avons vus, ce matin, quand ils préparèrent leur voyage et dirent au revoir, et rompirent les liens difficiles avec la Terre pour toucher le visage du Créateur. ». Et surtout avec la sortie du scandale de l'IranGate (le gouvernement américain aurait vendu des armes à l'Iran pour financer le soutien aux contras au Nicaragua).

     
     


    Il quitta néanmoins la Maison-Blanche avec la réputation du guerrier vainqueur du communisme, après avoir négocié les premiers traités de désarmement nucléaire avec l'URSS. Dans sa retraite californienne, Ronald Reagan s'éclipsa sur la pointe des pieds avec cette sale maladie neurodégénérative pendant les dix dernières années de sa vie : « J’entame maintenant le voyage qui me mènera au crépuscule de ma vie. » avait-il simplement écrit aux Américains le 5 novembre 1994. Il reste très admiré des Américains. De nombreux sondages ont indiqué qu'il était considéré comme le meilleur Président des États-Unis depuis la guerre. Sa postérité est telle qu'on donna son nom à un aéroport national (celui de la capitale) en 1998 et à un porte-avions en 2001. On pourrait aussi donner son nom à cette nostalgie, celle des années 1980, celle des années fric, celle du débridage économique que la France n'a connu qu'à partir de la Présidence Macron.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (02 juin 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    America is back !
    Nancy Reagan.
    Le Biden de Reagan.
    Ronald Reagan.
    Triste Trump (hic) !
    Paul Auster.
    Standard & Poor's.
    Moody's et Fitch.
    Les 75 ans de l'OTAN.
    Lee Marvin.
    Les 20 ans de Facebook.
    Bernard Madoff.
    La crise financière mondiale de 2008.

    La boîte quantique.
    Maria Callas.
    Henry Kissinger.
    Alexander Haig.
    Katalin Kariko et Drew Weissman.
    Rosalynn Carter.
    Walter Mondale.
    Marathonman.
    Bob Kennedy.

     
     




    https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240605-reagan.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/une-nostalgie-nommee-ronald-reagan-254846

    http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/06/01/article-sr-20240605-reagan.html



     

  • Triste Trump (hic) !

    « Un esprit malicieux a défini l'Amérique comme un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaître la civilisation. On pourrait, avec plus de justesse, appliquer la formule aux villes du Nouveau Monde : elles vont de la fraîcheur à la décrépitude sans s'arrêter à l'ancienneté. » ("Tristes Tropiques", 1955).



     

     
     


    Pas très original (et assez répétitif de ma part) de parodier le titre du célèbre essai de l'ethnographe Claude Lévi-Strauss. Pourtant, il faudra bien des générations d'historiens pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis, où un ancien Président, regroupant tout ce que l'humain peut avoir de plus mauvais en sentiments, réflexions, idéologies (jusqu'à menacer ouvertement ses juges), se lisant presque physiquement sur son visage, est en passe de redevenir l'élu d'un peuple profondément divisé, du moins, le favori d'une élection très incertaine et certainement très serrée.

    Le 5 novembre 2024 auront lieu les élections présidentielles aux États-Unis. Fin mai 2024, mais en fait, depuis le début, les primaires chez les démocrates et chez les républicains n'entretenaient aucun suspense dramatique : l'actuel Président en exercice Joe Biden sera le candidat à sa réélection pour les démocrates, et l'ancien Président Donald Trump, par ailleurs milliardaire, sera le candidat de la revanche pour les républicains. Le choc des vieillards : 78 ans (dans deux semaines) vs 81 ans !

    Ce jeudi 30 mai 2024 a eu lieu un événement qui marquera l'histoire politique des États-Unis : Donald Trump a été jugé coupable à l'unanimité des douze jurés populaires de la cour criminelle de Manhattan, coupable de trente-quatre délits dont des falsifications de documents comptables. Le juge Juan Merchan, qui présidait le procès, doit fixer la peine de l'ancien Président le 11 juillet 2024. Quelle que soit la nature de la peine, même de la prison ferme, Donald Trump ne sera pas empêché d'être candidat aux élections présidentielles. Si c'est une première aux États-Unis, la France a déjà expérimenté deux anciens Présidents de la République jugés et condamnés, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy (et cela ne fait pas la fierté des Français).

    Trump risque-t-il la prison ? En théorie, chaque délit pourrait lui valoir au maximum quatre ans de prison, et comme aux États-Unis, on peut cumuler les années de prison, il pourrait être condamné au maximum à cent trente-six années de prison ! Il y a très peu de chance qu'il aille en prison avant les présidentielles, car il peut faire appel, mais surtout, il y a plein d'autres obstacles. Le premier, c'est qu'avec un casier judiciaire vierge et sans sang sur les mains, un justiciable ordinaire ne serait a priori pas condamné à de la prison ferme pour ces délits.

    En outre, en tant qu'ancien Président, il a droit (et c'est même une obligation) une garde rapprochée à vie pour le protéger, et il faudrait donc aménager un espace en prison pour que cette garde rapprochée puisse agir. Enfin, son incarcération pourrait mettre à mal le premier amendement de la Constitution, ce qui est le plus important aux yeux des Américains, à savoir la liberté d'expression : en enfermant un candidat aux présidentielles, d'autant plus qu'il est le favori, on l'empêcherait de faire campagne, et donc, de s'exprimer, ce qui contreviendrait à ce premier amendement.

    On ne sait plus trop ce qui est le plus grave, si c'est d'avoir eu une liaison avec une actrice du porno (Stormy Daniels), avoir tenté de l'acheter pour qu'elle se taise avant son élection en novembre 2016, avoir corrompu les élections de 2016, avoir falsifié ses comptes pour ne pas voir cette tentative ? À une époque pas si éloignée (il y a vingt-cinq ans), on avait beaucoup disserté sur les plateaux de télévision sur le mensonge sous serment de Bill Clinton. Mais face à Donald Trump, l'ancien Président démocrate ferait vraiment figure de petit joueur.

     
     


    Pour moi, le plus grave est ailleurs : que des hommes de pouvoir aient des failles et qu'elles soient mises à jour n'est pas très étonnant. En revanche, que l'un d'eux soit, en toute connaissance de cause, le favori des présidentielles, et cela de façon durable, pose vraiment question. Une grande partie du peuple américain, pas les intellos des quartiers chics à New York, mais les précaires, les travailleurs, ceux qui n'ont pas de retraite, etc. sont acquis à la cause trumpienne et quelles que soient les bêtises (pour ne pas écrire de gros mots) faites par Trump, ils lui garderaient leur soutien. Le pire, c'est que le démagogue populiste milliardaire les méprise et représente tout ce que ces personnes peu aisées devraient détester, en particulier l'arrogance de plus forts.

    C'est la confrontation de la réalité historique des États-Unis : c'est aussi un peuple de cow-boys qui règlent les problèmes par la violence, la frime, la force, les rapports de force, le bluff. Même l'âge ne devait pas favoriser Trump. C'est vrai, Joe Biden, octogénaire maintenant, est vieux, mais il tient encore la route ; jamais dans la définition de sa politique il n'a été mis en cause pour une incohérence, ou une inconséquence, au contraire d'un Trump qui, lors de son mandat de 2017-2021, faisait n'importe quoi d'imprévisible sur le plan intérieur et extérieur. Et du reste, Trump est aujourd'hui plus vieux que Biden il y a quatre ans, juste avant sa première élection, et apparemment, il est en nettement moins bon état de santé que Biden au même âge, il suffisait de voir comment il se comportait pendant son procès débuté le 15 avril 2024 à New York, incapable de suivre une réquisition jusqu'au bout (sa présence à son procès était obligatoire).

     
     


    La réaction de Donald Trump à sa condamnation multiple (je sais dire double pour deux, triple pour trois, mais je ne sais pas comment dire pour trente-quatre !) n'a bien sûr pas étonnée. Le lendemain dans une conférence de presse, le populiste hurlait au complot, à la politisation des juges, au procès truqué, et au vrai verdict qui tomberait le 5 novembre 2024 au soir... Être aussi hostile aux institutions (on l'a vu mettre de l'huile sur le feu dans l'invasion du Congrès en janvier 2021) et vouloir en être le magistrat suprême relève d'une schizophrénie... populaire !

    Avec un esprit de finesse aussi peu développé que Trump, le porte-parole de Vladimir Poutine lui a apporté un soutien moral dans ses déboires judiciaires, ce qui n'est pas très malin politiquement pour l'aider à convaincre les électeurs américains qu'il n'est pas le candidat de puissances étrangères. Il faut dire que lorsqu'il s'agit de déstabiliser un pays, les dirigeants russes n'ont jamais hésité à porter leurs gros sabots, ils ne font pas dans la dentelle. Beaucoup plus subtils, les dirigeants chinois préfèrent se taire et compter les points. Quant aux autres dirigeants du monde, le silence est d'or : charger Trump mettrait leur diplomatie en danger si jamais il revenait au pouvoir. La prudence s'impose donc.

    Plus c'est gros, plus ça passe. On retrouve cela aussi dans d'autres démocraties, comme en France où un parti ouvertement populiste (et d'essence d'extrême droite), qui n'a jamais caché ses sympathies pour Donald Trump, reste obstinément très largement en tête des sondages alors que son inconsistance, son incohérence, la vacuité de son bilan, ses contradictions, son électoralisme sont mis à jour depuis le début de la campagne des élections européennes. Mais à quoi rêve les peuples masochistes ? Plus au Père Noël mais au Père Fouettard ? Peut-être. On n'a que ce qu'on mérite.


    Aussi sur le blog.

    Sylvain Rakotoarison (31 mai 2024)
    http://www.rakotoarison.eu


    Pour aller plus loin :
    Triste Trump (hic) !
    Paul Auster.
    Moody's et Fitch.
    Les 75 ans de l'OTAN.
    Lee Marvin.
    Les 20 ans de Facebook.
    Bernard Madoff.
    La crise financière mondiale de 2008.

    La boîte quantique.
    Maria Callas.
    Henry Kissinger.
    Alexander Haig.
    Katalin Kariko et Drew Weissman.
    Rosalynn Carter.
    Walter Mondale.
    Marathonman.
    Bob Kennedy.

     
     





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    https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/triste-trump-hic-254935

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